Dans la Bible, le désert n’est pas un lieu où l’on vit en permanence. On le traverse, sans s’y installer trop longtemps. Le peuple hébreu, guidé par Moïse, parcourt le désert pendant quarante années avant d’entrer dans la terre promise. Jésus, poussé par l’Esprit, « fut conduit au désert […] pour être tenté par le diable » (Matthieu 4, 1). Il jeûne quarante jours et quarante nuits avant de commencer sa prédication de la venue du royaume de Dieu. C'est de là que vient le mot "carême", en latin quaresima, qui signifie quarante. Le désert de l’âme Nous sommes ici-bas « des étrangers et des voyageurs […] « à la recherche d’une patrie » (Hébreux 11, 13-14). Le désert nous révèle que le voyage est intérieur et qu’il sera aride. Nous avons à passer de la tête au cœur, des prières à LA prière. Nous nous ouvrons à l'Esprit qui annonce au désert...
Le blogue de Jacques Gauthier
Seigneur, augmente en nous la foi.Nous peinons sous le poids du fardeau.Que ta parole nous travaille en profondeur. Il fait nuit dans notre monde troublé.Comment vivre les crises et les échecssi tu ne les changes en lieux de croissance? Exilés ici-bas, tu nous fais signe sur la croix.Tu nous remets l’Esprit qui souffle où il veut,et nous renaissons de la plaie de ton côté. Nous voulons loger en ton centre divin,vivre au désert intérieur la prière du cœur,y reposer nos têtes comme ton disciple bien-aimé. Tu fais pousser l’ivraie avec le bon grain, ta patience nous ouvre à une vie nouvelle.Merci de nous redonner espoir et confiance. Prière publiée dans la revue biblique Parabole, juin 2021. Le thème est "Sorties de crises"; le dossier: "Expériences bibliques ou d'épreuves traversées. Pour lire gratuitement ce numéro: cliquez ici. Voir aussi le site de Socabi: https://www.socabi.org/parabole/
Voici l'introduction de la nouvelle édition revue et aumentée du livre Les défis de la soixantaine, Paris/Montréal, Emmanuel/Novalis, 248 pages, 2021, 17€, 27,95$. La vie humaine est un chemin en perpétuelle transformation avec ses lignes droites et ses tournants, ses montées et ses descentes. Nous marchons plus ou moins seul dans ce voyage unique, car la route varie pour chacun d’entre nous. Rien n'est tracé d'avance. Naître, grandir et mourir en sont les grands mouvements. Nous avançons en franchissant des étapes et en relevant les défis inhérents à chaque âge : l’enfance, l’adolescence, l’adulte, la vieillesse. Chaque seuil franchi comporte une crise de croissance par laquelle l’individu se fait ou se défait, grandit ou régresse, s'ouvre ou s'enferme. Les âges de la vie sont séparés par des crises. Ils représentent des formes fondamentales de l'existence humaine, des façons caractéristiques de la vie de l'homme aux diverses périodes de sa route, de la naissance à...
Si la première communion est un moment important pour chaque baptisé, elle est déterminante dans la vie des bienheureux et des saints, comme Dina Bélanger. À l'approche de la célébration du Saint-Sacrement du Corps et du sang du Christ, appelée aussi Fête-Dieu, je vous partage des extraits de mon livre: Je donnerai de la joie. Entretiens avec Dina Bélanger. Née à Québec le 30 avril 1897, la jeune Dina s’éprend rapidement de Jésus. « Jésus m’a mise sur la terre pour ne m’occuper que de lui », écrit-elle dans son Autobiographie (5e édition, 1995). À quatorze ans, elle se consacre à Dieu en faisant une promesse privée de virginité. C’est à cette époque qu’elle lit l'Histoire d'une âme de Thérèse de l’Enfant-Jésus, qui deviendra sa patronne avec sainte Cécile. Douée pour la musique, elle devient, à vingt-quatre ans, une élégante pianiste de concert. Elle entre au couvent Jésus-Marie de Sillery et y fait profession, en 1923,...
Dieu est un mystère aveuglant, incompréhensible, non parce qu’il serait impossible à comprendre, mais parce que notre intelligence n’aura jamais fini de le comprendre. Ainsi en est-il du mystère de l’Incarnation que nous contemplons durant le temps de Noël. À l’annonce de l’ange Gabriel, Marie adhère totalement à Dieu qui entre dans le temps et l’espace. Elle accueille la Parole qui s’incarne en elle. Avec le mystère de l’Incarnation, l’idée de Dieu en prend un coup : il se fait l’un de nous, naissant dans une crèche et mourant sur une croix. En vivant du Verbe fait chair et en l’offrant au monde, Marie nous montre un chemin d’intériorité où Dieu est en nous, présent au plus intime de notre âme. Le mystère de l’Incarnation inaugure un rapport personnel à Dieu, où nous passons de l’extériorité à l’intériorité ; c’est une relation filiale et trinitaire de Père à Fils dans, l’Esprit....
