
Les arbres dans ma courremontent l’horlogeobservent les astres J’entends le poèmedans leurs feuillesfaire son nid Saisir le mouvementde la sève aux merlestout au long du jour En déchiffrer les mots d’amourgravés sur l’écorcepercée d’une flèche Je me figure la sourceabreuver les racinesdu sang même des amants Le tronc est leur rempartles jours de grand épuisementquand les bras ne suffisent plus Alors une présence prend formepose les fondations de la forêtdestinée à de hautes frondaisons Elle me prend dans son terreauavec la plus petite plantepromesse d’avenir Je retourne à la terremon corps nourritl’arbre grandissant Un souffle de fin silence, Montréal, Éditions du Noroît, 2017, p. 26. « Dans les bois se trouve la jeunesse éternelle. Parmi ces plantations de Dieu règnent la grandeur et le sacré, une fête éternelle est apprêtée, et l’invité ne voit pas comment il pourrait s’en lasser en un millier d’années. Dans les bois, nous revenons à la raison et à la foi. Là, je sens que rien...