Les carêmes se suivent et ne se ressemblent pas. 18 février, mercredi des Cendres. C’est tôt cette année, avec ce froid polaire qui persiste depuis plusieurs semaines, du moins au Québec. Le monde aussi a froid; je pense à cette vague d’attentats terroristes qui déferle sur plusieurs pays. Une image parmi tant d’autres : l’assassinat en Libye de 21 coptes égyptiens, décapités parce que chrétiens, par des djihadistes de l’autoproclamé État islamique. Ce sang est un témoignage qui hurle, disait le pape François le 16 février, il renvoie au Christ. Le mercredi des Cendres marque l’entrée en carême par la prière, le jeûne et le partage. Ce rite tout simple exprime la finitude humaine et l’appel à la conversion au Christ. Cette ancienne pratique pénitentielle décrite dans l’Ancien Testament parle de cœur contrit, de nouveau départ sur la route. Dans l’Évangile, Jésus insiste pour que ces pratiques soient faites dans le secret...
Le blogue de Jacques Gauthier
Depuis ton baptême, Seigneur Jésus,tu nous invites à former une communauté.Rassemble-nous par ton Espritpour que nous annoncions dans la joieta Bonne Nouvelle de libération,car nous sommes ton peuple. Tu nous appelles, Seigneur Jésus,à te reconnaître dans les plus petits.Transforme-nous par ton Espritpour que nous t’aidions à naîtreen ceux et celles qui souffrent,car nous sommes ton peuple. Depuis notre baptême, Seigneur Jésus,tu nous partages ton rêve de justice et de paix.Renouvelle-nous par ton Espritpour que nous entrions dans la dansede ton alliance éternelle, car nous sommes ton peuple. Prières de toutes les saisons, Bellarmin/Parole et Silence, p. 38.
L'évangéliste Jean est bien à sa place dans l'octave de Noël. Il est le chantre par excellence du mystère de l'Incarnation du Christ, le théologien du Verbe de Dieu fait homme. Nous lisons le sublime prologue de son évangile à la messe du jour de la Nativité: « Et le Verbe s’est fait chair, il a habité parmi nous, et nous avons vu sa gloire, la gloire qu’il tient de son Père comme Fils unique, plein de grâce et de vérité. » (Jean 1, 14) J'ai déjà écrit sur ce prologue dans un blogue sur Noël. L’apôtre bien-aimé se définit comme « celui que Jésus aimait » (Jean 13, 23). Il se nomme ainsi dans son évangile sans dire explicitement que c’est lui, par humilité sans doute, et aussi par solidarité avec les autres disciples. À la dernière Cène, il reposa sur la poitrine du Seigneur, sans se mettre de l’avant. On ne peut lire son...
Vous ai-je déjà dit que l'Avent est le temps liturgique que je préfère? La prière proposée par l'Église est faite de désir, d’attente et d’espérance. "Viens, Seigneur Jésus"! Cela montre bien que la liturgie est mémoire de l’Église, tradition vivante de la Parole, identité du chrétien. En faisant mémoire de la parole de Dieu, le silence n’est pas vide et l’espérance se transmet à même la mémoire de nos pères et mères dans la foi : « Voici venir des jours où j’accomplirai la promesse de bonheur » (Jérémie 33, 14). L’Avent m’invite à passer du besoin illusoire qui ne comble pas au désir d’aimer qui fait vivre. Je trouve là mon identité profonde d’enfant de Dieu, créé à son image et à sa ressemblance. Le corps priant de l’Église Dans nos sociétés occidentales, la personne est souvent figée dans l’instant, sans mémoire, coupée de ses racines, ignorant son histoire, incapable de se...
Le mot Avent vient du latin Adventus qui désigne l'acte d'arriver. C'est le commencement d'un nouveau cycle liturgique. Ce temps d’attente et de conversion nous prépare à accueillir Celui qui est, qui était et qui vient. Nous célébrons l’arrivée de la lumière à Noël qu'est l’avènement de Notre Seigneur Jésus Christ. Nous célébrons également à l’avance sa venue prochaine dans la gloire, que ce soit à la fin de notre vie ou à la fin des temps. Pour mieux prier en Église ce temps de l’Avent, soyons des êtres de désir et d’espérance, de joie et d’éveil, avec Isaïe, Jean le Baptiste, Marie et Joseph. Aménagement d’un coin de prière Dans mon coin de prière ou dans un endroit visible de la maison, je place un calendrier de l’Avent, une couronne de quatre chandelles que je vais allumer chaque dimanche en chantant Venez divin Messie ou un autre cantique. Cette petite liturgie peut...
