Saint Bernard de Clairvaux (1090-1153) revient toujours à l’amour du Verbe dans ses traités, lettres et sermons. Il médite sans cesse sur ce privilège qu'a l’être humain de porter en lui la ressemblance divine. L'expérience du Verbe Dans ses sermons sur l’Avent, l’abbé de Clairvaux parle de trois avènements du Verbe : à Bethléem, en l’âme, et à son retour glorieux. Il s’émerveille de ce mystère du Verbe venu dans notre chair par pure miséricorde, qui se fait enfant dans les bras de Marie, de la crèche à la croix. Cet abaissement façonne l’amour et enracine la foi au delà de ce que l’on peut ressentir. Le saint nous invite à nous laisser visiter par le Verbe, à accéder à notre vérité intérieure en imitant son humilité et en vivant son Évangile. Ces visites du Verbe se trouvent au cœur de la spiritualité bernardine. En prenant exemple sur saint Augustin dans ses...
Le blogue de Jacques Gauthier
Les livres nous attendent. Nous pouvons les lire n'importe où et n'importe quand, même plusieurs années après leur parution. Ils n’ont pas de date de péremption. Mon épouse a lu récemment le livre de Christiane Singer, Derniers fragments d’un long voyage. (Albin Michel, 2007). Elle m’a dit : « Lis cela ! Tu vas aimer ». En effet, j’ai beaucoup aimé. Je connaissais déjà cette auteure d’une vingtaine de livres, femme de lumière et de paix, amoureuse de la langue française qu'elle maîtrisait d'une manière remarquable. Elle écrit : « Et si j’ai occupé dans la vie de certains une place lumineuse, le sens de l’aventure est désormais de le remplir vous-mêmes : soyez ce qu’en moi vous aimez » (p. 32). Christiane Singer raconte les derniers moments de sa vie. Atteinte d’un cancer, le médecin lui confie qu’il ne lui reste plus que six mois à vivre. Ce livre est le carnet de bord de ses jours...
Tant de gens aujourd'hui cherchent Dieu au-dehors d'eux-mêmes. La jeune Élisabeth l'a trouvé tout au fond de son âme; telle fut sa joie. Elle a trouvé un sens à son existence en vivant en présence de la Trinité, qu’elle appelait ses Trois, à l’intérieur d’elle-même. Elle s’en ouvre au chanoine Angles alors qu’elle n’a que vingt ans. « C’est si bon, cette présence de Dieu! C’est là, tout au fond, dans le Ciel de mon âme, que j’aime le trouver puisqu’Il ne me quitte jamais. “Dieu en moi, moi en Lui”, oh! c’est ma vie!… J’aime tant ce mystère de la Sainte Trinité, c’est un abîme dans lequel je me perds." (Les textes d'Élisabeth de la Trinité sont tirés des Oeuvres complètes, Cerf, 1991). Musicienne de Jésus Née à Avord près de Bourges le 18 juillet 1880, Élisabeth Catez a une enfance joyeuse. Elle se sent appelée par l’amour de Dieu dès l’âge de...
"Mettons-nous en présence de Dieu et adorons-le". Qui n'a pas entendu cette formule, à l'église ou dans un groupe de prière, avant de réciter un chapelet ou une autre prière? Dieu ne nous est-il pas toujours présent? Oui, mais sommes-nous présents à sa présence? Se mettre en présence de Dieu veut dire : s’arrêter un moment, se recueillir, prendre conscience de sa présence en nous. Qu’importe si nous ne la ressentons pas lorsque nous prions, l’important est « d’être » en sa présence. C’est dans la foi profonde que nous rencontrons Dieu, au-delà de tout sentiment. Il réalise sa présence en nous, au présent. Un cœur qui écoute Si je me mets en présence de Dieu, ce n’est pas d’abord pour être bien dans ma peau, mais pour écouter ce que Dieu veut me dire. Cette écoute attentive se résume à un appel à aimer et à me laisser aimer au cœur même de...
