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Polytechnique, un 6 décembre

Polytechnique

Quand arrive le 6 décembre, c’est inévitable, je me rappelle la tuerie de l’École polytechnique de Montréal. C’était en 1989, j'avais rencontré à la maison, quelques mois avant la tragédie, Annie St-Arneault, âgée de dix-huit ans, sœur de mon ami Serge, missionnaire d'Afrique. Elle sera tuée avec treize jeunes femmes par Marc Lépine, blessant quatorze autres personnes, avant de se suicider. Vingt-neuf ans plus tard, je me souviens. Chaque année, nous commémorons ce triste événement, pour ne pas oublier l'inoubliable? La blessure ne se referme pas aisément au cœur des amis et des familles qui sont proches des victimes. Ce devoir de mémoire est vital; il permet de ne pas oublier et il suscite des engagements comme celui d’un meilleur contrôle des armes à feu. Je dédie ce poème à mes quatorze sœurs à peine éteintes. L’étudiante de décembrefixe l’horizon qui s’assombrit larmes de sang sur la neigele tireur marque la limitefauchant dans...

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Un poète et ses psaumes

Psaumes Patrice

Patrice de La Tour du Pin (1911-1975) a été l’homme d’une quête, celle du Dieu de joie, le Christ pascal. « Un moment de tendresse qu’il a eu avec moi, / et j’ai été creusé pour la vie » (Psaume 5). Sa Somme de poésie, publiée en trois Jeux, a été remaniée à la fin de sa vie : Le jeu de l’homme en lui-même, Le jeu de l’homme devant les autres, Le jeu de l’homme devant Dieu. Ces jeux sont traversés par plusieurs genres littéraires : poésie, théâtre, bestiaire, prose, nouvelle, chanson, hymne, et le psaume qu’il affectionnait.  La première édition de Psaumes est parue chez Gallimard en 1938. Quatre-vingts ans plus tard, les éditions Salvator publient de nouveau les psaumes du poète, qu’il avait réunis en 1974 sous le titre Psaumes de tous mes temps. Ce dernier livre, édité de son vivant et repris par les Éditions du Cerf en 1990, paraît comme son testament spirituel.  Ces Psaumes sont, selon les...

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La mort de ma mère

Signet maman

Je ne pensais pas écrire ce texte quatre mois après la mort de mon père, que vous pouvez lire aussi sur ce blogue. Ma mère est décédée le vendredi 28 septembre à l’âge de 90 ans, alors que je donnais une retraite à Sutton. Elle est morte paisiblement dans son lit, à la maison, sans éprouver les affres d’une longue maladie. Elle désirait retrouver son cher Daniel, arrivé à la maison du Père le 2 juin 2018. Ils ont eu une belle vie et une mort douce. On ne s’habitue pas à la mort, même s’il y a « plein de vie dedans », écrivait Félix Leclerc. Devenir orphelin arrive toujours trop tôt.  Maman a rendu l’âme un vendredi après-midi, comme Jésus. À la première lecture de la messe de ce 28 septembre, on pouvait lire ces mots de Qohèleth, l’auteur du livre de l’Ecclésiaste, qui montre avec réalisme que les desseins de Dieu...

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La plaie de l'alliance

Sang

La croix se dresse sur la collinel'étrange douleur effleure les côtesmarée montante de l’angoisse abyssaledu corps entier foulé dans le pressoir Tu enfantes des âmes chaque jourgrain de blé mûri pour la moissonla meule du moulin tourne à l’enverschamp du monde jonché d’os  Tu laisses des paroles à la traînecailloux rougis sur notre route pour mieux retrouver ton nomton visage voilé au désert  La terre et le ciel réunisle temps et l’espace suspendustout le sang coagulé dans une larmesel du juste qui fait pencher la balance Le fil sur le point de se rompreau moindre cri à bras-le-corps prière qui exorcise le mal fige le corps perce le cœur La chair meurtrie dans la nuitn’en finit plus de vibrer de lumièresouffle de l’âme en partance du royaume inconnu de la soif Tu accueilles la plaie visible de l’alliancefeu qui consume le calice des fleursau centre habité de l’humble présenceblessure qui guérit en blessant de nouveau Pour aller plus loin: Georgette Faniel, le...

