La prière s’exprime dans le temps, avec ou sans mots. J'ai déjà parlé dans l’École de prière de ce blogue plusieurs formes de prière comme l’oraison, appelée aussi prière contemplative, la lectio divina, la méditation des psaumes, l’adoration eucharistique, la liturgie des Heures, la marche méditative, le rosaire, la louange… Dans les prochains billets, j’approfondirai un élément central dans l’acte de prier : le corps. J’aborderai les principales postures qui soutiennent l’élévation de l’âme vers Dieu : prier assis, à genoux, debout. Ces postures, si elles sont bien faites, favorisent le recueillement et l’attention à Dieu en soi. Elles expriment les dispositions de l’âme et la vérité des sentiments que nous avons pour Dieu. Le langage du corps Le corps humain parle dans la prière, nous pouvons lui faire confiance. Il possède son propre vocabulaire: soupir, silence, cri, larmes, gestes, attitudes, supplication, bénédiction, chant, danse, etc. Qui pourrait douter de son...
Le blogue de Jacques Gauthier
Fêté dans l’Église le 14 décembre, saint Jean de la Croix (1542-1591) est le docteur mystique par excellence. Il témoigne par sa vie et ses écrits que l’être humain est pleinement comblé par Dieu caché au centre de l’âme. Seuls la foi et l’amour, ces « deux conducteurs d’aveugle », écrit-il dans Le Cantique spirituel, « te mènent par des chemins inconnus de toi, jusqu’aux secrets abîmes de Dieu ». (Sauf exception, les citations proviennent des Œuvres complètes, Cerf, 1990). Le poète espagnol présente les éléments de la vie intérieure, ses nuits et ses aurores, ses exigences et ses illusions, à travers quatre grands traités spirituels : La Montée du Carmel, La Nuit obscure, le Cantique spirituel, la Vive Flamme d’amour. Ses poèmes et ses paroles coulent de source, c’est-à-dire de l’Évangile. « Là où il n’y a pas d’amour, mettez de l’amour, et vous recueillerez de l’amour » (Lettre 47). Les...
Thérèse de Jésus (1515-1582), mieux connue sous le nom de Thérèse d’Avila, chercha Dieu dans le château intérieur de son âme en prenant la porte de l’oraison. « Nous pouvons considérer notre âme comme un château, fait d’un seul diamant ou d’un cristal parfaitement limpide, et dans lequel, il y a beaucoup d’appartements, comme dans le ciel il y a bien des demeures » (Le Château intérieur 1, 1). Docteur de l’Église depuis 1970, Thérèse n’a pas fini de nous livrer ses secrets. L’Église la considère comme la mère des spirituels. Nous célébrons sa mémoire liturgique le 15 octobre. S’entretenir avec Dieu Thérèse entre au carmel de l’Incarnation d’Avila à l’âge de 20 ans et découvre qu’en se recueillant, elle fixe son attention en Dieu qui la comble par son amour et sa paix. L’oraison devient le lieu de l’amitié et de l’intimité avec le Christ dont elle se sait aimée. Distraite par...
J’arrive de vacances aux Îles de la Madeleine, situées dans le golfe du Saint-Laurent. Je ne sais pas si vous êtes comme moi, mais c’est souvent difficile de "faire oraison" lorsqu’on est ailleurs. C’est déjà un défi et un combat d’être fidèle au temps d’oraison durant l’année, alors quand l’horaire est chamboulé durant l’été, le cœur à cœur silencieux avec le Seigneur en prend souvent un coup. Eh bien, à la rentrée, il n’est jamais trop tard pour reprendre. Ce qui est cool avec la prière, c’est que nous pouvons toujours recommencer. Elle est sans cesse un départ, non une arrivée. Comme l'écrivait Madeleine Delbrêl dans Alcide: "Si tu crois que le Seigneur vit avec toi, partout où tu as la place de vivre, tu as la place de prier. Si tu vas au bout du monde, tu trouves la trace de Dieu; si tu vas au fond de toi, tu...
La Bible nous révèle que notre Dieu est un Dieu qui parle lorsque nous lisons les Écritures. Il s’est dit totalement dans le Christ, la Parole faite chair. Prier n’est donc pas faire le vide, mais communier au Verbe qui a habité parmi nous. Quand l’Église parle de méditation, elle se réfère surtout à une « rumination » de la parole de Dieu, à la lectio divina, expression monastique qui signifie une lecture priée du texte biblique. L’important est que la lecture se change en prière, en oraison. « Cherchez en lisant, et vous trouverez en méditant ; frappez en priant, et il vous sera ouvert par la contemplation » (Catéchisme de l’Église catholique, no 2654). L’accueil de la Parole Il y a un lien essentiel entre chacun des quatre degrés, vus comme une progression de l’âme vers Dieu. Par la lecture de la parole de Dieu, nous cherchons Dieu; par la méditation, nous « ruminons »...
