Qu’on l’appelle sacrement du pardon, de pénitence, ou plus simplement confession, le sacrement de la réconciliation est par excellence le sacrement de la miséricorde du Père qui resplendit sur le visage du Christ. J'en ai déjà parlé dans ce blogue l'an dernier: Pour se préparer au sacrement de la réconciliation. L'initiative des "24 heures pour le Seigneur", qui s'inscrit dans la perspective du 4e dimanche de Carême, est une belle occasion de vivre ce sacrement de la miséricorde.

Miséricorde : le cœur du mystère de la foi chrétienne. L’appel est lancé à tous pour entrer dans ce mystère de foi avec confiance et joie : "Au nom du Christ, nous vous le demandons, laissez-vous réconcilier avec Dieu" (2 Corintiens 5, 20). 

pardon prodigue g

Un sacrement mal compris

Aujourd’hui, le sacrement de la réconciliation est délaissé et dénigré par plusieurs. Certes, des confesseurs n’ont pas toujours été tendres envers les pénitents, mais la désaffection de ce sacrement vient surtout de la perte du sens du péché, qui est d’abord un manque d’amour, et d’une baisse de foi envers Dieu et sa miséricorde. Il y a également l’orgueil qui nous empêche parfois de nous confesser à un prêtre, bien qu’il ait reçu de l’Église le pouvoir de pardonner. Il n’agit pas en son nom propre, mais au nom du Christ qui désire notre bonheur et notre salut.

Comment vivre ce beau sacrement de guérison intérieure et de croissance spirituelle si je ne reconnais pas mon péché, mes manques d’amour qui m’éloignent des autres et de Dieu ? Ce ne sont pas tant nos péchés que nous devons regarder à la confession, mais le Christ qui nous regarde avec amour: «Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés» (Jean 13, 34). Nous confessons sa miséricorde qui s’exprime sur la croix : «Par ses blessures, nous sommes guéris» (1 Pierre 2, 24). Nous n’avons donc qu’à accueillir, puisque tout est donné : le prêtre, la parole de Dieu, notre péché, le pardon, l’absolution, la pénitence. « Tout est grâce », disait Thérèse de Lisieux.

L’exemple du pape François

Le carême est un temps fort pour renouer avec le sacrement du pardon qui rétablit l’alliance avec Dieu, libère du poison de la culpabilité, rend l’Église plus belle, puisqu’elle bénéficie de la sanctification de l’un de ses membres. L’occasion est encore plus belle cette année puisque nous sommes dans une année sainte dont la devise est «miséricordieux comme le Père». Pourquoi ne pas en profiter ? C’est gratuit, comme la grâce, et ce sacrement nous rend gracieux. Nous donnons à Dieu la joie d'être père pour nous, sachant que son amour est plus fort que nos ruptures. 

Le pape François donne l’exemple de quelqu’un qui aime confesser et se confesser. Il en parle beaucoup dans son livre d'entretiens avec Andrea Tornielli que j'ai recensé dans ce blogue: Le nom de Dieu est Miséricorde: "Le lieu où advient la rencontre avec la miséricorde de Jésus est mon péché" (p. 57). Il disait dans son homélie du 29 avril 2013 que la confession n'était pas une séance de torture, un tribumal, mais "la rencontre avec Jésus au cours de laquelle on touche du doigt sa tendresse". Il revient sur ce thème dans la bulle d’indiction de l’Année sainte :

« L’initiative appelée « 24 heures pour le Seigneur » du vendredi et samedi qui précèdent le IVème dimanche de Carême doit monter en puissance dans les diocèses. Tant de personnes se sont de nouveau approchées du sacrement de Réconciliation, et parmi elles de nombreux jeunes, qui retrouvent ainsi le chemin pour revenir au Seigneur, pour vivre un moment de prière intense, et redécouvrir le sens de leur vie. Avec conviction, remettons au centre le sacrement de la Réconciliation, puisqu’il donne à toucher de nos mains la grandeur de la miséricorde. Pour chaque pénitent, ce sera une source d’une véritable paix intérieure » (n. 17).

Texte paru en partie dans Prions en Église Canada, mars 2016, p. 182-183.

Pour aller plus loin:Petit dictionnaire de Dieu (Novalis).