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Le poème de la messe

Messe

Dans son livre, Le poème de la sainte liturgie, Maurice Zundel propose une vision sacramentelle de l’univers où, par la liturgie, toutes les réalités chantent la gloire de Dieu et sont recréées dans le Verbe. En 1975, l’année même de sa mort,  il professa toujours le même enthousiasme pour le poème de la messe donné au monde par le Verbe lui-même qui s’est dépouillé de tout dans une grande pauvreté intérieure : « Après cinquante ans de sacerdoce, je suis toujours émerveillé par l’éternelle fraîcheur, l’éternelle nouveauté de la messe. Si celle-ci était la première ou si ce devait être la dernière, ce serait encore le même émerveillement, le don ultime d’amour sans cesse recommencé. » (cité par Bernard de Boissière et France-Marie Chauvelot, Maurice Zundel, Paris, Presses de la Renaissance, 2004). En cette même année 1975, Patrice de La Tour du Pin s’éteignait après avoir voué sa vie et son œuvre à la quête du Dieu de joie...

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Un livre sur l'abbaye Val Notre-Dame

Val Notre Dame

Le livre Val Notre-Dame. L’abbaye dans les bois, des photographes Bruno-Jean Rotival et frère Bruno-Marie, a été couronné en mai 2018 du prix Livre à thématique spirituelle de Communications et Société. Le jury a tenu à souligner la qualité, la beauté et l'universalité de cet ouvrage photographique «qui présente un beau paradoxe : des moines ouverts sur le monde vivant cloîtrés dans un monastère.»  Un prix a ceci de bon qu’il donne parfois une nouvelle vie à une œuvre. Il y a déjà quelques mois, j’avais lu et contemplé ce beau livre. Je voulais en parler sur ce blogue, mais d’autres articles ont monopolisé mon temps, puis j’ai oublié. Il faut dire que j’ai un attachement particulier à cette communauté cistercienne, puisque je l’ai connue de l’intérieur lorsqu’elle était enracinée à Oka, où j’ai vécu une expérience monastique de 1973 à 1977. De plus, il y a deux ans, j’ai donné la retraite...

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Un souffle de poésie en mars

Prix Le Droit 2

Notre temps axé sur la performance et la vitesse manque terriblement de poésie. Heureusement, il y a le mois de mars, et le retour de la poésie dans l’espace public avec son Mois de la poésie au Canada et le Printemps des poètes en France. Les artistes sont « des tenaces, des résistants de la beauté, des combattants du verbe et de l’écrit », lit-on sur le site du Mois de la poésie 2018. « Résister parce que c’est un acte de vie ». Je viens de remporter le prix de poésie Le Droit 2018 pour mon 21e recueil, Un souffle de fin silence (2017, Le Noroît). «Le jury a souligné le rythme soutenu et efficace de l’œuvre, où la vie est joliment illustrée de la naissance à la mort, comme les saisons qui passent. Le jury a aimé cette poésie vécue et incarnée.» (Patrice Gaudreault, rédacteur en chef du Droit, à la remise du prix au...

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Poème à Jean de la Croix

Jean de la Croix

Le 14 décembre, l'Église honore la mémoire de saint Jean de la Croix (1542-1591). J'ai déjà partagé sur ce blogue mon admiration pour ce poète carme qui est devenu dès ma vingtaine un ami, un frère, un guide.  Lors d’un salon du livre, de jeunes poètes me confiaient comment l’auteur mystique leur avait ouvert les yeux sur un autre réel, voilé par la routine quotidienne, mais qui sous sa plume dévoilait un don, une promesse, malgré la nuit, le désert, le vide. Ce réel caché, ne serait-ce pas Dieu?  Les images que nous nous faisons de Dieu sont sans cesse à purifier, répète l’auteur de La Nuit obscure, Dieu étant toujours « au-delà de tout ». C’est un « je ne sais quoi », qui transcende toute connaissance. Le silence d’amour vécu dans l'oraison contemplative l’exprime mieux que tout autre langage, ce qui demande abandon et communion au mystère divin qui nous...

