La prière ne marche pas à côté de la vie, elle est dans la vie. Et comme la vie n’est pas parfaite, notre prière ne l’est pas non plus. Ne nous décourageons pas. On peut s’adonner partout à la prière, comme une amitié à Dieu au fil des rencontres. C’est une prière de pauvre, fréquente et spontanée, simple et profonde, qui se nourrit à même la vie. La vie devient prière, même si l’on croit ne pas savoir prier. Prière et amitié Dieu nous aime. La prière est un dialogue secret et plein d’amour qui n’appartient qu’à nous et Dieu. Il nous offre sa présence sans que rien n’y interfère, même pas nos faiblesses. Celles-ci deviennent même une occasion d’expérimenter sa miséricorde infinie. La prière est une noce où l’Époux nous invite à sa table. Sa coupe débordante de vin nouveau fait danser notre cœur de joie, même si nous ne ressentons...
Le blogue de Jacques Gauthier
Dans l’oraison intérieure, nous accueillons l’amour du Dieu Père, Fils et Esprit qui n’est pas toujours perceptible à nos sens. On peut dire que c’est Dieu qui s’aime en nous, comme l’exprime le cistercien Guillaume de Saint-Thierry dans son traité La contemplation de Dieu : Ô aimable Seigneur, tu t’aimes encore toi-même en nous, quand tu envoies dans nos cœurs l’Esprit de ton Fils qui, par la douceur de l’amour, par la véhémence de la bonne volonté que tu nous inspires, crie : « Abba, Père! » Ainsi, tu fais de nous ceux qui t’aiment; bien mieux, ainsi tu t’aimes toi-même en nous. (Sources chrétiennes 61, Cerf) Une présence d’amour Telle fut l’expérience d’une femme mariée que le père Henri Caffarel présenta dans le livre Camille C. ou l’emprise de Dieu. Élevée dans un milieu familial athée, la jeune Camille perçoit pendant les vingt-cinq premières années de sa vie une mystérieuse présence d’amour au plus profond de son...
On peut se demander pourquoi il y a une si grande attirance de nos contemporains pour la méditation de type orientale, comme la méditation de pleine conscience, et une telle méconnaissance de l’oraison chrétienne, appelée aussi prière contemplative. Contrairement à certaines techniques orientales et psychologiques de méditation, il ne s’agit pas de se dissoudre dans un tout impersonnel, mais de chercher la rencontre du Dieu vivant dans une relation interpersonnelle d’amour qui nous ramène vers les autres. Un état d’éveil À l’heure des réseaux sociaux et des chaînes d’information continue, des portables et des tablettes, la méditation de pleine conscience, mindfulnessen anglais, est très populaire. Elle désigne un état d’éveil où la personne est attentive à son expérience sensorielle, cognitive, émotionnelle, ainsi qu’à tout ce qui l’entoure. Inspirée du bouddhisme, cette pratique se vit dans l’attention au moment présent et demande un arrêt pour mieux voir, une paix pour mieux accueillir, un...
Dans son Histoire d’une âme, Thérèse de Lisieux définit ainsi la prière : « C’est un élan du cœur, c’est un simple regard jeté vers le Ciel, c’est un cri de reconnaissance et d’amour au sein de l’épreuve comme au sein de la joie ; enfin c’est quelque chose de grand, de surnaturel qui me dilate l’âme et m’unit à Jésus ». On peut dire la même chose de l’oraison chrétienne, qui est une forme de prière intérieure et silencieuse où l’on porte un simple regard d’amour vers le Christ qui nous aime. Une relation de personne à personne Comme toute relation de personne à personne, l’oraison est « une réalité simple et complexe, à la portée de tous », écrit Henri Caffarel au début des Cinq soirées sur la prière intérieure. Il suffit de s'arrêter, d’accueillir le moment présent comme une grâce, de s'asseoir en silence dans la confiance au Christ, de l’aimer et de se...
Pour aller à Dieu dans l’oraison intérieure, il est important de trouver le chemin de ce que la Bible appelle le « cœur ». L’Esprit Saint peut nous aider à découvrir ce lieu de notre cœur habité par le Père et le Fils. « Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole ; mon Père l’aimera, nous viendrons vers lui et, chez lui, nous nous ferons une demeure » (Jn 14, 23). Toute personne est dotée de ce cœur profond, ce « château intérieur », disait Thérèse d’Avila, où Dieu demeure en permanence. C’est le lieu de notre véritable identité, de notre unicité, de notre âme. « Qu’il faut qu’une âme soit grande pour contenir un Dieu », écrivait Thérèse de Lisieux à sa sœur Céline. Le cistercien André Louf évoque cet éveil du cœur dans son livre Seigneur, apprends-nous à prier. Il signale que toute méthode de prière vise cet objectif : retrouver le cœur et l’éveiller en...
