Ricardo Langlois pour La Métropole : Bonjour Jacques, je vous ai connu dans les années 2010 par votre blogue, j’aimais commenter vos articles. Vous avez une feuille de route impressionnante. D’abord vous avez été moine pendant quatre ans avant d’être professeur à l’Université Saint-Paul d’Ottawa. Pourquoi avoir quitté la vie monastique? Parce que ce n’était pas là que le Seigneur me voulait, tout simplement. Je suis entré à l’abbaye cistercienne d’Oka en septembre 1973, après un séjour de six mois à la communauté de l’Arche en France, où je vivais avec des personnes handicapées. J’ai ressenti un appel du Christ à me consacrer à lui dans la prière. Cet appel, comme toute vocation, ne s’explique pas vraiment, ça se vit. À l’Arche, je découvrais la prière contemplative, la vie mystique avec saint Jean de la Croix, j’étais ravi par la figure du Christ. Je le suis encore. J’ai vécu quatre ans à...
Le blogue de Jacques Gauthier
Dans notre marche vers la sainteté, nous avons plus l’impression de descendre que de monter. Nous descendons dans nos faiblesses et pauvretés plus que nous montons vers Dieu par nos mérites et vertus. La grâce divine illumine nos failles, nos ombres, nos blessures, pour que la lumière du Christ y pénètre. En accueillant le Christ, comme Zachée, Marie-Madeleine, le bon larron, nous expérimentons qu’un rien devient saint, et que « les derniers seront les premiers » (Matthieu 19, 30). Premier ou dernier Charles de Foucauld désirait par-dessus tout imiter la vie cachée du pauvre ouvrier de Nazareth. Mais comment choisir la dernière place, disait-il, alors que le Fils de Dieu l’a déjà prise en s’abaissant jusqu’à la mort de la croix? La méditation de l’Évangile et son amour de l’Eucharistie l’aideront à s’abaisser humblement et à partager le pain matériel et eucharistique avec les plus démunis. La bienheureuse Dina Bélanger, qui...
Depuis une vingtaine d’années, je donne des retraites dans des paroisses et maisons de prière, ainsi qu’aux prêtres, religieux et religieuses lors de leurs retraites annuelles. Celle que j’anime sur l’oraison correspond bien à l’essence même de ce que doit être une retraite chrétienne : un temps gratuit pour Dieu, une rencontre du Christ, une expérience de conversion du cœur dans l’Esprit. L'oraison est cette forme de prière qui consiste à être en présence du Christ, à se tenir en silence devant lui, non pour faire le vide, mais pour entrer en communion d'amour avec lui, malgré les distractions. C'est un don, mais Dieu ne le refuse pas à celui qui prie. S’ouvrir au don de l’oraison chaque jour est le meilleur moyen pour accéder à une vie chrétienne profonde où la sainteté n'est pas absente. La retraite a pour objectif de renouer avec ce cœur à cœur qu'est l'oraison. Il ne...
La prière ne marche pas à côté de la vie, elle est dans la vie. Et comme la vie n’est pas parfaite, notre prière ne l’est pas non plus. Ne nous décourageons pas. On peut s’adonner partout à la prière, comme une amitié à Dieu au fil des rencontres. C’est une prière de pauvre, fréquente et spontanée, simple et profonde, qui se nourrit à même la vie. La vie devient prière, même si l’on croit ne pas savoir prier. Prière et amitié Dieu nous aime. La prière est un dialogue secret et plein d’amour qui n’appartient qu’à nous et Dieu. Il nous offre sa présence sans que rien n’y interfère, même pas nos faiblesses. Celles-ci deviennent même une occasion d’expérimenter sa miséricorde infinie. La prière est une noce où l’Époux nous invite à sa table. Sa coupe débordante de vin nouveau fait danser notre cœur de joie, même si nous ne ressentons...
Deuxième partie de l'entretien avec Nathalie Calmé sur la crise de la quarantaine paru dans la revue Sources, no 40, décembre 2017. Pour lire la 1er partie, cliquez ici. Au moment de la crise de la quarantaine, le désarroi spirituel du croyant est parfois comparable, selon vous, à une « nuit mystique »... La nuit mystique surgit du fond de notre misère humaine, de la crise du désir vécue à la quarantaine. Le croyant s'en remet à Dieu. Sa foi lui fait comprendre mystérieusement que c'est Dieu qui agit en lui. Il l'invite à la paix du cœur en le faisant passer par la nuit du dépouillement. Dieu plonge son cœur dans le vide et la sécheresse en lui montrant ce qui est faux et ombrageux : égoïsme, orgueil, agressivité, dépendance, jalousie. Le Tout éclaire son côté destructif. Il s'ensuit une grande douleur de se savoir indigne d'un tel amour. La nuit mystique dépasse tout ce...