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L'épouse manquante de Fernand Ouellette

F.Ouellette

Il y a trente ans, Fernand Ouellette publia Les heures. Ce recueil émouvant sur la mort du père, écrit dans l’urgence des dépouillements de l’âme, lui valut le Prix du Gouverneur général. Je retrouve la même grâce de «l’ailleurs transfiguré» dans le beau recueil dédié à l’épouse manquante, au titre intemporel : Où tu n’es plus, je ne suis nulle part. Le fils fait place à l’époux pour habiter le «dernier espace» de «la partante» qui lui manque. Il défie «l’abrupt», l’insondable de la mort, en une centaine de poèmes, «donnés» de 2015 à 2016. «Le poème doit se former / En déchiffrant le mystère, / Seule possibilité d’entendre / Ta musique de l’âme, / Encore si peu perceptible». Il évoque avec pudeur et profondeur soixante ans d’union conjugale, apprivoisant «le labeur du deuil» de sa «chère Lisette», compagne de soixante ans de publication, «Là où règne chaque mot du Verbe». Le...

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Les arbres dans ma cour

Arbre

Les arbres dans ma courremontent l’horlogeobservent les astres  J’entends le poèmedans leurs feuillesfaire son nid Saisir le mouvementde la sève aux merlestout au long du jour En déchiffrer les mots d’amourgravés sur l’écorcepercée d’une flèche Je me figure la sourceabreuver les racinesdu sang même des amants Le tronc est leur rempartles jours de grand épuisementquand les bras ne suffisent plus Alors une présence prend formepose les fondations de la forêtdestinée à de hautes frondaisons Elle me prend dans son terreauavec la plus petite plantepromesse d’avenir Je retourne à la terremon corps nourritl’arbre grandissant Un souffle de fin silence, Montréal, Éditions du Noroît, 2017, p. 26.    « Dans les bois se trouve la jeunesse éternelle. Parmi ces plantations de Dieu règnent la grandeur et le sacré, une fête éternelle est apprêtée, et l’invité ne voit pas comment il pourrait s’en lasser en un millier d’années. Dans les bois, nous revenons à la raison et à la foi. Là, je sens que rien...

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Ce jour qui me précède

Nuit

  La vie s'approche de moi, la plus intense et la plus discrète, la plus enveloppante et la plus intérieure. Je ne me cache plus à son envahissement. Elle ne demande rien, sinon céder ce qui se crée dans la nuit de l'esprit. La table étire le geste de partir. Au-delà de mes pas, la démesure de la joie. ***   Je ne suis pas assez nu pour t'aimer. Je ne suis pas assez dans la nuit pour te connaître. Ma solitude est une offrande jetée sur tes rivages. Le silence m'enracine dans ton immobilité. Tu es là dès que je tourne le dos. Ta parole jaillit du tombeau des poètes. Elle pénètre mes vertèbres. Il n'y a plus d'images et de voix, seulement ta parole en travail qui presse de bénir l'univers. Je ne suis nulle part qu'en toi, chemin qui vient vers moi. *** Je tais ce qui ne...

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Patrice de La Tour du Pin, créateur d'hymnes

P. La Tout du Pin

Patrice de La Tour du Pin (1911-1975) a été l'homme d'une quête: celle du Dieu de joie, le Christ pascal. Cette quête l'entraîna sur les routes d'une aventure spirituelle des plus exigeantes et des plus originales. La première œuvre du poète, La Quête de Joie, publiée en 1933, contient en germe les intuitions de trois Jeux qu'il écrira pendant quarante ans sous le titre d'Une Somme de poésie, parue chez Gallimard. Il dialogua avec la culture de son temps, si souvent indifférente à la foi chrétienne. C’est de lui que vient cette phrase : « Tout homme est une histoire sacrée ». Il se dépassa en poésie pour accéder à une théopoésie où le langage symbolique est au service de la Révélation du Dieu Amour. Le jardinier des mots La Tour du Pin se décrit comme un « jardinier des mots » qui a voulu écrire la grande prière de l’homme...