Dans Une saison en enfer, Rimbaud écrit que « le combat spirituel est aussi brutal que la bataille d’hommes ». Or, s’il est un lieu privilégié où se déroule ce combat spirituel, c’est bien l’oraison, appelée aussi prière contemplative ou prière de silence. Que de chrétiens la commencent avec enthousiasme et l’abandonnent en cours de route. Y a-t-il plus d’anciens combattants que de jeunes recrues pour cette forme de prière intérieure ? Ne nous décourageons pas, nous pouvons toujours reprendre les armes si nous le voulons, car c’est avant tout une question de désir, de volonté, d’amour, de foi. L’oraison n’est pas une guerre pour surperhéros, elle est au plus un combat spirituel pour les pauvres que nous sommes. Je veux ce que tu veux Le père Henri Caffarel (1903-1996) a montré dans ses nombreux livres que l’oraison est une orientation libre de tout notre être vers Dieu. « Seigneur, je veux de cette oraison ce...
Je vous partage une recension de mon livre Henri Caffarel, maître d'oraison (Cerf), parue dans le bulletin de spiritualité monastique de la revue Collectanea Cisterciensia 80, 2018/1, p. 100-101, abbaye de Scourmont, Belgique. Elle est écrite par Léonard Appel. Après des études d’histoire de l’art, il a été membre pendant vingt-cinq ans de la Communauté de Taizé. Il a fondé ensuite, avec Marie Milis, à Bruxelles, Initiations, un lieu de recherche, de conférences et de réflexion. Maître d’oraison, le titre peut choquer, alors que « Maître » est utilisé ici pour dire pédagogue et inventeur de pratiques nouvelles (les nuits d’adoration où les volontaires se succèdent chaque heure ; la place des postures du corps dans la prière ; les séminaires de prière pendant 6 jours, etc.). Pour l’abbé Henri Caffarel (1903-1996), la prière est une science et un art qui s’apprend. Avant de se consacrer totalement à cette pédagogie, l’abbé a fondé, pour les...
Prier, c’est s’entretenir avec Dieu comme deux amoureux se regardent en silence. La foi nous dit qu’il est près de nous, qu’il nous écoute et nous comprend. Racontons-lui ce que nous vivons. « Seigneur, je désire que ce temps de prière que je prends pour toi soit comme tu veux. Je crois en toi, apprends-moi à prier et à t’aimer. Je t’offre ce que je suis et ceux qui me sont chers. Envoie ton Esprit, qu’il donne vie à ma vie. Je te loue pour ce que tu es, et merci pour ton amour infini, etc. » L'amitié de Dieu Parler à Dieu comme on parle à un ami témoigne de la place centrale qu’il occupe dans notre vie. Nous nous éveillons à sa présence, nous prenons conscience de son amour. La prière nous révèle notre identité profonde d’enfants de Dieu et la mission d’amour qui est la nôtre. N’était-ce pas ainsi que Jésus agissait...
Je vous partage mon témoignage sur l'oraison intérieure à l'émission Un coeur qui écoute, diffusée le 16 mars 2018 à la télévision KTO de Paris. Voici le sommaire de cette émission intitulée L'oraison comme guide, animée par Cyril Lepeigneux. La prière est le fil rouge de la vie de Jacques Gauthier, poète, essayiste et universitaire canadien, spécialiste de la spiritualité de sainte Thérèse de Lisieux. Ce père de famille vient de publier son 72e ouvrage intitulé « Henri Caffarel, maître d´oraison ». Après avoir expérimenté la vie de hippie, la drogue, une secte, des festivals pop rock, il se convertit en 1972. La lecture de saint Jean de la Croix et quelques années à l'abbaye cistercienne d'Oka (Québec) lui permettent de découvrir les richesses de l'oraison intérieure. Avec son accent de Nouvelle-France, il nous raconte sa conversion et nous invite, en ce temps de Carême, à laisser davantage de place à l'oraison dans nos...
Le 27 mars 2017, le pape François recevait à Rome les évêques de l’Ouest canadien. Il les invitait à être proches des gens pour les accompagner et leur offrir l’espérance de l’Évangile. Comment faire ? Il leur livra alors une clé efficace : « Être des hommes de prière, et de prière profonde, afin d’être à l’écoute de ce que l’Esprit saint nous dit. » Le levier de l’oraison Le père Henri Caffarel (1903-1997) a été un homme de prière profonde, à l’écoute de l’Esprit. Fondateur des Équipes Notre-Dame et de plusieurs revues, il a donné des conseils sur la pratique de l’oraison intérieure et silencieuse, qu’il exposa avec brio dans plusieurs livres. Il montre que l’oraison ne nous coupe pas du monde, mais nous permet de le porter dans notre cœur et de l’offrir à Dieu. L’oraison est le principe et le ressort de l’engagement, comme l’ont montré les grands priants de...
