La Bible nous apprend que tout ce que Dieu crée est beau et bon. Il communique sa beauté à travers notre âme, créée à son image. Il embellit notre vie de sa grâce par le Christ ressuscité qui a vaincu la mort. Bien sûr, il y a le mal, qui coexiste avec la beauté, mais celle-ci allège la vie, nous élève vers Dieu pour le prier, le louer, lui rendre grâce. Dieu est lui-même beauté, comme l’évoque saint Augustin : « J’ai tardé à t’aimer, Beauté si ancienne et si neuve, j’ai tardé à t’aimer! Ah! voilà : tu étais dedans, moi dehors, et je te cherchais dehors où je me ruais, beau à rebours, sur les belles choses d’ici-bas, tes ouvrages » (Confessions, X, 27). Beauté de la nature La beauté est exaltée depuis toujours par les artistes et les saints. On peut dire, avec le poète François Cheng, que la beauté est...
Le blogue de Jacques Gauthier
Dieu nous a créés pour que nous le cherchions, comme l’affirme saint Paul aux citoyens d’Athènes : « Dieu les a faits pour qu’ils le cherchent et, si possible, l’atteignent et le trouvent, lui qui, en fait, n’est pas loin de chacun de nous. » (Actes des Apôtres 17, 27). Le désir de chercher Nous sommes toujours des apprentis dans cette quête de Dieu, un peu comme les Mages à la recherche de l’Enfant Jésus. Nous allons de questions en questions, qui avivent notre désir et relancent notre espérance. C’est dans ce désir de chercher Dieu que nous existons vraiment et que nous nous révélons à nous-mêmes. Dieu, nous le cherchons dans la nuit de la foi pour que, l’ayant trouvé, nous le cherchions à tâtons en plein jour, ou plutôt, pour que nous nous laissions chercher par lui. Dieu demeure le cherché et le chercheur. Nous ne pouvons que relever...
Dans l’encyclique Laudato si’ sur l’écologie intégrale, François reprend les premiers mots du Cantique des créatures du Poverello d’Assise : « Loué sois-tu, mon Seigneur, pour sœur notre mère la terre » (n. 1). Il termine par deux prières, invitant les croyants à la louange pour ne pas sombrer dans le pessimisme et le relativisme : « Marchons en chantant ! Que nos luttes et notre préoccupation pour cette planète ne nous enlèvent pas la joie de l’espérance » (n. 244). Nous rapprocher de Dieu Le chant accompagne nos rites et nos fêtes. Il donne de l’élan à nos prières, soutient notre foi et nous rapproche de Dieu, comme l’exprime cet extrait de la Préface eucharistique IV : « Tu n’as pas besoin de notre louange, et pourtant c’est toi qui nous inspires de te rendre grâce : nos chants n’ajoutent rien à ce que tu es, mais ils nous rapprochent de toi, par le Christ,...
Deuxième article d'une série de trois, tiré de mon livre Les maîtres spirituels chrétiens. Vous trouverez le premier article au blogue précédent. La spiritualité du martyre Les trois premiers siècles chrétiens ont été marqués par de grandes persécutions, à la suite de Jésus, mort et ressuscité. « Un serviteur n'est pas plus grand que son maître. Si l’on m’a persécuté, on vous persécutera vous aussi » (Jean 15, 20). Les apôtres ont tous été des martyrs, à l’exception de Jean. Eux et beaucoup d’autres sont unis au Christ par le témoignage ultime du don de leur vie, qui est vu comme un baptême de sang, comme un nouvel enfantement. Leur foi au Christ laisse paraître cette source cristalline de l’Esprit Saint, cette eau vive qui murmure au-dedans, « viens vers le Père », selon la belle expression de saint Ignace d’Antioche, supplicié à Rome vers 117. Ignace écrivait dans sa lettre...