Pour aller à Dieu dans l’oraison intérieure, il est important de trouver le chemin de ce que la Bible appelle le « cœur ». L’Esprit Saint peut nous aider à découvrir ce lieu de notre cœur habité par le Père et le Fils. « Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole ; mon Père l’aimera, nous viendrons vers lui et, chez lui, nous nous ferons une demeure » (Jn 14, 23). Toute personne est dotée de ce cœur profond, ce « château intérieur », disait Thérèse d’Avila, où Dieu demeure en permanence. C’est le lieu de notre véritable identité, de notre unicité, de notre âme. « Qu’il faut qu’une âme soit grande pour contenir un Dieu », écrivait Thérèse de Lisieux à sa sœur Céline. Le cistercien André Louf évoque cet éveil du cœur dans son livre Seigneur, apprends-nous à prier. Il signale que toute méthode de prière vise cet objectif : retrouver le cœur et l’éveiller en...
La vie s'approche de moi, la plus intense et la plus discrète, la plus enveloppante et la plus intérieure. Je ne me cache plus à son envahissement. Elle ne demande rien, sinon céder ce qui se crée dans la nuit de l'esprit. La table étire le geste de partir. Au-delà de mes pas, la démesure de la joie. *** Je ne suis pas assez nu pour t'aimer. Je ne suis pas assez dans la nuit pour te connaître. Ma solitude est une offrande jetée sur tes rivages. Le silence m'enracine dans ton immobilité. Tu es là dès que je tourne le dos. Ta parole jaillit du tombeau des poètes. Elle pénètre mes vertèbres. Il n'y a plus d'images et de voix, seulement ta parole en travail qui presse de bénir l'univers. Je ne suis nulle part qu'en toi, chemin qui vient vers moi. *** Je tais ce qui ne...
Le mois dernier, nous avons vu dans un article de ce blogue que le corps peut être une aide dans la prière qui est une relation de foi, une rencontre d’amour au Seigneur qui nous attend. Prenons, par exemple, la position assise. Prier assis permet au corps de se reposer dans une position qui favorise le regard, l’écoute, l’échange. « Écoute ma fille, regarde et tend l’oreille » (Ps 44, 11). Le corps se concentre sur ce qu’il voit et entend. Il est à l’écoute, les yeux ouverts ou fermés. À l’écoute La position assise est parfaite pour celui ou celle qui veut prier en silence ou en commun. Certes, la position idéale est celle où l’on se sent bien, c’est-à-dire celle qui détend le corps et qui favorise l’attention de l’esprit. Ce qui est en soi tout un défi, car le stress est partout présent aujourd’hui et le surmenage nous guette, d’où...
Fêté dans l’Église le 14 décembre, saint Jean de la Croix (1542-1591) est le docteur mystique par excellence. Il témoigne par sa vie et ses écrits que l’être humain est pleinement comblé par Dieu caché au centre de l’âme. Seuls la foi et l’amour, ces « deux conducteurs d’aveugle », écrit-il dans Le Cantique spirituel, « te mènent par des chemins inconnus de toi, jusqu’aux secrets abîmes de Dieu ». (Sauf exception, les citations proviennent des Œuvres complètes, Cerf, 1990). Le poète espagnol présente les éléments de la vie intérieure, ses nuits et ses aurores, ses exigences et ses illusions, à travers quatre grands traités spirituels : La Montée du Carmel, La Nuit obscure, le Cantique spirituel, la Vive Flamme d’amour. Ses poèmes et ses paroles coulent de source, c’est-à-dire de l’Évangile. « Là où il n’y a pas d’amour, mettez de l’amour, et vous recueillerez de l’amour » (Lettre 47). Les...
Réalité commune à toutes les religions et sagesses, la prière est loin d’être démodée dans nos sociétés sécularisées. Des enquêtes montrent qu’à certains moments de leur vie les gens prient, pas nécessairement en public, mais dans le secret de leur cœur. D’ailleurs, les livres sur la prière et la méditation ne manquent pas. Il suffit d’entrer dans une librairie pour s’en rendre compte. Les livres sur la prière qui me parlent le plus sont ceux qui sont portés par une expérience et une écriture. Leurs auteurs sont avant tout des témoins qui révèlent l’aventure de la prière à travers le prisme de leur expérience, comme si leurs mots étaient brûlés de l’intérieur. Ils n’enseignent pas cette expérience comme on transmet un savoir, car les chemins sont différents pour chaque personne. Ils en témoignent simplement en toute humilité, suggérant ici et là quelques pistes. Le journaliste allemand Peter Seewald demanda un jour...
