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Un souffle de fin silence

Un souffle de fin silence COUV

Un souffle de fin silence,  Montréal, éditions du Noroît, 2017, 84 pages, 20$, 22€. 
Version numérique 14,99$.
Lauréat du prix littéraire Le Droit 2018 en poésie.
«Le jury a souligné le rythme soutenu et efficace de l’oeuvre, où la vie est joliment illustrée de la naissance à la mort, comme les saisons qui passent. Le jury a aimé cette poésie vécue et incarnée.» (Patrice Gaudreault, rédacteur en chef du Droit, à la remise du prix au Salon du livre de l'Outaouais, 1er mars 2018).
Lire l'entrevue parue dans Le Droit du samedi 3 mars: Pause poétique.
Lire l'article paru sur le site Aleteia du 8 mars.

Pour feuilleter un extrait, cliquez ici.

Pour acheter ou avoir plus d'infos, allez à ce lien des éditions du Noroît.

Avec Un souffle de fin silence, Jacques Gauthier confie son recueil le plus personnel. L’auteur rappelle l’enfance avec sa part irréductible d’âme, évoque la quête spirituelle qui s’enracine dans le désir de vivre et l’apprentissage de la mort. Tout n’est qu’enfantement et renaissance dans ce texte intime aux émotions complexes où le tragique de la souffrance côtoie la beauté d’un amour qui espère tout. Entre l’enracinement et l’effacement, les mots jaillissent du silence et y retournent avec ceux d’amis-poètes comme Jean de la Croix, Saint-Denys Garneau, Leonard Cohen. L’auteur réussit son pari de rendre signifiante une foi mystique dans le monde contemporain.

"Il s'agit d'un très beau texte qui met en perspective une vie sous le signe de la foi, une foi mystique, qui n’ignore rien de la souffrance, personnelle et universelle, pour mieux dire l’espérance et la félicité. Le rythme rend la lecture fluide sans rien nier à la complexité des émotions approchées". (Patrick Lafontaine, directeur littéraire au Noroît, courriel du 13 décembre 2016) 

 Table des poèmes

Au commencement
Enfantement
Enracinement
Effacement
Amen Leonard Cohen
À la fin

Extraits de deux poèmes

Je suis homme de mémoire
à côté de mon époque
en avance d’un rêve
en retard d’un éclair
traversé par l’espérance
que je largue dans l’avenir
habité par la confiance
qui déborde du présent (p. 17)
 

Je suis sorti dans la nuit
pour entrer en moi-même
une chauve-souris grise
m’a servi d’aiguilleuse
sous le ciel étoilé
 
Elle a frôlé mes cheveux
de son aile clandestine
je l’ai suivie dans la pénombre
par le sentier sinueux
qui mène à la source
 
La joie montée soudaine
comme une perdrix lève le jour
je me suis revu enfant
fébrile le matin d’une chasse
mon père guettant l’orignal
 
La finesse de la vision
m’a maintenu en équilibre
au bord d’un champ boisé
les pistes brouillées
dans la rosée de l’aube
 
La quête n’est plus la même
depuis que le souffle me poursuit
dans les savanes de l’âme
où se cache un grand amour
qui m’attend et me survit (p. 23)

 D'autres poèmes du recueil sont parus sur ces liens de mon blogue:

http://www.jacquesgauthier.com/blog/entry/neige-bleue.html
http://www.jacquesgauthier.com/blog/entry/l-ancien-et-le-nouveau.html 
http://www.jacquesgauthier.com/blog/entry/amen-leonard-cohen.html
http://www.jacquesgauthier.com/blog/entry/un-souffle-de-fin-silence.html

On en parle

"Dans son plus récent recueil, l'inépuisable auteur Jacques Gauthier se dévoile dans un souffle poétique personnel, sincère et serein. Lui qui "arrive en plein midi de la soixantaine / au bout d'un chemin de traverse" (p.19), remonte le fil du temps jusqu'au petit matin de décembre de sa naissance dans la "musique du poème originel" (p.11).
À propos de cet élan du commencement, le sexagénaire se questionne: "À quel âge ai-je entendu / le sifflement du vent / l'étrange tumulte dans la nuit / une roue de carosse brisée / qu'un cheval de bois tirait / lesté de mes peurs" (p.13). Laissant ainsi son passé revenir et périr aux souvenirs des oies blanches, de l'enfance à l'âge adulte, de l'amour partagé aux mains qui se prolongent dans celles des enfants de la promesse. Dans une tendresse face à la vie, un souffle qui apaise grisé de gratitude, il "brode de l'éternel / avec le temps qui file / immuable" (p.42). De son éveil à la prière jusqu'à l'ultime baiser "qui me fera tomber en Dieu" (p. 72), le poète "apprend à vieillir / en me retirant dans l'offrande / de ce qui s'écoule / le sourire de l'enfance / le vol d'un canard / le souvenir d'une chanson / l'émotion d'un baiser / l'odeur des algues " (p.61).
Pascal Huot, Pastorale-Québec, novembre 2018, p. 31.