J’aime bien me représenter l’oraison intérieure comme un chemin que l’on fait en marchant. Plus qu’un simple rite à accomplir, l’oraison est d’abord une expérience à vivre. Au début de mon cheminement spirituel, j’accordais de l’importance à telle posture, à la manière dont je respirais et priais, au silence, aux consolations que je pouvais ressentir. Mais avec le temps, cela est devenu moins important. J’ai compris que ce n’est pas la posture du corps qui est centrale, mais l’attitude intérieure qu’elle suscite, comme l’intention d’être en présence de Dieu, quoiqu’il arrive, même si je suis dans une grande aridité et que les distractions m’envahissent. En tant qu’être de relation, je me reçois de Dieu dans la prière intime qui me relie à lui dans une expérience de communion, mais non de fusion. La prière de Jésus S'il ne faut pas absolutiser les méthodes ou techniques de prière, celles-ci peuvent tout de...
La prière chrétienne est désir et rencontre, méditation et contemplation, connaissance de soi et de Dieu. Elle est un puissant moyen pour communier à l’amour de Dieu répandu en nous par son Esprit. La foi et l’amour nous guident mieux sur ces chemins de la prière que les méthodes ou les techniques extérieures à nous. Je dis souvent que la meilleure méthode est de ne pas en avoir, ou bien c'est celle qui libère le mieux la prière en nous. L’Esprit saura bien nous donner la prière qu’il nous faut si nous l’invoquons avec confiance, car nous ne savons pas prier comme il faut, nous dit saint Paul. « Viens, Esprit Saint »! Les chemins de l’Esprit Saint À l’article de mon blogue, Petit lexique à retenir, je signalais que Jésus n’a pas donné de méthode précise pour méditer et prier. Il nous a laissé une prière vocale, le Notre Père, et il...
L'"École de prière" existe depuis trois ans sur mon blogue. J'ai surtout parlé de l’oraison, appelée aussi prière contemplative, passant en revue les difficultés habituelles que nous rencontrons lorsque nous faisons oraison chaque jour : manque de temps, pas assez de silence, difficulté de se recueillir, distractions, sécheresse, ennui, impression de ne pas savoir prier, sentiment qu’il ne se passe rien, que Dieu est trop loin, tentation de découragement, manque de foi. J’ai suggéré quelques pistes pour nous aider à persévérer dans ce cœur à cœur avec le Seigneur. Un lecteur me faisait remarquer que l’expression « faire oraison » n’était pas tout à fait juste ; on se livre à l’oraison. En effet, nous ne faisons rien dans cette forme de prière silencieuse, sinon être là, offerts au Seigneur, dans une attention amoureuse à son mystère. « Parle, Seigneur, car ton serviteur écoute » (1 S 3, 9) ! Le temps que nous donnons à Dieu...
L’oraison est une forme de prière si simple que plusieurs l’abandonnent en chemin. Serait-ce parce nous manquons d’humour? Il faut être capable de ne pas trop se prendre au sérieux quand on se recueille de longues minutes en silence, sans effort, dans une attention amoureuse à Dieu. Il est là, je suis là, même si je ne ressens rien. Le Seigneur voit notre intention plus que notre attention, souvent déficiente. Nous restons tranquilles, en paix, attendant tout de lui, dans la foi, l’espérance et l’amour. Ce temps perdu pour Dieu creuse le désir qui se manifeste par une aspiration au dépassement, à la liberté, à l’amour. L’oraison éveille le désir; la volonté d’aimer le déploie. Être là Un jour, le curé d’Ars avait terminé son heure d’oraison dans l’église en ayant l’impression que Dieu était bien loin. Il ressentait une grande sécheresse intérieure, comme il arrive souvent à celles et...
Dans la prière, il suffit simplement d’être là, parce que Dieu est toujours là. Le curé d’Ars s’exclamait souvent ainsi dans sa prière : « Il est là! Il est là! » Il y a une grâce à être là. Chaque instant qui passe peut être l’occasion de nous abandonner en toute confiance à la présence amoureuse de Dieu au-dedans de nous. Dieu nous aime au présent. Le passé ne nous trouble plus, on remet à Dieu notre avenir, ainsi nous ne désespérons pas. « Je marcherai en présence du Seigneur sur la terre des vivants » (Ps 114, 9). Comment vivre de cette présence divine en nous. En y croyant, en la désirant, dans le bruit ou en silence, en marchant ou en travaillant. Nous nous arrêtons quelques secondes, nous faisons un acte de foi : « Seigneur, je crois que tu es présent au plus profond de mon être ». Ce peut...