Le 3 avril 2014, le pape François a fait tout un cadeau à l’Église canadienne et à sa population. Il a inscrit au catalogue des saints sœur Marie de l’Incarnation (1599-1672), fondatrice du couvent des Ursulines à Québec, et François de Laval (1623-1708), premier évêque canadien et fondateur du Séminaire de Québec. Ces canonisations dites «équipollentes», c’est-à-dire sans miracle et sans qu’une célébration formelle n’ait lieu, nous montrent que la vie de ces deux modèles d’évangélisateurs est en quelque sorte un miracle. Si François de Laval est considéré comme le père de l’Église canadienne, Marie de l’Incarnation en est la mère. La vie et les écrits de cette grande mystique continuent toujours d’attirer des gens. Certains se réunissent ici et là pour approfondir son message. Plusieurs pièces de théâtre, films et livres lui ont été consarcrés tout récemment. Née Marie Guyart, elle est devenue madame Martin, puis sœur Marie de l’Incarnation. Femme d’action...
Au lendemain des canonisations de Jean XXIII et de Jean-Paul II, une amie Facebook me demande: "qu'est-ce que la sainteté"? Je partage ce que j'ai écrit aux mots "canonisation", "saints" et "sainteté" dans mon Petit dictionnaire de Dieu. Mais d'abord, une remarque. Nous sommes tous appelés à la sainteté par notre baptême, ce qui ne veut pas dire que nous serons canonisés. La sainteté découle de notre être baptismal, la canonisation est une reconnaissance de l'Église envers l'un de ses membres. La sainteté des gens ordinaires Lorsque nous regardons de quoi nos journées sont faites, nul d’entre nous pense mériter une canonisation. On confond trop souvent canonisation et sainteté. Il ne s’agit pas de vouloir « monter sur les autels » à coup de volonté et de pénitences, mais de descendre dans notre humanité et de nous laisser envahir par l’amour du Christ pour qu’il sanctifie tout ce que nous faisons. Si l’habit...
Patronne de la vie spirituelle et de l’Espagne, Thérèse d’Avila est avant tout « fille de l’Église » et « mère des spirituels ». Nous retrouvons cette inscription sur le socle de sa statue dans la basilique Saint-Pierre, à Rome : Mater spiritualium. Pédagogue hors pair, la Madre témoigne de notre vocation commune à vivre une relation d’amour authentique avec Dieu et les autres. Elle a laissé des écrits de feu dans lesquels nous entendons battre son cœur. Le désir de Dieu Thérèse est née le 28 mars 1515 à Avila. Elle est la cinquième d’une famille de petite noblesse qui comprendra douze enfants. Elle rêve d’épopées chevaleresques dans cette vieille Castille peuplée de conquistadors. Huit de ses neuf frères tenteront l’aventure des Amériques. En 1522, elle s’enfuit avec Rodrigo, son aîné de quatre ans, pour combattre au pays des Maures afin d’y trouver le martyre et, par le fait même, de voir Dieu au ciel....
Thérèse de Lisieux est convaincue que le Seigneur ne peut lui inspirer des désirs irréalisables, elle peut donc malgré sa petitesse aspirer à la sainteté. Comment ? En choisissant une petite voie faite sur mesure pour elle, qui consiste à prendre l’ascenseur de l’amour que sont les bras de Jésus. Elle découvre dans l’Écriture la réponse à sa quête d’amour et de sainteté, la découverte de sa « petite voie », telle que racontée au dernier manuscrit de son Histoire d'une âme. "Je veux chercher le moyen d’aller au Ciel par une petite voie bien droite, bien courte, une petite voie toute nouvelle. Nous sommes dans un siècle d’inventions, maintenant ce n’est plus la peine de gravir les marches d’un escalier, chez les riches un ascenseur le remplace avantageusement. Moi, je voudrais aussi trouver un ascenseur pour m’élever jusqu’à Jésus, car je suis trop petite pour monter le rude escalier de la perfection. Alors...
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