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Le blogue de Jacques Gauthier

Un souffle de fin silence

 

Un souffle de fin silence

C'est un défi pour un auteur de présenter le recueil de poèmes qu'il vient de publier. La poésie ne s’explique pas, elle se vit, se ressent de l’intérieur. Mieux vaut la lire au lieu de discourir sur le sujet. Je vous présente tout de même en quelques mots mon 21e recueil de poésie, Un souffle de fin silence, le 8e que je publie au Noroît.

Ce livre est le plus personnel de ma production en poésie. Au début du recueil, j’imagine ma naissance; à la fin, je prépare mes funérailles. Entre commencement et fin, je rappelle mon enfance avec sa part irréductible d’âme, j’évoque la quête spirituelle qui s’enracine dans le désir de vivre et l’apprentissage de la mort. Tout n’est qu’enfantement et renaissance dans ce texte intime aux émotions complexes où le tragique de la souffrance côtoie la beauté d’un amour qui espère tout. Entre l’enracinement et l’effacement, les mots jaillissent du silence et y retournent avec ceux d’amis-poètes comme Jean de la Croix, Saint-Denys Garneau, Leonard Cohen.

Patrick Lafontaine, directeur littéraire au Noroît, résumait ainsi le recueil dans un courriel du 13 décembre 2016 : « Il s'agit d'un très beau texte qui met en perspective une vie sous le signe de la foi, une foi mystique, qui n’ignore rien de la souffrance, personnelle et universelle, pour mieux dire l’espérance et la félicité. Le rythme rend la lecture fluide sans rien nier à la complexité des émotions approchées ».

Voici trois extraits du recueil qui est divisé en six parties :

 
Je suis homme de mémoire
à côté de mon époque
en avance d’un rêve
en retard d’un éclair
traversé par l’espérance
que je largue dans l’avenir
habité par la confiance
qui déborde du présent (p. 17)

 
Je suis sorti dans la nuit
pour entrer en moi-même
une chauve-souris grise
m’a servi d’aiguilleuse
sous le ciel étoilé
 
Elle a frôlé mes cheveux
de son aile clandestine
je l’ai suivie dans la pénombre
par le sentier sinueux
qui mène à la source
 
La joie montée soudaine
comme une perdrix lève le jour
je me suis revu enfant
fébrile le matin d’une chasse
mon père guettant l’orignal
 
La finesse de la vision
m’a maintenu en équilibre
au bord d’un champ boisé
les pistes brouillées
dans la rosée de l’aube
 
La quête n’est plus la même
depuis que le souffle me poursuit
dans les savanes de l’âme
où se cache un grand amour
qui m’attend et me survit (p. 23)
 
Qu’il y ait de la poésie
à mes funérailles
qu’elle respire dans les prières
rites et symboles revivifiés
témoignages silencieux
chants émerveillés
l’amen final
 
À la margelle de l’église
que le puits de l’aspersion
rafraîchisse l’assemblée
à l’ombre du cierge pascal
que les grains d’encens
crépitent sur le charbon brûlant
des cœurs  greffés  
au grand corps (p. 75) 
 
Un souffle de fin silence, Montréal, éditions du Noroît, 2017, 84 pages, 20$. 
Version numérique 14,99$.
 

Voir la fiche du recueil sur mon site.

Voir la fiche du recueil sur le site des éditions du Noroît.

Pour feuilleter un extrait du livre, cliquez ici.

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vendredi 13 décembre 2024

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