Deuxième partie de l'entretien avec Nathalie Calmé sur la crise de la quarantaine paru dans la revue Sources, no 40, décembre 2017. Pour lire la 1er partie, cliquez ici. Au moment de la crise de la quarantaine, le désarroi spirituel du croyant est parfois comparable, selon vous, à une « nuit mystique »... La nuit mystique surgit du fond de notre misère humaine, de la crise du désir vécue à la quarantaine. Le croyant s'en remet à Dieu. Sa foi lui fait comprendre mystérieusement que c'est Dieu qui agit en lui. Il l'invite à la paix du cœur en le faisant passer par la nuit du dépouillement. Dieu plonge son cœur dans le vide et la sécheresse en lui montrant ce qui est faux et ombrageux : égoïsme, orgueil, agressivité, dépendance, jalousie. Le Tout éclaire son côté destructif. Il s'ensuit une grande douleur de se savoir indigne d'un tel amour. La nuit mystique dépasse tout ce...
Depuis que Dieu s’est fait visage en l’être humain, son image, le corps du Christ et notre corps sont devenus les lieux du don où s’enracine une prière qui libère. Certes, le corps est souvent abusé, blessé, emprisonné… Jésus lui-même a connu cette violence lors de sa Passion. Son corps offert nous relève et son pardon ouvre un chemin de prière et de résurrection. La prière du Christ Les évangélistes montrent souvent Jésus qui se retire seul, à l'écart, pour prier son Père qui le regarde avec amour. Que lui dit-il? Peut-être la même demande qu’à la Samaritaine : « Donne-moi à boire » (Jn 4, 7). Peut-être le loue-t-il parce qu’il révèle ses secrets aux plus petits. Nous ne connaissons pas vraiment le contenu de sa prière. En revanche, nous savons que pour lui la prière découle d’une attitude intérieure faite de foi et d’amour, de confiance et de persévérance...
Je vous partage la conférence que je donnerai au collège des Bernardins à Paris le 9 décembre 2017 lors du colloque Henri Caffarel: prophète pour notre temps. Une nécessité vitale L’oraison avait la première place dans la vie du père Caffarel parce que le Christ l’avait également. Dès le début de son apostolat auprès des couples en 1936 et jusqu’à la fin de sa vie, cet homme de foi priait de longues heures par jour, souvent devant le Saint Sacrement, et s’accordait des mois de désert chaque année. Voici comment il s’adonnait à l’oraison, selon les propos d’un témoin: « Assis sur son petit banc de prière, le corps et la tête bien droits, les yeux le plus souvent clos, les mains largement ouvertes sur les genoux, parfaitement immobile, tout recueilli, tout présent à Dieu présent au plus intime de lui-même. Plus rien ne comptait. On aurait dit qu’il était à la...
Je serai en France du 30 novembre au 14 décembre. La dernière fois, c'était en septembre 2015 pour Thérèse de Lisieux (lire sur ce blog À Paris, avec Thérèse, pour Jésus. Cette fois, j'y vais pour le père Henri Caffarel, et pour Jésus, bien sûr. On m'a demandé de donner une conférence à un colloque qui lui est consacré au Collège des Bernardins à Paris les 8 et 9 décembre (voir le programme Henri Caffarel, prophète pour notre temps). J’ai croisé le père Caffarel à l’été 1973, alors que je vivais à la communauté de l’Arche de Jean Vanier à Trosly-Breuil. Il était venu échanger avec d’autres responsables de communautés et de groupes de prière sur l’implantation du Renouveau charismatique en France. Petit de taille, réservé, les yeux vifs, j’avais été frappé par le caractère énergique de ce prêtre passionné et rigoureux qui n’avait que Dieu pour horizon. Sa vie peut se...
Je vous partage la préface du dominicain Paul-Dominique Marcovits qui se trouve au début du livre Henri Caffarel, maître d'oraison. Prédicateur de retraites, le père Marcovits a écrit quelques livres aux éditions du Cerf sur le pardon, les béatitudes et le couple. Il a été conseiller spirituel national des Équipes Notre-Dame. Il est rédacteur de la Cause de canonisation du père Caffarel. Préface « Le sentiment de solitude serait absent du cœur de ceux qui s’aiment s’ils n’avaient que des aspirations limitées. Mais l’être humain est fait pour l’illimité, l’infini, l’absolu. Qu’il le sache ou qu’il l’ignore n’y change rien. Une faim secrète et insatiable l’habite. Elle est à la fois sa grandeur et son tourment. » Et le père Caffarel de s’interroger sur ce feu qui brûle ceux qui s’aiment : « Que faire ? Éteindre ce feu ? Mais ce serait éteindre leur âme ! Qu’ils croient plutôt à l’existence...
