Thérèse de Lisieux (1873-1897) écrit dans son Histoire d’une âme : «Depuis mon enfance j’avais pour [saint Joseph] une dévotion qui se confondait avec mon amour pour la Ste Vierge» (Manuscrit A 57r). La jeune carmélite n’emploie jamais le mot « dévotion » à propos de Marie, elle lui préfère le mot «amour». Le 19 octobre 1892, elle exprime à sa sœur Céline sa joie d’aimer la Sainte Vierge : A propos de la Ste Vierge il faut que je te confie une de mes simplicités avec elle, parfois je me surprends à lui dire : «Mais ma bonne Ste Vierge, je trouve que je suis plus heureuse que vous, car je vous ai pour Mère, et vous, vous n'avez pas de Ste Vierge à aimer... Il est vrai que vous êtes la Mère de Jésus mais ce Jésus vous nous l'avez donné tout entier... et Lui sur la croix il vous a donnée à nous...
Le blogue de Jacques Gauthier
Je vous partage l'introduction de mon livre Chemins vers le silence intérieur avec Thérèse de Lisieux, paru en France aux éditions Parole et Silence le 12 mars 2015. Il sera disponible au Canada vers la fin avril. «L'âme de Thérèse de Lisieux est une petite fille qui tire Dieu par la manche», écrit le poète Christian Bobin dans Les ruines du ciel. On l'appelle aussi Thérèse Martin, sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus, la petite Thérèse. C'est la sainte des petits pas, des recommencements, l'enfant chérie du monde et de l'Église. Elle avait prophétisé peu de temps avant son entrée dans la vie, le 30 septembre 1897 : « Vous verrez, tout le monde m’aimera ». Le temps lui a donné raison, surtout lorsqu’on voit l’immense succès de la pérégrination de ses reliques depuis 1994 à travers le monde. J’en fus témoin au Canada à l’automne 2001. Elle qui voulait passer son ciel...
Tant de gens aujourd'hui cherchent Dieu au-dehors d'eux-mêmes. La jeune Élisabeth l'a trouvé tout au fond de son âme; telle fut sa joie. Elle a trouvé un sens à son existence en vivant en présence de la Trinité, qu’elle appelait ses Trois, à l’intérieur d’elle-même. Elle s’en ouvre au chanoine Angles alors qu’elle n’a que vingt ans. « C’est si bon, cette présence de Dieu! C’est là, tout au fond, dans le Ciel de mon âme, que j’aime le trouver puisqu’Il ne me quitte jamais. “Dieu en moi, moi en Lui”, oh! c’est ma vie!… J’aime tant ce mystère de la Sainte Trinité, c’est un abîme dans lequel je me perds." (Les textes d'Élisabeth de la Trinité sont tirés des Oeuvres complètes, Cerf, 1991). Musicienne de Jésus Née à Avord près de Bourges le 18 juillet 1880, Élisabeth Catez a une enfance joyeuse. Elle se sent appelée par l’amour de Dieu dès l’âge de...
Dans sa première encyclique, La lumière de la foi, le pape François reprend et complète le texte commencé par Benoît XVI. L’encyclique est une catéchèse qui présente la foi comme la lumière concentrée en Jésus: « La confession chrétienne de Jésus, unique sauveur, affirme que toute la lumière de Dieu s’est concentrée en lui, dans sa vie lumineuse, où se révèlent l’origine et la consommation de l’histoire » (35). Si la foi est lumière, elle est aussi nuit. L’encyclique n’aborde pas le côté nocturne de la foi, sauf à cet endroit: « La foi n’est pas une lumière qui dissiperait toutes nos ténèbres, mais la lampe qui guide nos pas dans la nuit, et cela suffit pour le chemin » (57). La foi : une nuit La foi, disait la carmélite Élisabeth de la Trinité, « c’est le face-à-face dans les ténèbres ». Elle s’apparente à la nuit, selon Jean de la Croix, parce que les sens...
Le 24 janvier 2001, Jean-Paul II avait parlé de François de Sales en ces termes : « Anticipant sur le Concile Vatican II, il a indiqué la voie de la sainteté comme un appel adressé à tout état de vie » (Zenit.org). Puis, il lança cette invitation aux jeunes mariés : « En suivant les enseignements de saint François de Sales, sachez construire chaque jour votre adhésion à l'Evangile dans votre fidélité réciproque à l'amour ». Ces paroles mettent en évidence trois grandes caractéristiques de la spiritualité de François de Sales : la sainteté accessible à tous, l’Évangile comme règle de vie et l’amour comme unique méthode. Ce n’est pas nécessaire d’être dans les cloîtres, de faire de longues prières, d’avoir tel style de vie pour se sanctifier, l’important est de désirer vivre la sainteté au quotidien, là où nous sommes. François de Sales venait ainsi de simplifier la vie chrétienne. Avec lui, la liberté retrouve sa...
