Skip to main content

Le blogue de Jacques Gauthier

L'Année sainte et les oeuvres de miséricorde

L’Année sainte de la miséricorde débute à Rome le 8 décembre 2015 et se termine le 20 novembre 2016. Pour nous faire entrer dans l’esprit de ce jubilé extraordinaire, le pape François a publié un document important : Misericordia Vultus, « Le visage de la miséricorde ». Il en tire la devise de l’Année sainte : « Miséricordieux comme le Père ».  

Annee de la misericorde

Un parcours de conversion

Pour François, la miséricorde n’est pas un terme abstrait, mais une personne à rencontrer, une réalité qui engage toute la vie. La miséricorde est l’acte ultime par lequel Dieu vient à notre rencontre; c’est l’amour qui s’abaisse pour nous élever. Elle habite notre cœur lorsque nous aimons les autres afin de devenir comme Jésus un signe efficace de l’amour du Père.

Ce Jubilé extraordinaire est l’occasion pour toute l’Église d’être plus miséricordieuse en se laissant transformer par Jésus, le bon pasteur. Le pape souhaite que cette Année sainte soit un parcours de conversion, un temps de compassion et de dialogue. Il nous invite à nous ouvrir aux personnes qui souffrent et qui vivent dans les différentes périphéries existentielles. Il écrit au no 15 de Misericordia Vultus :

« Ouvrons nos yeux pour voir les misères du monde, les blessures de tant de frères et sœurs privés de dignité, et sentons-nous appelés à entendre leur cri qui appelle à l’aide. Que nos mains serrent leurs mains et les attirent vers nous afin qu’ils sentent la chaleur de notre présence, de l’amitié et de la fraternité. Que leur cri devienne le nôtre et qu’ensemble, nous puissions briser la barrière d’indifférence qui règne souvent en souveraine pour cacher l’hypocrisie et l’égoïsme. »

Les œuvres de miséricorde

Pour réveiller notre conscience, François utilise un moyen pédagogique facile à retenir. Il propose de mettre en pratique sept œuvres de miséricorde corporelle et sept œuvres de miséricorde spirituelle. La liste de ses œuvres, un peu oubliée de nos jours, existait déjà au Moyen Âge. Saint Thomas d’Aquin en parle dans son œuvre. Nous les retrouvons dans la prédication de Jésus, surtout chez Matthieu 25, 31-45. Au no 2447 du Catéchisme de l’Église catholique, on les définit ainsi :

« Les œuvres de miséricorde sont les actions charitables par lesquelles nous venons en aide à notre prochain dans ses nécessités corporelles et spirituelles (cf. Is 58, 6-7 ; He 13, 3). Instruire, conseiller, consoler, conforter sont des œuvres de miséricorde spirituelle, comme pardonner et supporter avec patience. Les œuvres de miséricorde corporelle consistent notamment à nourrir les affamés, loger les sans logis, vêtir les déguenillés, visiter les malades et les prisonniers, ensevelir les morts (cf. Mt 25, 31-46). Parmi ces gestes, l’aumône faite aux pauvres (cf. Tb 4, 5-11 ; Si 17, 22) est un des principaux témoignages de la charité fraternelle ».

Au no 15 de Misericordia Vultus, François énumère les sept œuvres de miséricorde corporelle et spirituelle que nous sommes appelés à vivre d’une manière particulière durant l’Année sainte.

Sept œuvres de miséricorde corporelle :

Donner à manger aux affamés.
Donner à boire à ceux qui ont soif.
Vêtir ceux qui sont nus.
Accueillir les étrangers.
Assister les malades.
Visiter les prisonniers.
Ensevelir les morts.


Sept œuvres de miséricorde spirituelle :

Conseiller ceux qui sont dans le doute.
Enseigner les ignorants.
Avertir les pécheurs.
Consoler les affligés.
Pardonner les offenses.
Supporter patiemment les personnes ennuyeuses.
Prier Dieu pour les vivants et pour les morts.


Par la symbolique de la Porte sainte, qui sera ouverte à la basilique Saint-Pierre de Rome, ainsi qu’à la basilique de Québec, François espère que notre cœur s’ouvre au Christ afin de faire « l’expérience de l’amour de Dieu qui console, pardonne, et donne l’espérance » (no 3). Il rappelle cette parole de saint Jean de la Croix qui a tant marqué la petite Thérèse de Lisieux : « Au soir de notre vie, nous serons jugés sur l’amour ».

Paroles de Jésus à méditer

L’Année sainte est un temps fort pour revenir à l’Évangile, pour s’attacher à Jésus et demeurer en son amour. Jésus a montré par toute sa vie que notre misère est l’occasion pour le Père de prodiguer sa miséricorde, de faire éclater sa gloire, de nous faire grandir en humilité, de chanter ses louanges.

Voici quelques paroles fondamentales de Jésus qui peuvent nourrir notre prière durant ce Jubilé de la miséricorde. Qu’elles nous aident à devenir un peu plus chaque jour « miséricordieux comme le Père ».

« Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice, car ils seront rassasiés. Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde » (Matthieu 5, 6-7).

« Ce ne sont pas les bien portants qui ont besoin de médecin, mais les malades. Allez donc apprendre ce que signifie : C’est la miséricorde que je veux, non le sacrifice. Car je suis venu appeler non pas les justes, mais les pécheurs » (Matthieu 9, 12-13).

« Chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces petits qui sont mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait. » (Mt 25, 40). 

Paru dans Prions en Église Canada, décembre 2015, p. 173-175.

Pour aller plus loin: Jésus raconté par ses proches (Parole et Silence /Novalis). 

École de prière (36) Un peu d'humour dans l'oraiso...
Charles de Foucauld, frère universel (2/2)

Sur le même sujet:

 

Commentaires

Pas encore de commentaire. Soyez le premier à commenter
lundi 7 octobre 2024

Image Captcha

En acceptant, vous accéderez à un service fourni par un tiers externe à https://www.jacquesgauthier.com/