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Le blogue de Jacques Gauthier

Gad Elmaleh et Charles de Foucauld

Surtout connu au Québec et en France comme humoriste – 7000 personnes l’acclamaient le 30 octobre 2022 au Centre Bell de Montréal – le comédien Gad Elmaleh suscite la curiosité du milieu catholique français depuis plusieurs mois. De confession juive, on l’a vu à Lourdes comme pèlerin, au Collège des Bernardins comme étudiant, aux sessions de l’Emmanuel, et j’en passe. Il fait la une des journaux et magazines pour son film « Reste un peu », où il évoque sa quête spirituelle et son intérêt pour la religion catholique. 

La journaliste Youna Rivallain, du magazine La Vie, l’a interviewé. Il lui raconte son expérience de foi en toute simplicité dans un article paru le 9 novembre 2022 : Je rêve du moment où on se parlera vraiment. L’important n’est pas de savoir s’il est juif ou catho, mais de le voir cheminer dans une foi ouverte sur le monde, en ce temps où Dieu est devenu un mot tabou et la religion quelque chose de négatif.

Gad Elmaleh

Comme plusieurs, je connais de nom le comédien et l’humoriste. Quelle n'est pas ma surprise lorsqu'une amie Facebook m’annonce qu’on parle de mon livre sur Charles de Foucauld dans une interview avec lui. Joie! Et je constate de nouveau que le livre, une fois qu’il est publié, ne m’appartient plus. Il va son propre chemin, comme un enfant quitte la maison. Il vole de ses propres feuilles pour une rencontre intérieure, quelque part, au détour d’un chemin inédit.   

Lorsque la journaliste demande à Gad Elmaleh si son attirance pour le christianisme relève « d’un intérêt intellectuel, de la fascination, de la curiosité… ou de la profondeur », il répond :

Tout cela à la fois ! Je suis très intrigué et curieux d’apprendre, mais je le suis encore davantage en ce qui concerne la religion catholique. Tout vient de cette rencontre que j’ai faite très jeune dans une église de Casablanca, au Maroc, avec la figure de Marie, relatée dans le film. Mais c’est ma nature : si je m’intéresse à quelque chose, j’y vais à fond, j’étudie le sujet, au Collège des Bernardins, dans mes lectures… (Il jette un œil vers un livre que nous lui avons offert au début de l’entretien, Saint Charles de Foucauld, passionné de Dieu, de Jacques Gauthier, Éditions de l’Emmanuel) Le livre que tu m’as apporté, je vais le lire, tu peux en être sûre ! (Il feuillette les différents chapitres.) Imiter Jésus à Nazareth, aimer par-dessus tout, le frère universel… 

Livre Foucauld

Charles de Foucauld s’invite alors dans la conversation, avec mon livre qui sert de témoin, comme pour les coureurs à relais. Youna Rivallain rappelle au comédien : « On vous a d’ailleurs croisé, place Saint-Pierre, lors de la canonisation de Charles de Foucauld ».

 Je suis interpellé, curieux, fasciné par l’histoire de Charles de Foucauld. Je suis allé à Rome pour lui. J’ai eu le privilège de m’y rendre avec François Asselin, l’employeur du jeune charpentier ayant chuté de 15 m, dont la survie miraculeuse a été attribuée au saint. On est tous les deux passionnés par son histoire, on en parle beaucoup. Charles de Foucauld est passé de la débauche à une vie de militaire, puis de catholique pratiquant, avant de devenir ermite, moine… Son histoire, c’est une vraie série ! Je rêve de réaliser un film épique sur Charles de Foucauld, joué par Pierre Niney ! »

Qu’est-ce qui vous parle le plus chez Charles de Foucauld ?

(Il désigne le chapitre sur le frère universel.) Ça ! C’est à travers son histoire que j’ai vraiment découvert ce qu’était la conversion dans le catholicisme. Beaucoup de choses me marquent chez lui : la curiosité de l’homme, en tant que géographe, explorateur. Il offre un outil, un dictionnaire au peuple touareg parce qu’il s’intéresse à eux, il veut que d’autres puissent communiquer avec eux. Pour faire ce parcours à travers le Maroc, il se déguise en juif, aux côtés d’un rabbin.

Chez les musulmans, il découvre la dévotion dans la prière. Tu imagines ? Un catho déguisé en juif pour pouvoir passer inaperçu et parler aux musulmans ! C’est ça qui me touche profondément chez lui, le frère universel. Et puis, je suis arabophone, mon grand-père est berbère…

Vous êtes un peu un vagabond : né au Maroc, parti vivre au Québec, puis revenu en France, avant de repartir aux États-Unis. Et côté spiritualité, vous êtes juif tout en tendant vers le catholicisme…

À la fin du film, Delphine Horvilleur dit ceci : « N’es-tu jamais autant toi-même que lorsque tu te mets en mouvement vers un ailleurs ? N’est-ce pas là que tu es le plus vrai ? » Et, en même temps, elle ferme le truc et ça ne m’arrange pas, quand elle dit : « Ton chemin s’arrête-t-il vraiment devant une église ? » (Il feuillette de nouveau le livre sur Charles de Foucauld.) La prière d’abandon ! C’est génial ça.

« Mon Père je m’abandonne à toi, fais de moi ce qu’il te plaira, quoi que tu fasses je te remercie, je suis prêt à tout, j’accepte tout car tu es mon Père… »

C’est la chanson ! (Il lit.) « Je ne désire rien d’autre mon Dieu, je remets mon âme entre tes mains, je te la donne mon Dieu, avec tout l’amour de mon cœur, parce que je t’aime. (Il souffle, ému.) Et que ce m’est un besoin d’amour de me donner, de me remettre entre tes mains sans mesure, avec une infinie confiance car tu es mon Père. » Wow !

À qui adressez-vous cette prière ?

À Dieu ! Ce qui me sidère le plus dans toutes les prières que Charles de Foucauld a écrites, c’est la manière dont il les a incarnées. J’ai beaucoup entendu la prière d’abandon, mais elle m’émeut toujours, car c’est une vraie mise à nu, une vulnérabilité. Quotidiennement, depuis que je suis gamin, je récite une prière juive le matin, qui dit textuellement que chaque jour est un renouveau de l’âme, une nouvelle naissance, et on rend grâce à Dieu de nous donner encore un jour, chaque matin. (Il dit la prière en hébreu.)

Dans le reste de l’entretien, il parle de son amour de la Vierge Marie, de son expérience comme coproducteur de la comédie musicale Bernadette de Lourdes, de la peur des catholiques d’afficher leur foi, de ses accusations de plagiat…

Mais pour moi, en tant qu'auteur, ce qui me touche le plus, c'est de voir que mon livre, écrit durant la pandémie, se répande dans le cœur d’un frère comme une source. Cette vie, qui s’écoule d’une âme à l'autre, n'est-ce pas ce qu'on appelle la rencontre? Charles de Foucauld nous invite à la vivre au quotidien.

Pour lire l'article au complet, cliquez ici.

Pour aller plus loin: Saint Charles de Foucauld, passionné de Dieu (Emmanuel/Novalis).
En sa présence. Autobiographie spirituelle (Artège/Novalis).

Lire aussi les articles sur Charles de Foucauld dans mon blogue.
Voir la liste des 8 vidéos de ma retraite sur frère Charles dans ma chaîne YouTube.

École de prière (88) Contempler la douceur de Dieu
Prédicateur de retraites

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dimanche 12 mai 2024

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