Novembre est beaucoup plus le mois des saints que celui des morts. Il commence par la Toussaint. On fait mémoire de cette foule innombrable de témoins que le Premier-né d'entre les morts a entraînée à sa suite. C'est lui, le Seigneur Jésus, qui est glorifié dans ses saints et dans ses saintes. Nous sommes tous appelés à cette sainteté qui est essentiellement une question d’amour et d’accueil, une expérience de la miséricorde divine. Ainsi, lorsque nous aimons à la manière de Jésus, nous sommes sur la voie de la sainteté, du don. Il y a ceux et celles qui sont béatifiés et canonisés officiellement par l’Église, puis il y a les autres qui ne sont pas élevés sur les autels, qui ne sont d'aucun calendrier. Ces saints anonymes, membres du Corps du Christ, sont des phares dans notre nuit. Nous partageons avec eux une même communion dans le Christ et un avenir...
Instrument de supplice réservé aux condamnés à mort, la croix est devenue un signe de bénédiction par la mort et la résurrection du Christ. C’est un baiser sur nos fronts, une fierté au cœur de tout baptisé, comme il est dit à l’antienne d’ouverture de la fête de la Croix glorieuse, le 14 septembre : « Que notre seule fierté soit la Croix de notre Seigneur Jésus Christ. En lui, nous avons le salut, la vie et la résurrection; par lui, nous sommes sauvés et délivrés ». Ce bois de vie nous a ouvert la porte du paradis, ainsi nous pouvons rendre gloire au Père tout-aimant, « car tu as attaché au bois de la croix le salut du genre humain, pour que la vie surgisse à nouveau d’un arbre qui donnait la mort et que l’ennemi, victorieux par le bois, fût lui-même vaincu sur le bois, par le Christ, notre Seigneur » (Préface de la...
On a dit de saint Jean Eudes qu’il avait été le saint Vincent de Paul de la Normandie. Prédicateur fervent, son attachement aux cœurs de Jésus et de Marie le rend solidaire des exclus à une époque caractérisée par le jansénisme. Il a rendu compte de son espérance chrétienne au milieu des joies et des épreuves. La liturgie du jour de sa fête, le 19 août, le présente comme celui qui « annonce l’incomparable richesse du Christ ». Un enfant de Marie Jean est né en 1601 dans le petit village de Ri en Normandie. Ses parents, Isaac Eudes et Marthe Corbin, de condition modeste, n’ont pas encore d’enfants après trois ans de mariage. Ils font le vœu d’aller en pèlerinage à Notre-Dame-de-la-Recouvrance s’ils ont un enfant. C’est ainsi que Marthe devient enceinte et que le futur enfant est offert à Jésus et à Marie. Cela leur réussira, car Jean sera l’aîné de...
Le soleil s’est levédu froid tombeau de pierre,la vie est apparueà l’aube de Pâques,jour de fête et de joie.Exultons depuis la nuée :Christ, tu es monté aux cieux,inonde-nous de ta lumière. L’amour est redonnéà la fraction du pain,l’avenir dans nos mainspour la vie du monde.Béni soit le Premier-néqui endosse notre passé :Christ, tu es assis à la droite du Père,envoie sur nous la force de ton Esprit. Allons sur les cheminsau-devant du Vivantqui a vaincu la mort,libéré nos corps.Que nos cœurs s’unissentdans ce printemps glorieux :Christ, tu es toujours avec nous,aide-nous à demeurer dans ton amour. Ma prière est parue dans le Prions en Église Canada, 1er juin 2014, p. 33. Voir également Prières de toutes les saisons. Vidéo de 9 minutes de ma chaîne YouTube, ajoutée le 24 mai 2020.
Nous sommes en plein temps pascal et le mois de mai est traditionnellement consacré à Marie. Il s’ouvre avec la fête de saint Joseph, patron des travailleurs, et il se termine avec la Visitation de la Vierge Marie. Le 13 mai, l’Église célèbre également Notre-Dame de Fatima. Ce mois fut, dès l’Antiquité, célébré comme le mois de la végétation, des fleurs, de l’amour, des sources. Chez les Romains, le mois de mai était celui de Maia, déesse de la fécondité. C’est ainsi que mai est devenu tout naturellement le mois de Marie. Cette expression de la piété devint très populaire à la fin du 18° siècle. On méditait la vie et les vertus de Marie pour s’en inspirer chaque jour. On recommandait d’orner chaque maison de fleurs en l’honneur de Marie. Dans plusieurs pays, la fête des Mères a lieu aussi durant ce mois. Le mois de mai est riche en...
