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Le blogue de Jacques Gauthier

Servir par amour

L'évangile de ce 29e dimanche nous montre Jésus qui monte à Jérusalem. Il marche seul, en avant de ses disciples. Il est absorbé dans sa relation avec le Père. Jacques et Jean s’approchent alors de lui pour lui demander une faveur. Jésus leur pose d’abord une question, comme on le voit en d’autres occasions dans l’Évangile, car il aime que nous lui exprimions notre désir : « Que voudriez-vous que je fasse pour vous ? » (Marc 10, 36) La réponse des deux frères : que l’un siège à sa droite et l’autre à gauche dans sa gloire. Bref, les deux fils de Zébédée veulent obtenir les premières places.

Prendre sa croix à la suite de Jésus

Alors que Jésus confie à ses disciples qu’il sera livré aux mains des hommes, qu’ils le tueront et qu’il ressuscitera, eux ne comprennent pas et n’osent pas l’interroger à ce sujet. C’est Jésus qui, une fois arrivé à Capharnaüm, va leur demander de quoi ils conversaient en chemin. « Ils se taisent, car […] ils avaient discuté entre eux pour savoir qui était le plus grand » (Marc 9, 34).

À la troisième annonce de la Passion, les disciples n’arrivent toujours pas à comprendre pourquoi le Messie doit passer par la croix pour parvenir à la gloire de la résurrection. C’est la gloire tout court qui les intéresse, non la croix qu’ils doivent prendre. Ils sont remplis de bonne volonté, mais ils sont trop centrés sur eux-mêmes. Ils ont du chemin à faire pour boire à la « coupe » de la douleur et être baptisés du même baptême que Jésus. L’expérience de leur faiblesse leur montrera la voie de l’humilité à suivre pour être près du Maître.

La Croix du Christ, éclairée par la résurrection, est le signe de la liberté du Fils de l’homme qui change le pouvoir en service pour nous aimer jusqu’au bout. Le pardon l’emporte sur la violence. Prendre sa croix à la suite du Christ, ce n’est pas mépriser le monde ou glorifier la souffrance, c’est renoncer à ce qui nous empêche d’aimer, de servir, de vivre en plénitude. La croix nous décentre de nous-mêmes, de la soif de pouvoir ou de reconnaissance, pour nous diriger vers les autres avec notre fragilité.

Premier arrivé, premier à servir

On peut comprendre que les dix autres apôtres s’indignent contre Jacques et Jean. Ils veulent aussi avoir leur part du gâteau. Cette soif des honneurs est bien humaine. Jésus ne les reprend pas sévèrement, comme il le fera avec les pharisiens. Il est patient avec ses Apôtres, qui vont changer progressivement. L’Esprit leur sera donné pour qu’ils intègrent cet enseignement capital : « Celui qui veut devenir grand sera votre serviteur. Celui qui veut être le premier sera l’esclave de tous : car le Fils de l’homme n’est pas venu pour être servi, mais pour servir, et donner sa vie en rançon pour la multitude. » (Marc 10, 43-45)

Tout un défi pour notre ego. Nous rêvons souvent de grandeur et de pouvoir, nous désirons être le centre de tout. Le « carriérisme », nous rappelle le pape François, n’a pas sa place dans l’Église ni la recherche de responsabilités pour être bien vu de tous. Jésus invite à ne pas être au-dessus de tous, mais au service de tous, en sortant de nos égoïsmes qui nous enferment dans l’indifférence. Nous devons, avec l’aide de l’Esprit Saint, calquer notre attitude sur celle de Jésus qui s’est fait le serviteur, l’esclave de tous. Avec lui, premier arrivé, premier à servir.

Louis et Zelie Martin

C’est ce qu’ont vécu Louis et Zélie Martin, qui seront canonisés à Rome le 18 octobre, Dimanche mondial des missions, durant le Synode sur la famille. Ils deviendront ainsi le premier couple à être canonisé ensemble, montrant à toute l’Église que le mariage est un chemin de sainteté qui se vit à deux. Ils n'ont pas recherché les honneurs et les premières places, ils ont voulu aimer jusqu'au bout. Louis et Zélie ont servi leurs enfants et les pauvres avec beaucoup d'humilité en suivant l’exemple du Christ serviteur. Ils ont pris leurs croix avec lui: Zélie mourra du cancer du sein et Louis finira ses jours dans un asile. Le Christ a toujours eu la première place dans leur couple. Leur fille Thérèse avait bien raison lorsqu’elle écrivait à l’abbé Bellière : « le bon Dieu m'a donné un père et une mère plus dignes du Ciel que de la terre » (Lettre 261).

Extrait de "La grandeur du serviteur", Prions en Église Canada, 18 octobre 2015.
Pour aller plus loin: Thérèse de Lisieux, une espérance pour les familles (Béatitudes); Jésus raconté par ses proches (Parole et Silence / Novalis).

22 octobre: saint Jean-Paul II (1920-2005)
École de prière (35) Il est là

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dimanche 19 mai 2024

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