La nature peut être un véritable chemin de prière. Elle s’étale sous nos yeux comme une écriture à déchiffrer. Dieu nous la donne pour nous refaire, nous reposer, nous guérir, que nous soyons en vacances ou non. La nature nous incite à revenir à notre cœur et nous apprend à y séjourner comme dans une maison amie. Dieu y a laissé les traces de sa beauté pour nous attirer en lui. Exercice de présence « Pour celui qui prie sans cesse, le monde entier devient église », disait le moine orthodoxe Silouane. Je vous suggère cet exercice de présence dans la nature, où vous priez avec tous vos sens. D’abord, marchez lentement et regardez. Dieu éclate tellement dans toute sa création, note Péguy, que pour ne pas le voir et le louer, il faut être bien aveugle. Il resplendit dans les fleurs et les oiseaux, les astres et les eaux, les arbres et...
Tu nous invites, Seigneur Jésus,à prier le Père sans nous décourager.Nous te demandons avec confianced’envoyer en nous l’Esprit Saint,pour que nous vivions en silencece cœur à cœur avec toi,de jour comme de nuit. Nous croyons que tu es là,au plus intime de notre être,rends-nous présents à ta présencepour que notre vie soit prièredans une attention amoureuseau beau mystère trinitaire,de jour comme de nuit. Nous nous laissons aimer par toien ce temps de ta miséricordeoù tout est grâce.Nous nous ouvrons en toute simplicitéaux flots de tendressequi jaillissent de ton cœur ouvert,de jour comme de nuit. À la voix de l’ange tu apparaîtras,époux des noces éternelles.Garde nos lampes allumées,que nous prolongions ta prière au Pèredans la nuit de notre foioù nous espérons ton retour,de jour comme de nuit.
La prière est tellement simple qu’elle est à la portée de tous. Dans les précédents articles de l'École de prière de ce blogue, j’ai passé en revue quelques positions corporelles que nous prenons spontanément dans la prière : assis, à genoux, debout. Voici des exercices pratiques pour chacune de ces positions. Ils peuvent aider à entrer dans l’oraison intérieure, appelée aussi prière contemplative, à prolonger la prière du Christ, à vous unir à l’Esprit qui prie le Père. Le « vous » que j’utilise ici désigne une personne, non un groupe. Prier debout Trouvez un endroit calme. Tenez-vous droit, les pieds bien à plat au sol. Détendez-vous en prenant quelques respirations. Récitez une prière que vous connaissez, ou gardez silence en prenant conscience que vous êtes vivant et que l’amour de Dieu habite en vous. Joignez lentement les mains près du cœur ou sous le nez, la tête légèrement inclinée. Vous croyez que...
Je vous partage une belle recension de Bernard Plessy à propos de mon livre La prière chrétienne. Guide pratique. C'est paru sur le site Aleteia du 7 mai 2017 sous le titre: Comment apprendre à prier simplement? C’est en priant qu’on apprend à prier La première édition de ce guide pratique écrit par Jacques Gauthier date de 2010. Il nous est rendu, dans la collection « Les clés du sacré », et c’est fort heureux, car le service qu’il peut rendre est inestimable : nous apprendre à prier. Rien n’est plus personnel que la prière, dira-t-on ! Comment prétendre l’enseigner, la diriger ? Jacques Gauthier part d’un constat très simple, qu’exprime un proverbe populaire : c’est en forgeant qu’on devient forgeron. C’est en priant qu’on apprend à prier. Et comme son expérience personnelle est aussi intense que diverse (il nous en fait volontiers confidence), il se met au service de son lecteur (qui devient ami : le tutoiement vient spontanément) avec...
Le mois dernier, nous avons vu dans un article de ce blogue que le corps peut être une aide dans la prière qui est une relation de foi, une rencontre d’amour au Seigneur qui nous attend. Prenons, par exemple, la position assise. Prier assis permet au corps de se reposer dans une position qui favorise le regard, l’écoute, l’échange. « Écoute ma fille, regarde et tend l’oreille » (Ps 44, 11). Le corps se concentre sur ce qu’il voit et entend. Il est à l’écoute, les yeux ouverts ou fermés. À l’écoute La position assise est parfaite pour celui ou celle qui veut prier en silence ou en commun. Certes, la position idéale est celle où l’on se sent bien, c’est-à-dire celle qui détend le corps et qui favorise l’attention de l’esprit. Ce qui est en soi tout un défi, car le stress est partout présent aujourd’hui et le surmenage nous guette, d’où...
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