Tout au long de l’année liturgique, Dieu vient à nous et nous allons à lui. Nous célébrons son amour plus fort que la mort. Ce mystère de salut culmine à ce que les premiers chrétiens appelaient « la Grande Semaine », qui va du Dimanche des Rameaux jusqu’à Pâques. Durant cette semaine sainte, l’amour se concentre sur trois jours comme en un point lumineux, un feu divin qui irradie de l’intérieur et qui envahit tout : le Triduum pascal. Sommet de l’année liturgique, le Triduum commence le soir du Jeudi saint pour se terminer au dimanche de Pâques. Il ne s’offre pas à nous comme un spectacle, mais comme une rencontre avec le Christ. Nous suivons Jésus dans les derniers moments de sa vie, nous faisons nôtres ses sentiments, nous célébrons sa Pâque, c’est-à-dire son passage de ce monde à son Père. Voici quelques gestes que l’Église propose dans sa liturgie et qui...
Fille de la terreà l’aurore de l’Esprit,l’éclair de l’ange qui te traverse,miroir parfait de l’amourdès le premier jour,pour devenir de l’Éternelun jour la Mère,réjouis-toi. Nouvelle Eve combléedu sang de l’Aimé,ton oui change l’histoire,passage enfin ouvertoù le Verbe se fait chair,réjouis-toi. Femme exultant dans la Présence,ton magnificat invite à la danse,vie qui nous console,Dieu en toi,début du poème,réjouis-toi. Marie des univers nouveauxau sommet des noces,carrefour de nos croix,si près de nousen plein silencede notre quête de joie,résurrection à venir,réjouissons-nous. Tiré de Jacques Gauthier, Prières de toutes les saisons, p. 42-43.
Venez au jour! Le Christ prépare son retour! Le Christ prévient l'ère nuptiale! Passent les temps! Passe la chair! L'Esprit de Dieu souffle au désert, Annonçant l'aurore pascale! Cette première strophe de l'hymne de Carême du poète Patrice de La Tour du Pin (1911-1975) peut nous aider à entrer dans ce temps de conversion et de pénitence qui commence avec le mercredi des Cendres. L'année liturgique nous permet d'être en contact permanent avec le Christ présent dans son Église et dans notre temps. Le temps rend ainsi présent le Christ qui vit son mystère pascal à travers nous, à telle fête liturgique, sous un mode symbolique, sacramentel. C'est dans ce temps linéaire de notre histoire que Le Christ prépare son retour, et que le Carême nous retourne le coeur pour Pâques: Retournez-vous! Apprenez Dieu! Le jour du Carême Venez au jour! Ce jour de l'hymne est d'abord le temps de l'année liturgique qui s'étend du mercredi des Cendres au...
Déjà quarante jours que Jésus est né. En Juifs pieux, Marie et Joseph vont au temple pour accomplir la loi de Moïse : la purification de la mère et la consécration à Dieu de tout premier-né mâle. Les parents s’avancent dans le temple et offrent au prêtre deux tourterelles, ou bien est-ce deux jeunes colombes? Le prêtre accueille l’humble offrande, fait sur la jeune mère le rite d’absolution, consacre l’enfant. Dieu en son Fils se soumet à la Loi pour nous en délivrer et faire de nous ses enfants bien-aimés. Ainsi s’achève la première procession de la nouvelle Alliance. Les temps sont accomplis. La rencontre de la lumière Soudain, surgit un homme de l’ancienne Alliance qui attend depuis longtemps la Consolation d’Israël, un veilleur des temps nouveaux qui va enfin voir l’aube, un juste poussé par l’Esprit Saint qui va basculer dans une autre histoire. Le vieux Syméon nous représente dans...
La liturgie nous présente toujours ce texte au début d'une nouvelle année: « Que le Seigneur te bénisse et te garde ! Que le Seigneur fasse briller sur toi son visage, qu’il se penche vers toi » (Nombres 6, 24-25). Bénir signifie vouloir du bien, souhaiter ce qu’il y a de meilleur, transmettre la lumière, faire grandir. La prière de bénédiction est au cœur de la tradition juive. Rien de magique là-dedans. La bénédiction est une parole qui a du poids, parce qu’elle rend léger ; parole qui engage et qui nous rapproche des autres. Prenons l’exemple de la bénédiction du Jour de l’an qui était très populaire au Québec. Cette tradition se perd de plus en plus dans nos sociétés sécularisées. Dommage, car nous avons besoin de rites qui expriment le sacré. La bénédiction du Premier de l’an est une liturgie familiale célébrée dans cette petite église domestique qu’est la...