La vie est souvent représentée comme un pèlerinage et la mort un passage. Les âges de la vie sont des étapes que nous traversons au gré des saisons. Nous marchons sur des chemins de joie et de douleur, mais nous savons que nous allons vers la gloire, puisque la mort a été vaincue par la résurrection du Christ, lui qui est « le chemin, la vérité et la vie » (Jean 14, 6). En marche vers Dieu Nous sommes des pèlerins ici-bas, nous marchons vers Dieu qui n’est qu’amour et lumière. Parfois, nous nous arrêtons. Une parole nous tire alors de notre torpeur et nous fait prendre la route. L’étoile de la foi nous guide, à l’exemple des mages, et nous habitons notre cœur, éclairés par la Parole de Dieu. Cette marche se vit concrètement sur les chemins de différents pèlerinages. Celui de Compostelle, souvent qualifié de « chemin d’étoiles », est le...
Je vous partage l'introduction de mon livre Chemins vers le silence intérieur avec Thérèse de Lisieux, paru en France aux éditions Parole et Silence le 12 mars 2015. Il sera disponible au Canada vers la fin avril. «L'âme de Thérèse de Lisieux est une petite fille qui tire Dieu par la manche», écrit le poète Christian Bobin dans Les ruines du ciel. On l'appelle aussi Thérèse Martin, sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus, la petite Thérèse. C'est la sainte des petits pas, des recommencements, l'enfant chérie du monde et de l'Église. Elle avait prophétisé peu de temps avant son entrée dans la vie, le 30 septembre 1897 : « Vous verrez, tout le monde m’aimera ». Le temps lui a donné raison, surtout lorsqu’on voit l’immense succès de la pérégrination de ses reliques depuis 1994 à travers le monde. J’en fus témoin au Canada à l’automne 2001. Elle qui voulait passer son ciel...
Tant de gens aujourd'hui cherchent Dieu au-dehors d'eux-mêmes. La jeune Élisabeth l'a trouvé tout au fond de son âme; telle fut sa joie. Elle a trouvé un sens à son existence en vivant en présence de la Trinité, qu’elle appelait ses Trois, à l’intérieur d’elle-même. Elle s’en ouvre au chanoine Angles alors qu’elle n’a que vingt ans. « C’est si bon, cette présence de Dieu! C’est là, tout au fond, dans le Ciel de mon âme, que j’aime le trouver puisqu’Il ne me quitte jamais. “Dieu en moi, moi en Lui”, oh! c’est ma vie!… J’aime tant ce mystère de la Sainte Trinité, c’est un abîme dans lequel je me perds." (Les textes d'Élisabeth de la Trinité sont tirés des Oeuvres complètes, Cerf, 1991). Musicienne de Jésus Née à Avord près de Bourges le 18 juillet 1880, Élisabeth Catez a une enfance joyeuse. Elle se sent appelée par l’amour de Dieu dès l’âge de...
Jésus est souvent en situation d'affrontements et de controverses avec les pharisiens. En ce 30e dimanche du temps ordinaire, un docteur de la Loi lui pose une colle pour le piéger : « Quel est le grand commandement »? À l’époque de Jésus, on dénombrait 613 commandements. Il y avait donc un désir de simplifier tout cela pour aller vraiment à l’essentiel. Jésus répond à la question en rajoutant quelque chose d’important. Il associe audacieusement le grand commandement de l’amour de Dieu à celui du prochain. Il déclare même que le commandement d’aimer son prochain comme soi-même est semblable au premier. « Tout ce qu’il y a dans l’Écriture – dans la Loi et les Prophètes – dépend de ces deux commandements » (Matthieu 22, 40). Tout est dans l’amour Jésus montrera avec la parabole du bon Samaritain que le prochain est celui qui est dans le besoin. Toute la Loi repose sur l’amour. Ainsi, le sabbat...
Le Christ ressuscité a donné rendez-vous aux onze apôtres sur une montagne, lieu de la rencontre du ciel et de la terre, affirmant que tout pouvoir lui « a été donné au ciel et sur la terre » (Matthieu 28, 18). Il les envoie baptiser, faire Église, transformer le monde en un royaume d’amour et de paix. « Ils le virent s’élever et disparaître à leurs yeux dans une nuée » (Actes 1, 9). Le Christ ne s’est pas absenté de nos vies depuis que les Apôtres l'ont vu s'élever au ciel. Il est bien là dans nos prières et nos engagements. Si nous souffrons de son absence, c’est qu’il nous est présent autrement. La montagne est belle de loin, la distance permet ainsi une plus grande proximité. « Galiléens, pourquoi restez-vous là à regarder vers le ciel » (Actes 1, 11)? Il nous arrive aussi de fixer le ciel comme si nous n’attendions plus rien de la terre....