La période estivale peut être un temps privilégié pour approfondir notre vie de prière, notre relation avec le Seigneur. Que nous soyons en vacances ou non, il faut souvent nous adapter à une spiritualité du grand air où règnent l’inconnu et l’imprévu. Mais la vie de foi et de prière n’est-elle pas cela aussi : ouverture à l’inconnu, rupture avec le train-train quotidien, attente de ce qui n’est pas encore, disponibilité à ce qui advient, abandon à l’inattendu de l’Esprit qui souffle où il veut dans l’instant présent. Désirer prier « Dieu donne la prière à celui qui prie », écrivait saint Jean Climaque. La question à se poser est celle-ci : la prière est-elle importante dans ma vie? Sinon, comment voulez-vous qu’elle le soit durant les vacances? Si vous ne priez pas durant l’année, il est fort probable qu’il en sera ainsi durant l’été. Et si vous ne donnez pas à la prière personnelle un espace...
Dans l’encyclique Laudato si’ sur l’écologie intégrale, François reprend les premiers mots du Cantique des créatures du Poverello d’Assise : « Loué sois-tu, mon Seigneur, pour sœur notre mère la terre » (n. 1). Il termine par deux prières, invitant les croyants à la louange pour ne pas sombrer dans le pessimisme et le relativisme : « Marchons en chantant ! Que nos luttes et notre préoccupation pour cette planète ne nous enlèvent pas la joie de l’espérance » (n. 244). Nous rapprocher de Dieu Le chant accompagne nos rites et nos fêtes. Il donne de l’élan à nos prières, soutient notre foi et nous rapproche de Dieu, comme l’exprime cet extrait de la Préface eucharistique IV : « Tu n’as pas besoin de notre louange, et pourtant c’est toi qui nous inspires de te rendre grâce : nos chants n’ajoutent rien à ce que tu es, mais ils nous rapprochent de toi, par le Christ,...
Créés à l'image de Dieu, nous désirons par-dessus tout aimer et être aimés. Pour saint Augustin, notre cœur n’est pleinement satisfait que lorsqu’il repose en Dieu. Pas étonnant que la dévotion au cœur de Jésus, comme expression de sa miséricorde, se soit répandue dans l’Église. C’est la vie même du Verbe de Dieu qui bat dans le cœur de Jésus. Il est le bon berger qui donne sa vie pour ses brebis, qui les guide « par des liens d’amour » et les traite « comme un nourrisson qu’on soulève tout contre sa joue (Osée 11, 4). La prière contemplative et silencieuse, appelée aussi l'oraison, saisit les battements de ce divin cœur par l’Esprit Saint qui crée en nous un cœur pur. Révélation du cœur de Jésus Le cœur, symbole de l’amour, exprime le centre intime de la personne, son mystère sacré. Jésus va révéler son cœur à une jeune visitandine de Paray-le-Monial, Marguerite-Marie Alacoque (1647-1690)....
Dieu me fascine depuis toujours. Je suis tombé dedans quand j’étais petit. Je l’ai au corps et au cœur depuis ma naissance et mon baptême. Il reste caché, même si Jésus est venu nous le révéler comme un Père. J’essaie de le comprendre au fil des livres que j’écris. J’ai même rédigé un Petit dictionnaire de Dieu (Novalis), ce qui exige une bonne dose d’humilité et d’inconscience tant ce projet donne le vertige. Dieu n’est pas une invention, c’est une découverte, disait Louis Massignon. Quelqu’un de personnel La question « qui est Dieu ? » renvoie à qui je suis. Pour moi, Dieu est quelqu’un de personnel qui m’aime et habite ma conscience depuis mon enfance. Il est un « tu » qui fonde mon « je », un Dieu ineffable que ma parole balbutie. Devant cet être, autre et différent, je ne suis jamais seul. Pas de lieu et d’espace...
Comment prier quand l'épreuve m'écrase? Dieu entend-il? Pourquoi ne m'exauce-t-il pas? Je souffre tellement, je n'ai plus d'énergie. Pourquoi tout ce mal? Prier me semble impossible... Qui n'a pas déjà dit ou entendu ces questions? Perdre la prière N’est-il pas prière, ce corps qui crie ainsi sa détresse? La personne qui souffre est seule avec sa prière, sa douleur, son cri, son désert, son carême. Elle avance, dépouillée, n’ayant comme armes et bagages que la foi et l’amour. Elle cherche à savoir, mais il n’y a rien à comprendre. Elle voudrait pleurer, mais il n’y a plus d’eau. Elle se sent seule, un peu comme Jésus au désert et au jardin des oliviers, sans mots, sans larmes. Elle pense qu’elle ne prie pas, mais en disant cela elle prie déjà. Celui qui perd sa vie la gagne, nous dit Jésus (cf. Jean 12, 25). Ainsi en est-il de la prière silencieuse;...