Dans une entrée de mon Petit dictionnaire de Dieu, j'affirme que Dieu ne se démode pas, car il n'est pas une idole que l'on fabrique au gré des campagnes de publicité et dont l'apparition suscite la frénésie. Il faut sans cesse dépasser la conception que l’on se fait de Dieu. On dirait aujourd’hui que c’est là le plan de marketing de l’enseignement biblique. Le culte est dû à Dieu seul et non à une idole qui tente de le remplacer : l’argent, le pouvoir, le sexe, le jeu, l’ambition, le succès… En d’autres mots : où va mon amour ? Désirer vouloir prier Si Dieu est mon amour, je prendrai du temps dans la prière pour lui parler, l’écouter, le rencontrer, demeurer en sa présence. Le dialogue fait partie de l’amour, c’est ainsi que dans la prière nous parlons à Dieu de nos besoins et nous nous ouvrons à son action en s'y abandonnant...
La Parole nous met sans cesse en route pour que nous bâtissions le Royaume de Dieu qui est déjà là mais pas pleinement réalisé. Aujourd’hui, il est question d’une double appartenance : la communauté de foi et la société civile. Saint Augustin parlait de deux cités : la cité céleste à venir, symbolisée par l’Église, et la cité terrestre, dont le chef est l’empereur, le président ou le premier ministre. Les relations entre la cité de Dieu et la cité des hommes sont complexes. Ce sont deux réalités différentes qui ont leurs règles et qui ne devraient pas entrer en concurrence. Le danger est que César se prenne pour Dieu ou que ceux qui parlent au nom de Dieu se prennent pour César. Jésus répond à ce dilemme par une parole pleine de bon sens qui deviendra un proverbe courant : « Rendez à César ce qui est à César, et à...
Chaque dimanche après la Pentecôte les catholiques célèbrent la Sainte Trinité. Ce mot "Trinité" n'est pas employé dans la Bible, bien qu'on parle du Père, du Fils et de l'Esprit. Le théologien Tertullien crée ce mot à la fin du 2e siècle, qui suggère le pluriel (tri) et l'unité (unitas). Il est le fruit de la réflexion ecclésiale de presque deux siècles sur les activités différentes des trois personnes divines qu'elles exercent dans l'unité et la communion. Dieu est unique mais il n'est pas seul. Jésus le révèle comme un Père plein de tendresse et de miséricorde qui prend plaisir à pardonner. Il envoie son Fils qui nous communique l'Esprit. La Trinité n’existe qu’en se donnant, en se recevant, en se partageant. Autrement dit, Dieu n’est qu’amour. Il est l’anti-pouvoir, l’anti-Narcisse, l’anti-indifférent. La Trinité est toujours en état de don et de rayonnement, d’où sa joie. "Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son...
Né en 354 à Tagaste en Algérie, Augustin fait ses études à Carthage où il vit plusieurs aventures amoureuses. Il a un fils en 372, Adéotat, d’une jeune maîtresse à laquelle il reste lié durant quatorze ans. Il enseigne pendant neuf ans à Carthage, puis à Rome et à Milan. Il est déçu et inquiet, cherche le repos en Dieu, comme il l’écrira plus tard dans un livre personnel qui traversera les siècles, Les Confessions : «Tu nous as faits pour toi et notre cœur est sans repos jusqu’à tant qu’il repose en toi.» Augustin cherche Dieu; là est le fondement de son désir. « Louera le Seigneur quiconque le cherche. Qui cherche, en effet, le trouvera et, trouvant, le louera » (Conf. I, 1). Ce désir de chercher et de louer Dieu est un dynamisme intérieur, une libre attraction que tout peut détourner. « C’était toi que je cherchais. Tu étais et au-dedans du plus...
Avec les médias et les réseaux sociaux, peu de tragédies nous échappent: guerres, tueries, viols, séismes, épidémies, accidents. Les drames familiaux nous touchent plus particulièrement, comme on l’a vu récemment à Stittsville, près d’Ottawa, où une femme a tué ses deux enfants avant de s’enlever la vie. Devant tant de malheur, il n'y a souvent qu'un mot: Pourquoi? Certains se demandent que fait Dieu? D’autres le prient, telle cette note déposée devant la maison de Stittsville, adressée probablement au père dévasté : « Que Dieu vous guide et vous donne la force dont vous avez besoin ». (Le Droit, 16 janvier 2013). Dans ses Confessions, saint Augustin montre que Dieu est présent dans ce que l’on vit et il nous soutient dans l’épreuve. Il n'assiste pas la personne comme un dieu extérieur qui ne se réduirait qu’à cela, il sauve de l’intérieur par la foi ardente qu'on met en lui. Cette foi aide à...
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