La Parole nous met sans cesse en route pour que nous bâtissions le Royaume de Dieu qui est déjà là mais pas pleinement réalisé. Aujourd’hui, il est question d’une double appartenance : la communauté de foi et la société civile. Saint Augustin parlait de deux cités : la cité céleste à venir, symbolisée par l’Église, et la cité terrestre, dont le chef est l’empereur, le président ou le premier ministre. Les relations entre la cité de Dieu et la cité des hommes sont complexes. Ce sont deux réalités différentes qui ont leurs règles et qui ne devraient pas entrer en concurrence. Le danger est que César se prenne pour Dieu ou que ceux qui parlent au nom de Dieu se prennent pour César. Jésus répond à ce dilemme par une parole pleine de bon sens qui deviendra un proverbe courant : « Rendez à César ce qui est à César, et à...
Le blogue de Jacques Gauthier
Dans la première partie de ce blogue, je vous ai partagé mon témoignage ecclésial. Ce regard de foi, sous forme de témoignage, a préparé cette réflexion du catholicisme québécois que je vous livre en toute simplicité. Si on jette un regard extérieur sur le catholicisme québécois, en se fiant seulement aux sondages et aux statistiques, on peut dire que la barque Église prend l’eau. Un regard de foi voit plus loin ; il part de l’Évangile pour confronter l’Église aux paroles et aux gestes libérateurs de Jésus. Il est vrai que la tempête fait rage, mais Jésus est dedans la barque, et même s’il dort, il est là. N’est-ce pas l’essentiel, être avec Jésus ? C’est une question de foi et de confiance Un manque de foi L’Église catholique québécoise, comme une grande partie de l’Église dans les pays développés, est affectée par la défection des fidèles et des jeunes qui ignorent son message,...
Nous ne sommes pas seuls à habiter la terre. Depuis longtemps, des gens venus d’ailleurs arrivent au Québec avec leurs coutumes et leurs croyances. Ils découvrent un territoire aux saisons bien marquées, s’adaptent en douceur, s’intègrent plus ou moins, deviennent nos voisins. On s’apprivoise mutuellement, nous créons des liens, comme dirait Saint-Exupéry. Tranquillement, la méfiance se transforme en confiance, l’ignorance en connaissance et la tolérance en respect. S’il y a parfois des mésententes, des incompréhensions, si le bon sens ne se fraye pas toujours un chemin d’eux à nous et de nous à eux, on essaie de trouver des accommodements raisonnables. Et on finit la plupart du temps par s’entendre, hors des tribunaux, car ils font partie un peu de la famille, « et les humains sont de ma race » (Gilles Vigneault). Y avait-il péril en la demeure pour qu’un gouvernement minoritaire propose une charte de la laïcité qui divise la population...
Le gouvernement Marois joue le tout pour le tout en durcissant sa position sur le projet de loi 60 au titre officiel : « Charte affirmant les valeurs de laïcité et de neutralité religieuse de l’État ainsi que l’égalité entre les femmes et les hommes et encadrant les demandes d’accommodements ». Alors qu’on s’attendait à des adoucissements, le ministre Drainville a plutôt serré la vis. Le port des signes religieux ostentatoires est interdit aux employés de l’État dans les garderies, les écoles, les universités, les hôpitaux, les municipalités. Le gouvernement peut aussi étendre les obligations de la loi à des personnes et sociétés avec qui il est en lien par contrat. Le droit de retrait est limité dans le temps et pas accordé à tous. Il y aura une commission parlementaire sur ce projet de loi, mais le gouvernement ne semble pas prêt à des concessions. Il n’a pas consulté les partis de l’opposition,...
Ce qui devait être un débat sur la laïcité au Québec prend de plus en plus les allures d’un règlement de compte contre la religion. Des articles de femmes influentes, comme Janette Bertrand et Lise Payette, voient en celle-ci l’arme par laquelle les hommes dominent les femmes. Il faut donc s’en libérer, sinon c’est l’aliénation. Ce fut leur expérience des années 50 et 60, mais ce n’est pas nécessairement celles de toutes les femmes. Certaines se sont réapproprié leur religion, vivent avec joie leur engagement de foi. Si la société a changé, l’Église aussi, mais pouvons-nous le reconnaître, tant le malaise religieux est grand au Québec et les blessures profondes? Le problème, ce n’est pas la religion, c’est ce qu’on en fait. Elle peut être source de domination ou de libération. On confond trop aisément intégrisme et religion. Bien sûr, on trouve de l’intégrisme dans toutes les religions, mais c’est très...
L’auteure dramatique Janette Bertrand s’invite au débat sur la Charte des valeurs et passe à la table avec son menu cosigné par une vingtaine de Québécoises, les « Janette » : Le manifeste des « Janette » - Aux femmes du Québec. Comme apéro, le principe de l’égalité entre les hommes et les femmes. Pour elle, ce droit semble compromis au nom de la liberté de religion. Je ne pense pas, tant l’égalité entre les sexes fait l’unanimité au Québec. La question est plutôt celle-ci : Est-ce que ces deux droits fondamentaux, bien protégés par les chartes des droits et libertés du Canada et du Québec, ont valeur égale ? Y a-t-il une hiérarchie des droits ? De là découle tout le reste. Mme Bertrand sort le plat principal en affirmant que « les hommes ont de tout temps et encore de nos jours utilisé la religion dans le but de dominer les femmes ». Notez bien, « les » hommes et non...
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