Patronne de la vie spirituelle et de l’Espagne, Thérèse d’Avila est avant tout « fille de l’Église » et « mère des spirituels ». Nous retrouvons cette inscription sur le socle de sa statue dans la basilique Saint-Pierre, à Rome : Mater spiritualium. Pédagogue hors pair, la Madre témoigne de notre vocation commune à vivre une relation d’amour authentique avec Dieu et les autres. Elle a laissé des écrits de feu dans lesquels nous entendons battre son cœur. Le désir de Dieu Thérèse est née le 28 mars 1515 à Avila. Elle est la cinquième d’une famille de petite noblesse qui comprendra douze enfants. Elle rêve d’épopées chevaleresques dans cette vieille Castille peuplée de conquistadors. Huit de ses neuf frères tenteront l’aventure des Amériques. En 1522, elle s’enfuit avec Rodrigo, son aîné de quatre ans, pour combattre au pays des Maures afin d’y trouver le martyre et, par le fait même, de voir Dieu au ciel....
Honorer les membres du corps du Christ que sont les saints et les saintes, c’est rendre gloire à la Tête de l'Église, le Crucifié ressuscité. C’est donc le mystère pascal que nous célébrons dans le martyre de la philosophe et carmélite Édith Stein, canonisée à Rome par Jean-Paul II le 11 octobre 1998, déclarée copatronne de toute l’Europe le 1er octobre 1999, avec saints Benoît, Cyrille et Méthode, saintes Brigitte de Suède et Catherine de Sienne. La quête de la vérité Édith Stein naît le 12 octobre 1891 à Breslau, en Allemagne, au sein d’une famille juive de onze enfants. Enfant, elle est hypersensible, douée, assoiffée de savoir. Comme bien des saints, elle sent qu’elle est née pour la gloire, pour quelque chose de grand qui lui échappe et qui déborde le cadre bourgeois dans lequel elle est née. Vers l’âge de quatorze ans, elle traverse une grave crise d’adolescence et...
Qu’on l’appelle Thérèse Martin, sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus, Thérèse de Lisieux, la petite Thérèse, on parle toujours de la même personne. C’est la sainte des petits pas, des recommencements, l’enfant chéri du monde et de l’Église. "L'âme de Thérèse de Lisieux est une petite fille qui tire Dieu par la manche", écrit Christian Bobin dans Les ruines du ciel. Peu de temps avant sa mort le 30 septembre 1897, à l’âge de 24 ans, elle avait prophétisé : « Vous verrez, tout le monde m’aimera ». Le temps lui a donné raison, surtout lorsqu’on voit l’immense succès de la pérégrination de ses reliques à travers le monde. J’en fus témoin au Québec pendant un mois à l’automne 2001. Elle qui voulait passer son ciel à faire du bien sur la terre et jeter une pluie de roses après sa mort tient promesse. On peut se poser la question : Comment se fait-il que Thérèse de Lisieux...
Le 14 décembre est la fête liturgique de saint Jean de la Croix (1542-1591). Je me rappelle ma rencontre avec ce grand poète mystique. J'avais vingt et un ans lorsque j'ai lu ses écrits pour la première fois. Je vivais alors à l'Arche de Trosly-Breuil, en France, en réponse à une redécouverte de Jésus et de son Église. Tout me déconcerta dans cette œuvre : les symboles poétiques, l’anthropologie médiévale, la théologie scolastique. Pourtant, cette lecture me marqua au plus profond de l’être, car une soif ardente de connaître Dieu m’animait. Je trouvais enfin quelqu’un de fiable qui répondait à ma quête spirituelle en me proposant des moyens concrets pour aller à Dieu dans la joie et l’espérance.Le poète espagnol présentait clairement et lucidement les grands éléments de la vie intérieure, ses nuits et ses aurores, ses exigences et ses illusions. Ses mots me brûlaient de l’intérieur, sans que je cherche vraiment à les comprendre....
En acceptant, vous accéderez à un service fourni par un tiers externe à https://www.jacquesgauthier.com/