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Le blogue de Jacques Gauthier

Leonard Cohen et son Dieu

LeonardCohen

Leonard Cohen, décédé le 7 novembre 2016 à l’âge de 82 ans, laisse une œuvre considérable. On commence à publier ses textes inédits, puisés à même les archives, comme The Flame, paru en français aux éd. du Seuil. Il écrit : « Je prie pour avoir le courage / À la fin / De voir la mort venir / En amie ». Ce n’est pas de ce livre que je veux vous parler, mais d’un autre qui risque de passer sous le radar tant le titre détonne dans nos sociétés sécularisées : Leonard Cohen et son Dieu. L’auteur-compositeur de Montréal est connu à travers le monde pour ses chansons au style incisif et obscur. Nous oublions que bon nombre de celles-ci évoquent sa quête religieuse. Les spécialistes eux-mêmes ont souvent passé à côté de ses thèmes religieux, peut-être parce qu’ils n’avaient pas les clés pour décrypter le message spirituel du poète. Il faut dire que la quête religieuse...

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Un souffle de fin silence

Un souffle de fin silence

  C'est un défi pour un auteur de présenter le recueil de poèmes qu'il vient de publier. La poésie ne s’explique pas, elle se vit, se ressent de l’intérieur. Mieux vaut la lire au lieu de discourir sur le sujet. Je vous présente tout de même en quelques mots mon 21e recueil de poésie, Un souffle de fin silence, le 8e que je publie au Noroît. Ce livre est le plus personnel de ma production en poésie. Au début du recueil, j’imagine ma naissance; à la fin, je prépare mes funérailles. Entre commencement et fin, je rappelle mon enfance avec sa part irréductible d’âme, j’évoque la quête spirituelle qui s’enracine dans le désir de vivre et l’apprentissage de la mort. Tout n’est qu’enfantement et renaissance dans ce texte intime aux émotions complexes où le tragique de la souffrance côtoie la beauté d’un amour qui espère tout. Entre l’enracinement et l’effacement, les...

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Amen Leonard Cohen

Leonard Cohen

Il fait novembre et j’ai froid Leonardje me souviens de mes dix-sept ansla première fois que j’ai entenduta voix caverneuse d’outre-tombedevenue berceau de ma vie secrète J’ai voyagé les yeux fermésavec Suzanne et Marianneleurs ombres au Chelsea Hotella fenêtre givrée de ma chambre videmais c’est long et gris la solitude Puis Jésus marchait sur les eauxm’a saisi pour une traversée intimeme réveilla de mon sommeil de neigeme brûla le cœur à son foyer ardentdu fond de mille baisersson Esprit se répandit sur ma peau J’arrivais là où je n’étais plus un étrangerj’ai retrouvé les Sœurs de la Miséricordeet j’ai compris ta chanson perduel'espoir de rencontrer ton âme et la nôtreà la lueur d'une lune tatouée sur ton cœurquand l’amour s’ouvre comme une rose Avec toi je me suis agenouillé dans la nuitj’ai suivi la route intérieure de la libertéde toute l'énergie des esclaves J'ai cherché le mot justepuisé à ma soif d'absolude jeune moine cistercienméditation silencieusede...

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