J’aime m’asseoir devant les crèches de Noël et méditer en silence le mystère de l’Incarnation du Fils de Dieu. J’y vois un signe merveilleux de l’amour invincible du Père pour nous, lui qui a « tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique » (Jean 3,16).

Pendant l'Avent, je prends davantage conscience que Dieu est toujours à l’œuvre dans ma vie. "Dieu est à l'oeuvre en cet âge / Son jour va se lever!" (Didier Rimaud). Il m'aide à devenir amour, comme lui. D’abord, par mon existence même qui demeure le lieu par excellence de mon expérience de Dieu. Ensuite, par la joie que j'éprouve à le suivre et à annoncer la Bonne Nouvelle dans les différents rassemblements où je suis invité à porter le Verbe qui parle du coeur au coeur: communautés, paroisses, groupes de prière, monastères.

Pour tenir bon dans l'espérance et habiter la maison du coeur, je me ressource chaque jour dans le silence de la prière intérieure et dans la beauté de la liturgie de l'Église. Mon âme éprise de transcendance y trouve l'invisible présence d'un amour éternel qui me console, m'éclaire et me sauve.

J’attire votre attention sur une tradition qui remonte environ au 5e siècle : les grandes antiennes « Ô ». Il s’agit de sept refrains liturgiques qui commencent par la lettre « Ô », et que l’Église chante du 17 au 23 décembre. Nous invoquons Dieu sous différents titres inspirés des Écritures. Nous chantons ou lisons ces antiennes solennelles durant l’office du soir de la liturgie des Heures (vêpres), avant le Magnificat, et un peu différemment dans les acclamations avant l’évangile à la messe quotidienne. 

En ces jours qui précèdent Noël, je vous invite à méditer ces brèves prières de supplications adaptées de celles du bréviaire et qui s'achèvent par la même invocation: « Viens, Seigneur, viens nous sauver! ». Qu’elles nous permettent d’entrer, avec Marie et Joseph, dans le mystère de notre espérance, l’Incarnation de Jésus Christ notre Sauveur, en qui notre joie se renouvelle sans cesse.
« Tu le vois, Seigneur, ton peuple se prépare à célébrer la naissance de ton Fils, dirige notre joie vers la joie d'un si grand mystère: pour que nous fêtions notre salut avec un coeur vraiment nouveau. Amen » (Prière du 3e dimanche de l'Avent).

Marie enceinte

17 décembre
Ô sagesse de la bouche du Très-Haut ! Toi qui régis l’univers avec force et douceur, enseigne-nous le chemin de vérité. Viens, Seigneur, viens nous sauver!

18 décembre
Ô Chef de ton peuple Israël ! Toi qui as donné la Loi sur la montagne, délivre-nous par la vigueur de ton bras. Viens, Seigneur, viens nous sauver! 

19 décembre
Ô Rameau de Jessé, étendard dressé à la face des nations ! Délivre-nous, ne tarde plus. Viens, Seigneur, viens nous sauver!

20 décembre
Ô Clé de David ! Toi qui ouvres les portes du Royaume, arrache à leur prison les captifs des ténèbres. Viens, Seigneur, viens nous sauver!

21 décembre
Ô Soleil levant, splendeur de justice et lumière éternelle ! Illumine ceux qui habitent les ténèbres et l’ombre de la mort. Viens, Seigneur, viens nous sauver!

22 décembre
Ô Roi de l’univers, pierre angulaire de l’Église ! À l’homme que tu as pétri de la terre, viens apporter le salut ! Viens, Seigneur, viens nous sauver!

23 décembre
Ô Emmanuel, notre Législateur et notre Roi ! espérance et salut des nations. Sauve-nous, Seigneur notre Dieu. Viens, Seigneur, viens nous sauver!

Pour aller plus loin: mon carnet de l'Avent et de Noël 2019, Grandir dans l'espérance, de la revue Vie liturgique. Éd. Novalis, Canada.