Mon livre Récit d’un passage vient de paraître en France aux éditions Parole et Silence. Édité également par les éditions Novalis, il sera en librairie au Canada vers la fin avril. C’est une nouvelle édition de 190 pages de Fraternelle souvenance, ouvrage épuisé depuis quelques années. Pour vous donner une idée, voici le premier paragraphe du livre :

« Il s’appelait Gilles, il était mon beau-père, et je l’aimais. Il est décédé à l’Hôtel-Dieu d’Arthabaska le 10 novembre 2006 à l’âge de quatre-vingt-trois ans. Nous lui avons fermé les yeux pour que les nôtres s’ouvrent sur sa naissance. Il n’est pas parti, il est arrivé. Il n’est pas disparu, il est apparu dans le mystère qui l’a tant séduit. Il n’a pas été enlevé, mais accueilli. Il ne s’est pas éteint, mais allumé à un autre feu. Son enterrement fut un enciellement. Pourquoi parler au passé, qu’il soit composé ou simple ? Il s’appelle Gilles, il est mon beau-père, et je l’aime toujours » (p. 9-10).

Recit dun passage 1

Je suis donc heureux que ce livre paraisse de nouveau en ces temps où la mort et le deuil sont souvent occultés. Certes, on parle beaucoup de mourir dans la dignité, de compassion et même d’euthanasie, mais rares sont ceux et celles qui osent prendre le temps de vivre ce passage essentiel de la vie jusqu’au bout. Et pourtant que de richesses insoupçonnées recèle pareille démarche ! C’est ce que j’ai voulu montrer à travers ce récit qui apporte une pierre de plus à la grandeur de l’accompagnement des mourants.

Que nous soyons sur notre lit de mort ou non, un monde immense habite en chacun de nous. C'est un monde de paroles et de silences, comme une maison non bâtie de mains d'hommes, où chaque pièce s'ouvre sur le désir d'aimer. Mais que de saisons pour apprendre à vivre, à aimer, à mourir ! Que de passages pour assumer sa propre naissance et advenir à son humanité ! Le décès de nos proches est l’un de ces passages.

Avec des auteurs comme Bernanos, Teilhard de Chardin, Claudel et Patrice de La Tour du Pin, je reconnais que devant la maladie et la mort le silence de Dieu sera toujours éprouvant, car il n'explique rien. Dans ce silence, toutefois, se cache «un je ne sais quoi», évoqué par Jean de la Croix, un amour plus grand que nous et qui nous survit. Pour mon beau-père, et pour moi aussi, cet amour a un nom et un visage : le Christ ressuscité.

Extraits de recensions

Je vous partage ces extraits de trois recensions parues lors de la première édition du livre, et que l’on retrouve sur mon site en cliquant sur ce lien.

« En bien des milieux, au Québec comme ailleurs en Occident, on semble avoir oublié que le christianisme n'est pas d'abord une morale contraignante, mais une manière d'habiter le monde qui, sans être le seul lieu de l'homme, se nourrit d'éthique et de poésie pour expliquer l'élan humain. En faisant du récit de la mort de son beau-père croyant «une œuvre d'art», le poète et essayiste Jacques Gauthier signe une apologétique qui est aussi un plaidoyer pour la fraternité humaine ».
(Louis Cornellier, Le Devoir, 2 novembre 2009)

« Qui n’a pas vécu un passage, celui d’un proche ou d’un intime ? L’entrée lente dans l’autre vie, un départ étalé sur quelques mois, quelques semaines ou même quelques jours, ébranle et questionne ceux qui accompagnent cet être proche. Le récit que fait Jacques Gauthier est empreint de poésie, de réflexion personnelle, d’anecdotes qu’il a vécues alors que son beau-père de qui il était très proche faisait son passage. Ce texte en prose est le récit d’un passage, d’une rencontre lumineuse avec « notre sœur la mort corporelle » selon l’expression du Poverello d’Assise ».
(Gaston Sauvé, Nouvelle Revue franciscaine, mai-juin 2010)

« Lors des funérailles chrétiennes, l'une des dernières recommandations faites à l'assemblée, c'est de recueillir avec respect tout l'héritage spirituel légué par le défunt: « que tout ce qui était saint et grand pour lui, soit respecté par ceux qui continuent son œuvre ». Cette consigne semble avoir inspiré Jacques Gauthier en relatant les ultimes moments de la vie de son beau-père. Un récit passionnant qui nous redit la « passion » de ce croyant convaincu, aux prises avec un cancer agressif [...] Un livre bouleversant par cette foi qui jaillit à tout moment, un livre qui peut aider toute personne qui accompagne l'un des siens dans ses moments de souffrance et d'agonie".
(Mgr François Thibodeau, Pastorale Québec, juin 2010).

Jacques Gauthier, Récit d'un passage, Paris et Montréal, Parole et silence / Novalis, 2016, 190 pages, 12,50€, 14,95$.