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À la fin, ma mort-résurrection

Mort Nuages

À la lumière de la mort et de la résurrection du Christ, voici un poème sur comment je vois ma Pâque, mon passage de la mort à la vie. Il faut une certaine audace pour évoquer ainsi sa mort et ses funérailles. Pour moi, un chrétien ne prépare pas sa mort mais sa résurrection. La vie est un don de Dieu; son amour nous survit. "Je ne meurs pas, j'entre dans la vie" écrivait Thérèse de Lisieux. La vie éternelle est déjà commencée. Je ne suis pas un mort en sursis, mais un ressuscité en marche.  Ce poème "À la fin" constitue la dernière partie du recueil Un souffle de fin silence.  À la fin Et je prierai l’amour de toi, chaîne de feu,De me bien attacher au bord de ton calvaireEt de garder toujours mon regard sur ta facePendant que reluira par-dessus ta douleurTa résurrection et le jour éternel.(Saint-Denys Garneau,...

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Mon coeur

coeur corde

 Ô mon cœurpourquoi cesser de battrele temps est suspendula corde se noueil fait si blanc dedans Le pouls s’affaiblitle souffle s’éteintl’âme s’écoules’échappe du canalvers la mort amoureuse Plus rien que le videséparé du corpssans connaissancepupilles dilatéesailleurs dans le silence À quoi joues-tu amipour me fausser compagnieaprès tant d’annéesde rires et de larmesma quête t’a épuisé Je ne bouge plustombe de la chaisechoc salutaireje reste sans voixtu bats de nouveau Le sang n’a fait qu’un tourje reviens de la merattiré en son centrebaiser froid sur les mainsattachées par un fil Tu t’emballais plus jeunepour sortir de la cagequand passait le printempstu t’es envolé à partme jetant par terre L’ambulance est arrivéeje gémis dans la prièrele nom m’ouvre au réelpain rompu de la douleuroubliée pour un instant J’ai couru sans t’écouterépris des échos du cielje te laisse reposersur la civière étroitepour mieux palpiter à l’aube Ô mon cœurcompagnon de routeje prendrai soin de toià présent je saistout peut s’arrêter  Pour aller plus loin:...

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Hymne à la vie

Livre Souffle

Je vous partage la recension de Bernard Plessy, agrégé de Lettres classiques en France, au sujet de mon recueil Un souffle de fin silence (éditions du Noroît). Elle est parue sous le titre Hymne à la vie sur le site Aleteia, 26 février 2017.  Dans son dernier recueil, Un souffle de fin silence, Jacques Gauthier entame une véritable quête poétique à travers les différents âges de la vie. Un poète ne raconte pas sa vie. Il l’évoque : il en fait apparaître ce qui lui donne sens. Avec les mots, sur fond de silence, il a tout pouvoir. Le coquillage du souvenir, appliqué à l’oreille interne, lui restitue le poème originel, l’entrée dans son histoire – et c’est comme le film très pudiquement charnel de sa naissance. La méditation du soir lui permet d’anticiper sa mort – et c’est une hymne à cette nouvelle entrée dans la Vie, splendide testament spirituel sur « l’art de mourir en joie. »...

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Un souffle de fin silence

Un souffle de fin silence

  C'est un défi pour un auteur de présenter le recueil de poèmes qu'il vient de publier. La poésie ne s’explique pas, elle se vit, se ressent de l’intérieur. Mieux vaut la lire au lieu de discourir sur le sujet. Je vous présente tout de même en quelques mots mon 21e recueil de poésie, Un souffle de fin silence, le 8e que je publie au Noroît. Ce livre est le plus personnel de ma production en poésie. Au début du recueil, j’imagine ma naissance; à la fin, je prépare mes funérailles. Entre commencement et fin, je rappelle mon enfance avec sa part irréductible d’âme, j’évoque la quête spirituelle qui s’enracine dans le désir de vivre et l’apprentissage de la mort. Tout n’est qu’enfantement et renaissance dans ce texte intime aux émotions complexes où le tragique de la souffrance côtoie la beauté d’un amour qui espère tout. Entre l’enracinement et l’effacement, les...