Le 14 décembre, l'Église honore la mémoire de saint Jean de la Croix (1542-1591). J'ai déjà partagé sur ce blogue mon admiration pour ce poète carme qui est devenu dès ma vingtaine un ami, un frère, un guide. Lors d’un salon du livre, de jeunes poètes me confiaient comment l’auteur mystique leur avait ouvert les yeux sur un autre réel, voilé par la routine quotidienne, mais qui sous sa plume dévoilait un don, une promesse, malgré la nuit, le désert, le vide. Ce réel caché, ne serait-ce pas Dieu? Les images que nous nous faisons de Dieu sont sans cesse à purifier, répète l’auteur de La Nuit obscure, Dieu étant toujours « au-delà de tout ». C’est un « je ne sais quoi », qui transcende toute connaissance. Le silence d’amour vécu dans l'oraison contemplative l’exprime mieux que tout autre langage, ce qui demande abandon et communion au mystère divin qui nous...
Nous parlons de Dieu entre nous depuis des millénaires. Nous écrivons beaucoup sur lui, peut-être pour nous consoler de ne pas le voir, pour nous souvenir de sa présence. Il demeure le grand mystère qui a inspiré tant d'artistes. Dieu, ni ceci ne cela, avouait le poète carme saint Jean de la Croix, c’est un je-ne-sais-quoi d’insaisissable que le cœur brûle d’obtenir, mais c'est de nuit. Dieu, le terme vers lequel nous nous dirigeons, « peut être regardé comme une nuit obscure pour l’âme, tant qu’elle est en cette vie » (La Montée du Carmel, livre 1, chapitre 2). Ce mot obscur de Dieu nous gêne ou nous ravit selon l’expérience que nous en avons. Il érode les sens et creuse le désir. Face à notre impuissance de tout contrôler, nous nous en servons souvent pour le projeter contre le mal. Ne parle-t-on pas de Act of God, comme on le voit...
C'est un défi pour un auteur de présenter le recueil de poèmes qu'il vient de publier. La poésie ne s’explique pas, elle se vit, se ressent de l’intérieur. Mieux vaut la lire au lieu de discourir sur le sujet. Je vous présente tout de même en quelques mots mon 21e recueil de poésie, Un souffle de fin silence, le 8e que je publie au Noroît. Ce livre est le plus personnel de ma production en poésie. Au début du recueil, j’imagine ma naissance; à la fin, je prépare mes funérailles. Entre commencement et fin, je rappelle mon enfance avec sa part irréductible d’âme, j’évoque la quête spirituelle qui s’enracine dans le désir de vivre et l’apprentissage de la mort. Tout n’est qu’enfantement et renaissance dans ce texte intime aux émotions complexes où le tragique de la souffrance côtoie la beauté d’un amour qui espère tout. Entre l’enracinement et l’effacement, les...
Un jour, je participais à une table ronde sur la poésie et le sacré. Je parlais de la beauté des poèmes de saint Jean de la Croix, du rythme des mots qui épouse celui du corps. Mon interlocuteur écrivain partageait mon admiration, mais il ne comprenait pas la foi du poète : « Comment croire en un Dieu qui envoie son Fils dans le monde pour nous sauver sur une croix? », me lança-t-il. En effet, sans la foi, comment adhérer à un tel mystère, comment reconnaître que Jésus est le Christ? Dieu est paradoxe L’apôtre Philippe demanda à Jésus : « Seigneur, montre-nous le Père ; cela nous suffit ». Jésus lui répondit : « Il y a si longtemps que je suis avec vous, et tu ne me connais pas, Philippe ! Celui qui m’a vu a vu le Père » (Jean 14, 8-9). Que Dieu se laisse voir dans un visage humain, c’est...
Fêté dans l’Église le 14 décembre, saint Jean de la Croix (1542-1591) est le docteur mystique par excellence. Il témoigne par sa vie et ses écrits que l’être humain est pleinement comblé par Dieu caché au centre de l’âme. Seuls la foi et l’amour, ces « deux conducteurs d’aveugle », écrit-il dans Le Cantique spirituel, « te mènent par des chemins inconnus de toi, jusqu’aux secrets abîmes de Dieu ». (Sauf exception, les citations proviennent des Œuvres complètes, Cerf, 1990). Le poète espagnol présente les éléments de la vie intérieure, ses nuits et ses aurores, ses exigences et ses illusions, à travers quatre grands traités spirituels : La Montée du Carmel, La Nuit obscure, le Cantique spirituel, la Vive Flamme d’amour. Ses poèmes et ses paroles coulent de source, c’est-à-dire de l’Évangile. « Là où il n’y a pas d’amour, mettez de l’amour, et vous recueillerez de l’amour » (Lettre 47). Les...