"L'oeuvre littéraire de Jacques Gauthier est immense, mais si peu ou si mal connue. Est-ce la foi qui la baigne comme les eaux d'un fleuve, parfois tranquilles parfos déchaînées, qui font détourner les regards de ses mots ou des images qu'ils évoquent? Notre méconnaissance de la spiritualité nous fait-elle craindre des chimères qui spolient ce qu'elle signifie?
Ce jugement hâtif nous détourne du plaisir d'apprécier une poésie d'une rare intensité, capable de refléter la vie intérieure de l'écrivain dont nous retrouvons, dans Un souffle de fin silence, l'essence de l'intimité qu'il a toujours voulu rendre accessible, peu importe les croyances du lecteur.
Le poète pose ici la vie, de ses origines à la voie du non-retour, aussi inéluctable qu'attendu, avec une sérénité développée au fil de l'existence. C'est ainsi que l'homme naît d'un autre sang qui l'amène aux portes d'une vie libre ou en quête de liberté. Cet enfantement de l'autre à soi semble alors éternel, mais, sans qu'on y consente, il n'est que passage du cumul de présents conduisant inéluctablement à une absence dont on ne revient pas autrement que dans l'espoir d'une éternité.
Il y a, comme un regard à cet au-delà mystérieux, une halte intitulée "Amen Leonard Cohen", clin d'oeil communautaire à You want it darker, derniers vers du poète prévoyant, lui aussi, la voie du non-retour. Vivrant hommage de J. Gauthier à quelques chansons qu'il a faites siennes parmi celles d'un répertoire où intimité et vie publique se confondent sans se perdre l'une l'autre.
Le verbe du poète nous rappelle que la vie tient à bien peu, sinon à un souffle, dont on apprécie l'amplitude à mesure qu'on approche du dernier".
Jean-François Crépeau, "La voie du non-retour", dans Bulletin 2017, Éditions du Noroît, p. 19.
Lire intégralement le Bulletin 2017: http://fr.calameo.com/read/0028786722359aea4d862

"Les extraits sont très beaux. Un recueil à lire, assurément".
Louis Cornellier, Tweeter 13 février 2017.

"Dans son dernier recueil, Un souffle de fin silence, Jacques Gauthier entame une véritable quête poétique à travers les différents âges de la vie. Un poète ne raconte pas sa vie. Il l’évoque : il en fait apparaître ce qui lui donne sens. Avec les mots, sur fond de silence, il a tout pouvoir. Le coquillage du souvenir, appliqué à l’oreille interne, lui restitue le poème originel, l’entrée dans son histoire – et c’est comme le film très pudiquement charnel de sa naissance. La méditation du soir lui permet d’anticiper sa mort – et c’est une hymne à cette nouvelle entrée dans la Vie, splendide testament spirituel sur « l’art de mourir en joie. »
Il ne faut surtout pas lire le recueil de Jacques Gauthier avec des soucis de chronologie ou d’identification. Oui, il y a des époques et des épisodes qui jalonnent cette vie d’homme, il y a des présences familiales, des hommages par les épigraphes à des poètes ou chanteurs canadiens. Mais l’essentiel est la part que l’on peut prendre, de cœur et d’esprit, à ce cheminement, sous le signe de la quête. « La quête n’est plus la même / depuis que le souffle me poursuit… » À ces mots, on comprend ce que l’on pressentait : Patrice de La Tour du Pin, l’auteur de Quête de joie, dont Jacques Gauthier est un fervent connaisseur, l’accompagne. « Réveille-toi ma joie / l’aurore flamboie… »
À chacun de faire siennes les résonances de ces quatre temps, CommencementEnfantementEnracinementEffacement, emportés en un seul mouvement, à chacun de choisir ses signes, le souffle, le silence, la neige, les livres, « enfants de papier et de beauté ». À chacun de glaner ses mots, « petits cailloux noirs » jetés sur le chemin : « Je me rappelle Aiguebelle / ces arômes de lavande… » ; ou ce haïkaï : « Je brode de l’éternel / avec le temps qui file / immuable » ; ou le beau conte du « rossignol du carmel ». Mais une séquence s’imposera à tous : « Petit garçon couché sur le ventre… » C’est l’enfant au pull rouge comme endormi sur la plage, petite victime d’un drame migratoire, dont l’image a fait le tour du monde. Devant elle, seul le murmure du poème, quand il se fait prière.
L’homme n’est qu’un détour entre Dieu et Dieu. L’histoire d’une vie, c’est le drame d’une attente de Dieu. Voilà ce que chante ce recueil de fin silence. Jacques Gauthier le met sous un verset de saint Jean : « Ainsi va tout homme né du Souffle ». Arrivé « À la fin », qui est comme l’à Dieu du recueil, je songe à un vers de Patrice de La Tour du Pin : « Tout homme est une histoire sacrée. » Le poète inspiré, au souffle de l’Esprit, est celui qui donne sens au mot sacré".
Bernard Plessy, agrégé de Lettres classiques, Hymne à la vie, site Aleteia, Paris, 26 février 2017. 

"Un souffle de silence, superbe, style toujours à la fois aussi simple, limpide et profond ; étapes de la vie, toujours sous le regard de notre bon Dieu. Merci, Jacques".
Bernard Perroy, poète. Message sur ma page Facebook, 11 juin 2017. https://www.facebook.com/jacques.gauthier.921 

 "C'est l'été: et si on lisait les poètes? En voici deux dont la parole limpide s'enracine dans la spiritualité chrétienne. L'un vit au Québec, l'autre en Bretagne. Seul un océan les sépare. Pourtant, il semble qu'un cousinage mystérieux unit ces deux contemplatifs. L'idée de naissance, d'enfantement, traverse l'écriture de Jacques Gauthier comme celle de Jean-Pierre Boulic. Deux voix authentiques, attentives aux choses simples, pour dire l'espérance à bas bruit. Chez eux, la poésie est l'autre nom de la louange".
François-Xavier Maigre, "Louange à deux voix", dans PanoramaParis, juillet-août 2017, p. 61.