Je vais vous raconter une expérience que j'ai vécue une nuit: j'ai rêvé à l'amour de Dieu. Je dormais profondément lorsqu’un triangle de lumière est apparu sous mes pieds et m’a soulevé. Sa clarté inondait mon corps d’une bonté et d’une douceur sans pareille. Cette lumière m’a bercé longtemps, par pure miséricorde. J’étais ravi. En réponse à cet amour, je murmurais : « Je t’aime, Jésus. Je t’aime ». Il me semblait que cette lumière bienfaisante ne pouvait être que lui, le Dieu fait homme, qui a pris notre chair pour la revêtir des lueurs de Pâques. C’était tellement incandescent, aérien, gracieux, que je ne voulais pas quitter cet état de pure béatitude. Le psalmiste a bien raison quand il écrit : « Dieu comble son bien-aimé quand il dort » (126, 2) Un passage de Dieu À mon réveil, dès l’aube, j’étais aveuglé de joie. Mon âme gardait l’empreinte de ce qu’il me semblait être...
Le 7 novembre 2014, le pape François autorisait la Congrégation pour la Cause des Saints à promulguer un décret reconnaissant l'héroïcité des vertus de Marthe Robin (1902-1981). Cette laïque stigmatisée, fondatrice des Foyers de Charité, est maintenant déclarée "vénérable", un pas important vers la béatification. Je vous partage ma rencontre avec Marthe qui a eu lieu le 5 ou 6 septembre 1973, telle que je le relate dans mon carnet de jeûne chrétien: Se purifier pour renaître (Presses de la Renaissance). C'était sûrement un mercredi ou un jeudi, les seules journées où elle recevait les retraitants dans sa chambre. Je m'étais inscrit à une retraite donnée par le Père Finet au Foyer de Charité de Châteauneuf-de-Galaure. Je vivais alors à l’Arche de Jean Vanier et j’étais attiré par la vie monastique. Je me souviens très bien de la maison toute simple où Marthe est née et où l’on entrait par la cuisine. Je...
Tant de gens aujourd'hui cherchent Dieu au-dehors d'eux-mêmes. La jeune Élisabeth l'a trouvé tout au fond de son âme; telle fut sa joie. Elle a trouvé un sens à son existence en vivant en présence de la Trinité, qu’elle appelait ses Trois, à l’intérieur d’elle-même. Elle s’en ouvre au chanoine Angles alors qu’elle n’a que vingt ans. « C’est si bon, cette présence de Dieu! C’est là, tout au fond, dans le Ciel de mon âme, que j’aime le trouver puisqu’Il ne me quitte jamais. “Dieu en moi, moi en Lui”, oh! c’est ma vie!… J’aime tant ce mystère de la Sainte Trinité, c’est un abîme dans lequel je me perds." (Les textes d'Élisabeth de la Trinité sont tirés des Oeuvres complètes, Cerf, 1991). Musicienne de Jésus Née à Avord près de Bourges le 18 juillet 1880, Élisabeth Catez a une enfance joyeuse. Elle se sent appelée par l’amour de Dieu dès l’âge de...
Dès que j'arrive à Paris, et que l'horaire me le permet, il me faut gravir la colline de Montmartre, comme si j'étais attiré par une pierre d'aimant. Au sommet de la butte, je prends quelques minutes pour admirer la ville et le quartier, puis je m’engouffre dans la basilique du Sacré-Cœur, poussé par une force intérieure. Je me recueille pendant une heure au moins pour une autre contemplation, l’adoration eucharistique. Je brode de l’éternel avec le temps qui passe. Je me sens bien petit sous le plafond de l’abside, décoré d’une superbe mosaïque, la plus grande de France, qui représente le Sacré-Coeur de Jésus ressuscité. Ses bras ouverts m’accueillent tel que je suis. Je ne résiste pas à ce cœur doux et humble. Les yeux fermés, je vois autrement. Conduit par l’Esprit Saint, je répète intérieurement et sans effort le nom de Jésus. Mes pensées se calment, le silence m’attend. Je suis...
L’exercice de la présence de Dieu est un moyen simple qui unit prière et vie. Cette pratique fut popularisée par un carme cuisinier, le frère Laurent de la Résurrection (1614-1691). Elle consiste à s’entretenir familièrement avec le Père, Jésus ou l’Esprit Saint, à tout moment de la journée, comme on le fait avec un ami. Pour frère Laurent, l’exercice de la présence de Dieu est le chemin le plus direct pour arriver à la sainteté. Il en témoigne dans une lettre : « J’ai quitté toutes mes dévotions et prières qui ne sont pas d’obligation et je m’occupe qu’à me tenir en sa sainte présence, en laquelle je me tiens par une simple attention et un regard général et amoureux en Dieu, que je pourrais nommer présence de Dieu actuelle ou, pour mieux dire, un entretien muet et secret de Dieu avec l’âme ». (Écrits et entretiens sur la pratique de la Présence de...
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