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Le blogue de Jacques Gauthier

Trinité: don, accueil, communion

À l’angélus du 26 mai 2013, le pape François disait : « Reconnaissons que Dieu n’est pas quelque chose de vague, notre Dieu n’est pas un Dieu “aérosol”, il est concret, ce n’est pas une abstraction, mais il a un nom : “Dieu est amour.” Ce n’est pas un amour sentimental, émotif, mais l’amour du Père qui est à l’origine de toute vie, l’amour du Fils qui meurt sur la croix et ressuscite, l’amour de l’Esprit qui renouvelle l’homme et le monde ».

La conception trinitaire de Dieu vient d'abord de l'expérience que Jésus a faite de Dieu qu'il nommait Abba (littéralement : papa chéri). Jésus a donné l’Esprit Saint à ses disciples pour qu’ils puissent dire en vérité « Notre Père ». Le monothéisme chrétien est un monothéisme trinitaire. Jésus nous révèle un Dieu trois fois saint qui se donne, se diffuse, se répand.

« Si le bien diffusif de soi qu’est l’amour cessait un instant de se répandre, il ne serait plus amour. L’amour qui s’arrête se transforme en égoïsme. Dieu engendre sans cesse son Fils, du Père et du Fils procède constamment le Saint-Esprit; c’est pourquoi Dieu est éternel amour. L’amour qui nous est donné ne saurait s’arrêter en nos âmes. Il a besoin de remonter vers sa source et il veut par nous continuer son mouvement de diffusion de lui-même. » (Marie-Eugène de l’Enfant-Jésus, Je veux voir Dieu, Éd. du Carmel, 1957, p. 301).

« Dieu est amour : celui qui demeure dans l’amour demeure en Dieu, et Dieu en lui » (1 Jean 4, 16). Dieu est relation de communion entre trois personnes, Père, Fils et Esprit, incandescence d’amour que le moine russe Andreï Roublev a si bien rendue dans son icône flamboyante de la Trinité.

Trinite 2

Plénitude relationnelle

La raison se bute à un problème insoluble quand elle veut définir ce dogme chrétien de la Trinité. Non pas que le mystère de Dieu soit incompréhensible pour l'intelligence. Au contraire, le mystère est d'une telle plénitude qu'il déroute la raison, un peu comme le soleil nous aveugle en plein midi. La raison saisit ce qu'elle peut; c'est « notre regard qui manque à la lumière », écrivait Gustave Thibon. Reste le silence de l’oraison et de l’adoration eucharistique, l’expérience de la prière intérieure, où Dieu se laisse voir dans un cœur à cœur, un échange entre deux amours : celui que Dieu nous porte, celui que nous avons pour lui.

Dieu ne se contemple pas lui-même, c’est un Fils qui est tourné éternellement vers le Père et qui nous prend dans cette relation pour nous tourner vers les autres. Cette rencontre reste fragile, mais c’est là que la Trinité révèle son visage de compassion aux bons larrons de ce temps. Jésus en est le chemin. Le connaître, c’est aimer Dieu, et l’aimer, c’est le connaître. Lui qui a aimé les siens jusqu’au bout, il nous a promis sa présence jusqu’à la fin : « Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu'à la fin du monde ». (Matthieu 28, 20.)  

Dieu est unique, bien sûr, mais il est aussi famille. La communication avec autrui nous ramène à l’image des relations d’amour qui existent dans la Trinité : don, accueil, communion, désappropriation de soi, élan vers l’autre, échange d’amour. La Trinité est toujours en état de don et de rayonnement, d’où sa joie éternelle, et la nôtre.

Pour aller plus loin: Petit dictionnaire de Dieu, Dieu caché, J'ai soif.

Ma vidéo de 30 minutes sur le mystère de la Trinité, ajoutée dans ma chaîne YouTube le 28 mai 2021.

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jeudi 18 avril 2024

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