Mes parents venaient d’emménager dans leur nouvelle maison à Grand-Mère avec leur enfant d’un an. Ma mère était de nouveau enceinte. Très épuisée vers la fin de sa grossesse, le médecin lui ordonna un repos complet. Craignant pour la santé de son deuxième bébé, elle avait promis à Marie que si l’accouchement se passait bien elle le lui consacrerait. Je fus donc baptisé le 8 décembre 1951, devenant ainsi enfant de l’Église et membre de cette grande famille qu’est la communion des saints. J'ai été oint de l'Esprit, comme Jésus, devenant prêtre, prophète et roi. Marie aura toujours une grande importance dans ma vie, d'autant plus que je suis né près du Sanctuaire Notre-Dame du Cap, très important au Québec. Chaque fois que je la prie, par exemple en récitant le chapelet, ou en le « marchant » avec mon épouse, je sais que les saints ne sont jamais loin, sans parler des...
Nous avons besoin de rêves, de poésie, de rites, de fêtes. C'est ce que donne le temps de l'avent qui marque le début d'une nouvelle année du cycle liturgique qui culmine à Pâques. Ce cycle n'enferme pas les croyants sur eux-mêmes, mais les entraîne comme une spirale dans la rencontre et le retour de leur Seigneur Jésus Christ. Promesse de bonheur L'avent, ce sont quatre semaines d'air frais avant Noël pour éviter de sombrer dans les flots du matérialisme. C’est le temps liturgique que je préfère. Ma prière, faite de désir, d’attente et d’espérance, trouve chaussure à ses pieds. En faisant mémoire de l'antique Parole, mon silence se trouve épousé et l'espérance se transmet à même la mémoire de mes pères et mères dans la foi : « Voici venir des jours où j’accomplirai la promesse de bonheur » (Jérémie 33, 14). Trois grandes figures bibliques traversent l'Avent comme des météores...
Ô Femme vêtue de soleil dans le ciel en fête, si près de nous au plein silence de notre quête,nous te saluons dans la gloire de la Trinité. Réjouis-toi, Marie, tu es la joie de tes enfants, en te voyant nous contemplons l’Homme-Dieuque tu as porté de la crèche au Calvaire. Tu es toujours avec nous sur la terre,douce et tendre, forte et compatissante,luttant pour la vie, aurore du jour à venir. Vierge de tous les commencements,signe d’espérance de l’Église en marche,tout à toi par Jésus, avec Jésus et en Jésus. Reçois la tendresse de nos Ave, Reine du ciel,prends-nous dans tes bras, Mère de miséricorde,maintenant et à l’heure de notre mort. Amen. Jacques Gauthier, Prières de toutes les saisons, Bellarmin / Parole et Silence, p. 61.
Le mois d’août est riche en grandes figures de sainteté qui nous conduisent au Christ. Je vous en propose une dizaine. À nous de déchiffrer leur musique intérieure, en reprenant des extraits des antiennes d’ouverture de leur messe, avant d’en chanter avec eux toute la portée au ciel. Cliquez sur les liens pour mieux connaître leur vie et leur spiritualité. 1er août: saint Alphonse de Liguori « L’Esprit du Seigneur est sur moi, parce que le Seigneur m’a consacré par l’onction. » (Isaïe 61, 1) Béni sois-tu, Seigneur, pour ce défenseur des pauvres et docteur de l’Église. Qu’il soutienne spécialement les Rédemptoristes, dont il est le fondateur. 4 août: saint Jean-Marie Vianney « Que la croix de notre Seigneur Jésus Christ soit ma seule fierté. (Galates 6, 14) Seigneur Jésus, le curé d’Ars t’a tout donné. Qu’il nous accorde, par sa prière, l’amour de ton nom et qu’il intercède surtout pour tous les prêtres....
Le Triduum pascal est le centre et le sommet de l'année liturgique. Le mot latin Triduum signifie "trois jours" et pascal veut dire "passage". Trois jours pour passer de la mort à la vie, trois jours qui forment un tout, une même célébration de la mort et de la résurrection du Christ pour faire de nous des vivants. Le Triduum pascal commence le soir du Jeudi saint pour se terminer au dimanche de Pâques. Nous suivons Jésus dans les derniers moments de sa vie et nous célébrons sa Pâque, c’est-à-dire son passage de ce monde à son Père. L’Église propose des gestes concrets dans sa liturgie pour célébrer ce qui est plus qu'un anniversaire, mais notre libération aujourd'hui même. Je vous présente quelques-uns de ces gestes et symboles, ainsi que de petites liturgies qu'on peut vivre à la maison. Jeudi saint À l’église, nous faisons mémoire du dernier repas de Jésus avec...
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