Le blogue de Jacques Gauthier
L'épreuve et la foi
Vous arrive-t-il de ne rien ressentir dans la foi, d’avoir l’impression qu’il ne se passe pas grand-chose avec Dieu, qu’il n’entend pas les prières, qu’il semble loin et indifférent, bref, qu’avoir la foi ne donne rien ? Êtes-vous assaillis par l’ennui, le doute, la fatigue, la routine, le désespoir ? C’est alors que commence la vraie foi, celle que l’on ne se donne pas, celle sur laquelle on bute quand arrivent toutes sortes d’épreuves, « car l’épreuve, qui vérifie la qualité de votre foi, produit en vous la persévérance » (Jacques 1, 3).
À l'exemple du juste Job, qui n’a pas déjà dit devant la maladie, le deuil, l'injustice, l'incompréhension, l'épreuve : « Pourquoi Dieu n’intervient-il pas ? » Certes, il peut tout, sauf enlever notre liberté, puisque la personne est libre par essence. Le « Je Suis » nous a créés à son image, libres. C’est peut-être là le drame, notre liberté, disait Bernanos.
Jésus est un homme libre qui va au bout de sa mission. Il donne sa vie, personne ne la prend. Il aime les siens jusqu’à la fin, faisant de la souffrance un chemin d’offrande. Jésus s’en remet à son Père, comme l’enfant qui se sait aimé : « Père, entre tes mains je remets mon esprit » (Luc 23, 46). Cette logique intime de la confiance est la signature même du Dieu des chrétiens. C’est pourquoi la mort ne pouvait pas retenir son corps.
Prière d’abandon de Charles de Foucauld
Dix-neuf siècles plus tard, le bienheureux Charles de Foucauld (1858-1916) méditera la parole d’abandon de Jésus sous forme d’une prière sublime, que je récite souvent :
L’équipement de Dieu
Nous avons à mener le bon combat de la foi et à rendre compte de notre espérance. Saint Paul nous indique comment affronter l’ennemi : « Revêtez l’équipement de Dieu pour le combat, afin de pouvoir tenir contre les manœuvres du démon » (Éphésiens 6, 11). Et quel est cet équipement ? Le ceinturon de la vérité autour des reins, la cuirasse de la justice, le casque du salut, les pieds chaussés de l’ardeur à annoncer l’Évangile de la paix et, surtout, le bouclier de la foi. Avec une telle tenue, le chrétien ne peut-il que se défendre ? Paul n’a prévu qu’une seule arme pour attaquer : « l’épée de l’Esprit, c’est-à-dire la parole de Dieu » (Éphésiens 6, 17).
Texte tiré du mot « épreuve » de mon Petit dictionnaire de Dieu (Novalis).
Paru dans Le Messager de Saint-Antoine, juillet-août 2014, p. 20.
Pour aller plus loin, L'aventure de la foi: quinze variations (Parole et Silence).
À propos de l'auteur
Marié et père de famille, poète et essayiste, son oeuvre comprend plus de 80 livres, parus au Québec et en Europe, et traduits en plusieurs langues. Il a enseigné vingt ans à l'Université Saint-Paul d'Ottawa. Il donne des conférences et retraites que l'on retrouve dans sa chaîne YouTube. Pour en savoir plus: Voir sa biographie.
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