Le blogue de Jacques Gauthier
Ce n'est pas la fin du monde
Au 33e dimanche du temps ordinaire, nous entendons Jésus parler de sa seconde venue en termes apocalyptiques : le soleil qui s’obscurcit, la lune qui perd son éclat, les étoiles qui tombent du ciel. On se croirait dans un film de science fiction. Il y a de quoi nourrir les imaginations et aligner les dates. On a prévu la fin du monde tant de fois et pourtant nous sommes encore là. Jésus a bien spécifié à ses apôtres que nul ne connaît le jour et l’heure de sa venue, sinon le Père.
Un discours eschatologique
Nous sommes ici au cœur du discours eschatologique, de ces textes qui évoquent la fin des temps. À noter qu’on ne parle pas de la fin du monde, mais du retour du Christ et de sa victoire finale. L’évangéliste Marc ne veut pas faire peur à ses lecteurs mais les rassurer, les mettre en garde contre tout ce qui paralyse. Le Christ ressuscité sera manifesté aux élus : « Alors on verra le Fils de l’homme venir sur les nuées avec grande puissance et grande gloire » (Mc 13, 26). Le monde nouveau sera enfin arrivé; ce sera la victoire définitive de Dieu sur le mal. Il y a de quoi se réjouir, car Dieu réalise toujours ses promesses. Il tient parole, aussi vrai que l’été est proche lorsque les feuilles du figuier sortent des branches gonflées de sève. Sa parole sauve : « Le ciel et la terre passeront, mes paroles ne passeront pas. » (Mc 13, 31)
Quand et comment cela arrivera-t-il? L’important n’est pas de savoir quand et ce qui va arriver que de se préparer à ce qui s’annonce; le retour glorieux de Celui qui viendra et sa victoire contre les forces du mal. Ne perdons pas notre temps à deviner la date de son retour, mais soyons attentifs à témoigner de sa présence dans notre monde. Veillons et prions! La victoire du Christ est déjà commencée. Ne nous arrêtons donc pas trop aux images d’horreur.
Espérance et confiance
Le Dieu que Jésus nous révèle est proche de ceux qui sont dans la détresse. Il veille sur chacun de nous et il viendra pour la consolation des siens. Ce n’est pas par la crainte que nous devons aller à lui, mais par l’amour. L’antienne d’ouverture de la messe de ce 33e dimanche résume bien cette espérance qui nous fait croire en l’avenir : « Mes pensées, dit le Seigneur Dieu, sont des pensées de paix et non pas de malheur » (Jr 29, 11).
Vers 164 avant Jésus-Christ, le prophète Daniel proclamait que ceux qui dormaient dans la poussière s’éveilleraient pour la vie éternelle. C’est le premier texte biblique à présenter clairement la résurrection des morts. Mais nous, qui connaissons Jésus et avons foi en sa résurrection, quelle est notre espérance? N’avons-nous pas un devoir de miséricorde à apporter à notre monde qui cherche des raisons de croire, d’espérer et d’aimer? Soyons dans la joie et ayons confiance en Dieu, le monde respirera mieux. C’est cela aussi la nouvelle évangélisation.
Pour aller plus loin: Notre coeur n'était-il pas brûlant; Jésus raconté par ses proches (Parole et Silence / Novalis).
À propos de l'auteur
Marié et père de famille, poète et essayiste, son oeuvre comprend plus de 80 livres, parus au Québec et en Europe, et traduits en plusieurs langues. Il a enseigné vingt ans à l'Université Saint-Paul d'Ottawa. Il donne des conférences et retraites que l'on retrouve dans sa chaîne YouTube. Pour en savoir plus: Voir sa biographie.
Derniers articles de cet auteur
Sur le même sujet:
En acceptant, vous accéderez à un service fourni par un tiers externe à https://www.jacquesgauthier.com/
Commentaires