Un jour de mes vingt ans, j'avais décidé d'aller en Californie sur le pouce avec un ami pour mieux connaître des Jesus peoples vus à la télévision. La police américaine nous ramena au Québec. J’avais demandé à Dieu : « Si tu existes, révèle-toi à moi. » Le 2 juin 1972, il me répondit par Marie et une communauté de jeunes à Drummondville. À la prière du soir, j’ai récité trois Je vous salue Marie avec d’autres jeunes ; j’ai basculé dans la joie et retrouvé le Dieu de mon enfance. J’ai été touché par le Christ, blessé par sa miséricorde; mon cœur ne s’est pas refermé. Depuis ce jour, la joie est pour moi la couleur de Dieu, l’essence même du christianisme, avec l’amour. Raconter mon aventure de conversion, c’est l’inscrire dans une histoire biblique qui crée du sens et dévoile ce qui est caché à l’interprétation. L’Esprit Saint m’a insufflé un grand amour...
À cause de son élévation vers le ciel, la montagne est considérée dans plusieurs traditions religieuses comme un lieu de paix qui rapproche de Dieu. Jésus lui-même se retirait sur les montagnes pour prier son Père. On retrouve quelques montagnes dans la Bible où se vit l'expérience de la rencontre de Dieu: Sinaï, appelé aussi Horeb; Sion qui désigne Jérusalem; les montagnes anonymes de la multiplication des pains chez Jean, des béatitudes chez Matthieu, et de la transfiguration, que la tradition identifie comme le Thabor. Cette montagne est une véritable oasis de paix qui surplombe la Galilée. J'ai eu la grâce de m'y rendre un jour lors d'un cours biblique en Israël et je n'oublierai jamais le calme qui y régnait. Vous avez peut-être déjà ressenti cette expérience de plénitude intérieure quand on prie, seul ou avec d’autres, sur la montagne. L'air devient plus frais à mesure que l'on monte, le...
Cette année, Alençon et Lisieux fêtent les bienheureux Louis et Zélie Martin les 11 et 12 juillet. Cette fête revêt un sens inattendu puisque le pape François a annoncé la canonisation des époux Martin, parents de la petite Thérèse, le dimanche 18 octobre 2015 à Rome durant le synode sur la famille. Ce sera le dimanche des missions; petit clin d'oeil à leur fille, patronne des missions avec François Xavier. Je vous partage ce témoignage qu’on m’a demandé pour la chronique Grand témoin de la revue Thérèse de Lisieux et qui porte sur la présence de Thérèse dans ma vie. C’est paru dans le no 966, juin 2015, p 10-11. (Je danse avec Thérèse. Photo prise par une amie à la chapelle Notre-Dame du Sourire, Ermitage Sainte-Thérèse, Lisieux). "Comment raconter en quelques mots ma relation si féconde avec Thérèse ? En vous partageant sa présence toute simple dans ma vie. Né le 4 décembre...
Dans l’encyclique Laudato si’ sur l’écologie intégrale, François reprend les premiers mots du Cantique des créatures du Poverello d’Assise : « Loué sois-tu, mon Seigneur, pour sœur notre mère la terre » (n. 1). Il termine par deux prières, invitant les croyants à la louange pour ne pas sombrer dans le pessimisme et le relativisme : « Marchons en chantant ! Que nos luttes et notre préoccupation pour cette planète ne nous enlèvent pas la joie de l’espérance » (n. 244). Nous rapprocher de Dieu Le chant accompagne nos rites et nos fêtes. Il donne de l’élan à nos prières, soutient notre foi et nous rapproche de Dieu, comme l’exprime cet extrait de la Préface eucharistique IV : « Tu n’as pas besoin de notre louange, et pourtant c’est toi qui nous inspires de te rendre grâce : nos chants n’ajoutent rien à ce que tu es, mais ils nous rapprochent de toi, par le Christ,...
Au blogue précédent, intitulé Les noces de l’Époux, j’ai montré que l’amour de Dieu, tel que révélé dans la Bible, est une alliance aussi personnelle et profonde que l’époux avec son épouse. Approfondissons un peu plus cette alliance mystique qui est scellée au baptême et qui unit intimement les époux au Christ, particulièrement dans les sacrements de l’Eucharistie, de la réconciliation et du mariage. Une mutuelle sainteté En se donnant corps et âme, les époux s’inspirent du don que Jésus a fait tout au long de sa vie, et qu’il actualise chaque jour dans le rendez-vous d’amour qu’est l’Eucharistie. Mariage et Eucharistie sont des sacrements de l’alliance centrés sur le don du corps : « Ceci est mon corps… ». Corps donné, corps reçu, dans l’amour conjugal comme à la messe, c’est toujours communier au Christ. Nous devenons unique hostie avec lui, par lui et en lui. L’amour conjugal devient un cantique...