"Les exemples des saints sont devant nos yeux". Jean-Paul II a fait cette confidence à la fin de sa Lettre apostolique pour l’année de l’Eucharistie 2005, Reste avec nous Seigneur. Il a été lui-même canonisé avec Jean XXIII le 27 avril 2014, 2e dimanche de Pâques, qu’il avait institué dimanche de la Miséricorde divine. La date de sa fête liturgique a été fixée le 22 octobre, jour anniversaire de l'inauguration de son pontificat. Un grand priant Jean-Paul II est mort comme il a vécu, en priant. C’est ce trait que je garde surtout de ce grand pasteur. Sa capacité de prière étonnait et sa grande intériorité pacifiait. Mon épouse et moi l’avons constaté lors d’une audience avec lui, quelques jours après la béatification de son amie mère Teresa en octobre 2003. C’était dans le cadre de notre 25e anniversaire de mariage et lui le 25e de son pontificat. Je lui avait remis mon...
Le 9 août 2013, le pape François écrivait sur Twitter: « Nous sommes tous des vases d’argile, fragiles et pauvres, mais dans lesquels se trouve le trésor immense que nous portons ». Ce trésor, n’est-ce pas la présence de Dieu ? Que nous soyons conscients ou non de sa présence, « c’est en lui qu’il nous est donné de vivre, de nous mouvoir, d’exister » (Actes 17, 28). Nous retrouvons cette présence de Dieu chez tous les êtres humains, puisque nous sommes ses enfants, créés à son image et à sa ressemblance. Dieu est présent en nous comme un grand amour, ici et maintenant. Le croyant nomme cette présence de différents noms, selon sa religion. Mais ce qui différencie surtout le croyant du non-croyant, c’est qu’il expérimente la présence de Dieu comme une réalité intérieure, bienfaisante, qui rejoint son cœur et le transforme progressivement. On pourrait dire également que l'attachement au Christ est ce qui caractérise...
Au 3e dimanche du Carême A, l'Église propose un récit qui ne laisse personne indifférent, celui de la rencontre de Jésus avec la Samaritaine au puits de Jacob (Jn 4, 5-42). Jean est le seul à rapporter cette histoire aux multiples interprétations. J'y vois surtout un enseignement très construit sur la soif de Jésus, "Donne-moi à boire" (Jn 4, 7) et celle de la Samaritaine. La scène se développe en trois étapes : le puits, le mari de la Samaritaine et les croyances des Samaritains. Ce récit est l’histoire d’une rencontre de deux désirs et de deux regards : celui de Jésus et celui de la Samaritaine. Il y a ici un contact qui va toucher le cœur des deux personnages, symbole de ce puits intérieur où nous sommes appelés à y boire l’eau vive. Jésus va révéler à cette femme, malgré les interdits, la vérité profonde qui l’habite. Son regard sur elle-même va...
Patronne de la vie spirituelle et de l’Espagne, Thérèse d’Avila est avant tout « fille de l’Église » et « mère des spirituels ». Nous retrouvons cette inscription sur le socle de sa statue dans la basilique Saint-Pierre, à Rome : Mater spiritualium. Pédagogue hors pair, la Madre témoigne de notre vocation commune à vivre une relation d’amour authentique avec Dieu et les autres. Elle a laissé des écrits de feu dans lesquels nous entendons battre son cœur. Le désir de Dieu Thérèse est née le 28 mars 1515 à Avila. Elle est la cinquième d’une famille de petite noblesse qui comprendra douze enfants. Elle rêve d’épopées chevaleresques dans cette vieille Castille peuplée de conquistadors. Huit de ses neuf frères tenteront l’aventure des Amériques. En 1522, elle s’enfuit avec Rodrigo, son aîné de quatre ans, pour combattre au pays des Maures afin d’y trouver le martyre et, par le fait même, de voir Dieu au ciel....
Je suis branché sur Facebook et Twitter, mais ce n’est pas nécessaire de naviguer sur le Web pour rencontrer Dieu, car il est toujours en ligne dès que je le prie. La prière, c’est le sans fil haute vitesse sur la toile de ma vie, même dans les tunnels profonds et les montagnes éloignées. Contrairement aux téléphones intelligents, le courant passe partout, et pas besoin de rechargement ou de mise à jour. Aucun risque d’interruption d’électricité, d’épuisement de la pile, de logiciels trop anciens. Dieu est là en tout temps, accessible jour et nuit. La prière, c’est mieux que surfer, tweeter, skyper, c’est le contact immédiat avec Dieu, le désir de sa présence, le buzz d’être rejoint par lui là où l’on est. C’est l’aventure de la foi, la rencontre de deux soifs. Nous prenons conscience de sa présence en nous à la fréquence du cœur à cœur amoureux avec lui....
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