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Jacques Gauthier : Témoin d'une Présence

Texte paru dans L’Envoi de Saint-Hyacinthe, mars-avril 2012, p. 23. 


La richesse de l'oraison, voilà le trésor partagé par Jacques Gauthier, un homme de foi qui rayonne par sa simplicité et sa joie, reflet d'un cœur serein.

 Le 4 février, à l’occasion de la Journée de la vie consacrée, j'ai eu la chance d'entendre cet orant, et en l'écoutant, il me semblait que sa prière devant le Dieu « beau » rejoignait celle des grands fervents de l'Église dont il s'inspire abondamment, et qui nous révèlent un Dieu au-delà de tout mais en même temps au-dedans de nous.

Cependant, on ne le sait que trop, la prière peut facilement devenir routine. Mais à entendre ce témoin de la Présence active, il y a toujours une étincelle qui peut ranimer la flamme qui semble diminuer ou s'éteindre. Il s'agit de consentir à se laisser prendre au cœur par le souffle inspirant d'un amour plus grand que nous, par la grâce de fidélité de Dieu qui est toujours au rendez-vous. 

J'ai admiré la candeur de cet homme se livrant à un public de plus de 200 personnes, la plupart instruites de l'importance de la prière. J'ai été fascinée par l'abondance de références, sa connaissance approfondie de grandes figures de l'Église telles sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus, saint Joseph, saint Jean de la Croix qui nourrissent la ferveur de ce grand priant. Ses écrits en sont d'ailleurs bien garnis. 

Prendre le temps, se donner du temps pour habiter son cœur et y rencontrer Celui qui ne demande qu'à nous donner sa joie, qui ne veut qu'étancher notre soif de Lui, voilà un chemin vers la sainteté à laquelle nous sommes tous appelés.

Me faire rappeler ces grandes vérités sur la prière me resitue devant un Dieu plein d'amour qui se penche vers nous pour combler nos désirs les plus profonds. Il regarde ce que je veux devenir et il chemine avec moi. « Au pied du Tabernacle, c'est là que ça se passe » de dire Monsieur Gauthier. Le bon, le beau Dieu nous rejoint là où nous sommes. Il s'agit d'être là où Il est, où il nous attend.

Je reste imprégnée par cet échange où il nous invite à laisser Dieu peindre les traits de son visage en nous. Donc, se mettre à sa disposition, de longs moments, avec confiance, en pensant que Dieu me revêt de son image, qu'il m'enveloppe de son amour car il veut de moi que je ne sois qu'amour comme la petite Thérèse qui confiait : « Au cœur de l'Église ma Mère, je serai l'amour ».

À l'instar de ce maître d'oraison, je me place devant ce Dieu qui m'attend toujours et pour qui tout est présent en lui disant : « Prends-moi Seigneur, dans la richesse divine de ton silence, plénitude capable de tout combler en mon âme. Fais taire en moi ce qui n'est pas de Toi, ce qui n'est pas ta Présence toute pure, toute solitaire, toute paisible! Fais descendre ton silence jusqu'au fond de mon être, et fais remonter ce silence vers toi en hommage d'amour! ». 

Monique Rajotte, s.j.s.h.