Voici le dernier article d'une série de trois, tiré de mon livre Les maîtres spirituels chrétiens. Vous trouverez les deux articles précédents sur mon blogue. Thérèse d’Avila et Jean de la Croix Thérèse d’Avila (1515-1582) est surnommée la mère des spirituels. Pédagogue hors pair de l’oraison, la madre témoigne de notre vocation commune à vivre une relation d’amour authentique avec Dieu et les autres. Elle a laissé des écrits enflammés, comme Le Château intérieur, dans lesquels nous entendons battre son cœur espagnol. Thérèse réformera le Carmel avec un jeune carme Jean de la Croix. Tous deux sont des mystiques de l’amour, de l’union à Dieu, du mariage spirituel. Jean de la Croix (1542-1591), docteur mystique par excellence, présente clairement les grands éléments de la vie intérieure, ses nuits et ses aurores, ses exigences et ses illusions. Il a laissé des livres lumineux qui fascinent les chercheurs de Dieu et libèrent...
Je vais vous raconter une expérience que j'ai vécue une nuit: j'ai rêvé à l'amour de Dieu. Je dormais profondément lorsqu’un triangle de lumière est apparu sous mes pieds et m’a soulevé. Sa clarté inondait mon corps d’une bonté et d’une douceur sans pareille. Cette lumière m’a bercé longtemps, par pure miséricorde. J’étais ravi. En réponse à cet amour, je murmurais : « Je t’aime, Jésus. Je t’aime ». Il me semblait que cette lumière bienfaisante ne pouvait être que lui, le Dieu fait homme, qui a pris notre chair pour la revêtir des lueurs de Pâques. C’était tellement incandescent, aérien, gracieux, que je ne voulais pas quitter cet état de pure béatitude. Le psalmiste a bien raison quand il écrit : « Dieu comble son bien-aimé quand il dort » (126, 2) Un passage de Dieu À mon réveil, dès l’aube, j’étais aveuglé de joie. Mon âme gardait l’empreinte de ce qu’il me semblait être...
Il ne m'est pas difficile de bien tenir la route lorsque j'ai comme carte routière l’année liturgique qui rythme mes jours et mes nuits. Par exemple, chaque matin je prends l’antienne d’ouverture de la messe pour commencer mon temps d’oraison matinale, et ça tombe toujours pile. Ainsi en est-il de l’antienne de ce 2 juin 2014, où la force de l’Esprit est promise aux témoins: "Vous allez recevoir une force, celle du Saint-Esprit qui viendra sur vous. Alors vous serez mes témoins jusqu’aux extrémités de la terre, Alléluia" (Ac 1, 8). Et pour être certain que cette force sera donnée, nous demandons au Seigneur dans l’oraison de la messe : "Que descende sur nous la force de l’Esprit Saint, pour que nous puissions discerner ta volonté et l’accomplir tout au long de notre vie". Ce 2 juin marque le 42e anniversaire de ma rencontre avec le Christ à Drummondville en 1972. Je me...
Dans sa première encyclique, La lumière de la foi, le pape François reprend et complète le texte commencé par Benoît XVI. L’encyclique est une catéchèse qui présente la foi comme la lumière concentrée en Jésus: « La confession chrétienne de Jésus, unique sauveur, affirme que toute la lumière de Dieu s’est concentrée en lui, dans sa vie lumineuse, où se révèlent l’origine et la consommation de l’histoire » (35). Si la foi est lumière, elle est aussi nuit. L’encyclique n’aborde pas le côté nocturne de la foi, sauf à cet endroit: « La foi n’est pas une lumière qui dissiperait toutes nos ténèbres, mais la lampe qui guide nos pas dans la nuit, et cela suffit pour le chemin » (57). La foi : une nuit La foi, disait la carmélite Élisabeth de la Trinité, « c’est le face-à-face dans les ténèbres ». Elle s’apparente à la nuit, selon Jean de la Croix, parce que les sens...
« Dès que je me mets en présence de Dieu au début de l’oraison, les distractions arrivent tout de suite. Est-ce normal » ? Oui, c’est un signe que tu es vivant et que ton imagination fonctionne. Tous les priants connaissent les distractions, que ce soit durant la prière vocale, liturgique, ou durant la méditation, l’oraison. Thérèse d’Avila a montré qu’en entrant dans le silence de Dieu, on renonce délibérément à l’activité de nos sens. « L’âme recueille toutes ses puissances et rentre en elle-même avec son Dieu » (Chemin de la perfection, 28). On se met volontairement dans la nuit, nous dit de son côté Jean de la Croix : nuit des sens, nuit de la raison, nuit de la foi, nuit de Dieu. Cet état est déroutant pour nous qui cherchons à tout contrôler, à tout comprendre, alors qu’il s’agit de s’abandonner, de se laisser prendre par l’amour de Dieu. Pour Thérèse d’Avila, les distractions...
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