Le blogue de Jacques Gauthier
Le nom de Jésus
Jésus signifie Sauveur. L'Église fait mémoire de ce prénom le 3 janvier. C’est au jour de sa circoncision, le huitième jour après sa naissance, que l’enfant de Bethléem reçut le nom de Jésus, selon la loi de Moïse. L’ange Gabriel l’avait révélé à Marie au jour de l’Annonciation : « Voci que tu vas concevoir et enfanter un fils ; tu lui donneras le nom de Jésus. Il sera grand, il sera appelé Fils du Très-Haut. » (Luc 1, 31-32)
Une courte prière
La répétition du nom de Jésus est une prière courte, toute simple, qui peut nous accompagner partout, si l’esprit n’est pas trop accaparé par autre chose. Nous pouvons dire son nom en silence ou à voix basse, en vélo ou en marchant, dans la nature ou dans la rue, à l’église ou dans la cuisine, que nous soyons malades ou en santé… Le nom de Jésus donne paix et réconfort. Répété inlassablement comme un refrain d’amour, un murmure silencieux du cœur ou un cri de tout l’être, il contient la présence même de Jésus. Nos sentiments deviennent graduellement « les mêmes sentiments qui sont dans le Christ Jésus. » (Philippiens 2, 5)
« L’invocation du saint nom de Jésus est le chemin le plus simple de la prière continuelle. Souvent répétée par un cœur humblement attentif, elle ne se disperse pas dans un « flot de paroles » (Matthieu 6, 7), mais « garde la Parole et produit du fruit par la constance ». Elle est possible « en tout temps », car elle n’est pas une occupation à côté d’une autre mais l’unique occupation, celle d’aimer Dieu, qui anime et transfigure toute action dans le Christ Jésus. » (Cathéchisme de l’Église catholique, no 2668)
Personnellement, ce nom m’accompagne partout comme un ami. Je le trouve en tout lieu. C’est devenu une douce habitude, même sur la chaise du dentiste ou dans une file d’attente. En répétant inlassablement le nom de Jésus, sa présence envahit toute la vie. Grâce à cette prière, véritable art de vivre, l’amitié avec Jésus devient de plus en plus intime. Je lui dois aussi une qualité de présence auprès de mon beau-père que j'ai accompagné durant les derniers mois de sa vie. (Voir Fraternelle souvenance et L'ensoleillé)
Le jésuite Anthony de Mello rapporte cette histoire d’un prêtre qui visitait un malade. Le prêtre remarquait qu’il y avait une chaise vide près du lit du malade. Elle était pour Jésus, avec qui le malade parlait souvent comme s’il était là. Il avait découvert que prier consistait à parler à Jésus, à prononcer son nom avec amour. Plus tard, la fille du malade alla au presbytère informer le prêtre que son père était mort : « Je l’ai laissé seul pendant quelques heures. Il avait l’air si serein. Et quand je suis rentrée dans la chambre, je l’ai trouvé mort. Mais j’ai remarqué quelque chose d’étrange : sa tête, au lieu de reposer sur son lit, était appuyée sur la chaise à côté. » (Sadhana. Un chemin vers Dieu)
Une personne vivante
Le nom de Jésus est nourriture et protection. Ce n’est pas un mantra, plus ou moins magique, lié à une conception vibratoire du monde où tout est Dieu. Jésus est une personne; plus je goûte son nom, plus j’en ai faim. Plus je l’habite, plus il me conduit au silence. Il est le miel du rocher, le soleil resté intérieur, le baume sur mes lèvres, le plus court raccourci de la tête au cœur. Je n’ai plus rien que ce nom, Jésus. Je m’y abandonne durant mon oraison, ce simple regard d’amour.
Il arrive que le nom de Jésus ne me vienne pas spontanément à l’esprit, lorsque je m’en aperçois, je pense à le dire. Parfois, je m’endors en le prononçant. Il me visite même dans mes rêves les plus agités. Mes parents l’ont prononcé à ma naissance et à mon baptême, j’espère qu’il sera mon dernier mot au jour de mon entrée dans la vie. Jésus m’appellera alors par mon nom et nous nous reconnaîtrons. Là sont ma joie et mon espérance : « Réjouissez-vous parce que vos noms sont inscrits dans les cieux » (Luc 10, 20).
Pour aller plus loin, Guide pratique de la prière chrétienne, p. 171-182.
À propos de l'auteur
Marié et père de famille, poète et essayiste, son oeuvre comprend plus de 80 livres, parus au Québec et en Europe, et traduits en plusieurs langues. Il a enseigné vingt ans à l'Université Saint-Paul d'Ottawa. Il donne des conférences et retraites que l'on retrouve dans sa chaîne YouTube. Pour en savoir plus: Voir sa biographie.
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