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Le paradoxe chrétien

Croix eglise

Un jour, je participais à une table ronde sur la poésie et le sacré. Je parlais de la beauté des poèmes de saint Jean de la Croix, du rythme des mots qui épouse celui du corps. Mon interlocuteur écrivain partageait mon admiration, mais il ne comprenait pas la foi du poète : « Comment croire en un Dieu qui envoie son Fils dans le monde pour nous sauver sur une croix? », me lança-t-il. En effet, sans la foi, comment adhérer à un tel mystère, comment reconnaître que Jésus est le Christ? Dieu est paradoxe L’apôtre Philippe demanda à Jésus : « Seigneur, montre-nous le Père ; cela nous suffit ». Jésus lui répondit : « Il y a si longtemps que je suis avec vous, et tu ne me connais pas, Philippe ! Celui qui m’a vu a vu le Père » (Jean 14, 8-9). Que Dieu se laisse voir dans un visage humain, c’est...

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Neige bleue

Neige

 À ce point du jourl’aube glaciales’avance avec la biseemmitouflée dans des voiles mauves Sa lumière patinesur la neige bleuemonte aux fenêtresouvre la cage Réveille-toi ma joiel’aurore flamboieau lever du soleildans un écrin de silence C’est le temps de l’envoltes empreintes sur mon corpsl’extase de la rédemption Pourquoi s’étonnerd’une telle libérationl’amour ne demande rienquand il glisse sa victoiredans la chair meurtrie Poème tiré de mon recueil Un souffle de fin silence, à paraître en février 2017 aux Éditions du Noroît.

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L'ancien et le nouveau

Nouvel an 2017

 La main accrochée aux heuresje dessine pour ma petite-fillela fuite du temps dans mes cheveux Je m’abaisse à sa hauteurau vestibule de la maisonl’euphorie de se retrouver Elle n’attend que celase jeter dans mes brasm’élever à ses yeuxavec tout l’abandon du mondel’ivresse de la confiance Fraîche cuvée du nouvel anquelle soif me pousseà boire cette joiecomme si j’embrassais la mertouchais le ciel azurémon hommage levéaux enfants de la promesse Les vœux de bonheurfondent comme neigequand la tendresse reliele proche et le lointainl’ancien et le nouveau  Ce poème est tiré de mon recueil Un souffle de fin silence, Montréal, éditions du Noroît, à paraître en février 2017. Lire également sur ce blogue : La bénédiction du Jour de l’an

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École de prière (48) La contemplation avec Jean de la Croix

Jean de la Croix 2

Fêté dans l’Église le 14 décembre, saint Jean de la Croix (1542-1591) est le docteur mystique par excellence. Il témoigne par sa vie et ses écrits que l’être humain est pleinement comblé par Dieu caché au centre de l’âme. Seuls la foi et l’amour, ces « deux conducteurs d’aveugle », écrit-il dans Le Cantique spirituel, « te mènent par des chemins inconnus de toi, jusqu’aux secrets abîmes de Dieu ». (Sauf exception, les citations proviennent des Œuvres complètes, Cerf, 1990). Le poète espagnol présente les éléments de la vie intérieure, ses nuits et ses aurores, ses exigences et ses illusions, à travers quatre grands traités spirituels : La Montée du Carmel, La Nuit obscure, le Cantique spirituel, la Vive Flamme d’amour. Ses poèmes et ses paroles coulent de source, c’est-à-dire de l’Évangile. « Là où il n’y a pas d’amour, mettez de l’amour, et vous recueillerez de l’amour » (Lettre 47). Les...

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