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Le blogue de Jacques Gauthier

L'espérance en la miséricorde divine

Jean-Paul II a voulu que le deuxième dimanche de Pâques soit appelé « Dimanche de la Divine Miséricorde ». Jésus lui-même en avait manifesté le désir en 1931 à une humble religieuse polonaise de vingt-cinq ans, sœur Faustine Kowalska, canonisée le 30 avril 2000. Elle va renouveler le culte de la miséricorde divine au moment où le monde se trouve entre deux guerres mondiales et connaîtra bientôt l’atrocité des camps de concentration. La miséricorde divine est un élément clef du pontificat de saint Jean-Paul II. Il est entré dans la vie éternelle le 2 avril 2005, la veille même du Dimanche de la Divine Miséricorde.

En apparaissant à ses Apôtres, le Christ ressuscité leur donne sa paix et il souffle sur eux en disant : « Recevez l’Esprit Saint » (Jean 20, 22). Il les envoie dans le monde pour une mission de salut, de pardon, de miséricorde. 

Thomas fait l’expérience de ce salut en touchant les plaies du Christ et en croyant en lui : « Mon Seigneur et mon Dieu » (Jean 20, 28). Sa foi passe à un autre niveau. Il ne croit plus en quelque chose mais en quelqu’un, un vivant, d’où son attachement au Christ qui caractérisera la foi chrétienne.

Le 13 avril 2023, le pape François écrivait sur Twitter : « Nos blessures peuvent être des brèches, des ouvertures qui, imitant les plaies du Seigneur, font passer la miséricorde de Dieu, sa grâce qui change la vie et nous transforme en artisans de paix et de réconciliation. »

Jesus misericorde

Une expérience de la miséricorde

La miséricorde, c’est l’amour infini du Père qui s’abaisse jusqu’à nous en son Fils pour nous sauver de la mort et nous donner la vie éternelle. C’est vite dit, mais qu’est-ce que ça signifie dans nos vies? De quoi suis-je sauvé? Ai-je fait l’expérience de la miséricorde divine? Je ne peux parler que pour moi. 

Mon itinéraire spirituel, tel que raconté dans mon livre En sa présence (Artège/Novalis, 2022) est marqué très tôt par la conscience que je suis aimé de Dieu, qu’il vit en moi et qu’il a pour nom Jésus. Il me semble que je le prie depuis que je respire. Cette familiarité avec Jésus m’est venue de Marie. J’ai été baptisé le jour de son Immaculée Conception, en réponse à une prière de ma mère. 

J’ai abandonné l’Église durant ma période hippie. En route vers la Californie, j’ai redécouvert le Christ dans une communauté de jeunes, en récitant avec eux trois Je vous salue Marie. J’ai basculé dans la joie, blessé au cœur par la miséricorde divine. J’ai poursuivi mon parcours de foi à l’Arche, en France, et pendant quatre ans à la Trappe d’Oka, au Québec. Puis, ce fut la rencontre avec mon épouse, les études en théologie, la naissance des enfants, le doctorat sur le poète Patrice de La Tour du Pin, l’enseignement pendant vingt ans à l’Université Saint-Paul d’Ottawa, la publication de nombreux livres sur les âges de la vie, la poésie, la prière, les saints… 

Un appel à la sainteté 

La sainteté est une question d’accueil et d’amour, non de perfection et de performance. C’est l’œuvre de l’Esprit Saint en nous. Il nous configure au Christ et nous conduit au Père dans le réel quotidien de notre vie. Les saints nous donnent de l’espérance, nous tirent en avant, nous conduisent à Dieu. Les fréquenter, lire leurs écrits, c’est découvrir que Dieu n’est que miséricorde. 

Par exemple, Thérèse de Lisieux m’a fait comprendre que le Dieu d’amour se révèle en ce qui est humble, faible, démuni. Sa petite voie de confiance et d’abandon est vraiment salutaire quand nous vivons des crises, des épreuves, des nuits, des déserts. Elle écrit : « Ce qui plaît au Seigneur, c’est de me voir aimer ma petitesse et ma pauvreté, c’est l’espérance aveugle que j’ai en sa miséricorde… Voilà mon seul trésor. »

À la lumière des écrits de Jean de la Croix, je trouve que ces périodes où Dieu nous semble absent sont des grandes grâces dans nos vies. Elles nous recentrent sur l’importance de la prière, de la miséricorde, de la résurrection. On se rend compte à ces moments-là que la sainteté est essentiellement une expérience de la miséricorde divine. 

Pour moi, le sentiment de l’absence de Dieu est une forme supérieure de présence. Si je souffre de son absence, c’est qu’il m’est présent, sinon je n’y penserais même pas. Si je me sens loin de lui, il est quand même proche de moi dans la foi. Comme le dit si bien saint Jean Eudes : « Plus notre misère est grande, plus la miséricorde de Dieu est glorifiée en nous ».

Article publé en partie dans le Prions en Église Canada du 16 avril 2023, p. 35-36: L'expérience de la miséricorde.

Lire les autres articles du blogue sur la miséricorde, cliquez ici.

Pour aller plus loin, mon autobiographie spirituelle En sa présence (Artège/Novalis).

Voir la vidéo du 13 avril 2023  dans ma chaîne YouTube: Avons-nous fait l'expérience de la miséricorde divine?  Ou regarder ici.

Qui est Léonie Martin?
Pâques, au partage de ta présence

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mardi 16 avril 2024

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