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Le blogue de Jacques Gauthier

L'humilité de Dieu

Noël, c’est Dieu qui descend jusqu’à nous et qui se laisse voir dans un visage humain, l’enfant de Bethléem. « Le Verbe s’est fait chair, il a habité parmi nous » (Jean 1, 14). Étonnante humilité du Dieu fait homme qui s’abaisse par amour pour nous élever jusqu’à lui.

Creche 2015

Le mystère de l’Incarnation est l’acte sublime qui nous révèle que Dieu est un être d’humilité et d’amour. « Dieu, personne ne l’a jamais vu ; le Fils unique, lui qui est Dieu, lui qui est dans le sein du Père, c’est lui qui l’a fait connaître » (Jean 1, 18).

Dieu seul est humble

Le christianisme est fondé sur l'humilité d'un Dieu Père qui ne garde rien pour lui-même en nous envoyant son Fils « doux et humble de cœur » (Matthieu 11, 29). Notre misère attire sa miséricorde. Le jésuite François Varillon écrit dans son livre L’humilité de Dieu : « Dieu seul est humble. L’homme ne l’est pas, sinon dans la mesure où il reconnaît son impuissance à l’être ».

L’humilité est un fondement majeur de la spiritualité chrétienne. C’est une voie royale pour se conformer à Dieu. Elle est fille de la miséricorde, puisqu’elle marque une différence substantielle entre Dieu, qui n’est qu’amour, et sa créature qui désire cet amour. Ce qui fait dire à saint Bernard : « De tous les mouvements de l’âme, de ses sentiments et de ses affections, l’amour est le seul qui permette à la créature de répondre à son créateur, sinon d’égal à égal, du moins de semblable à semblable. » (Sermon 83, sur le Cantique des Cantiques

Le Christ demeure le modèle d’humilité par excellence, parce qu’il est totalement désapproprié de lui-même. On le contemple à Noël dans la vulnérabilité de l’enfant couché dans une crèche et au Calvaire dans la pauvreté du jeune homme cloué sur une croix. L’être de Dieu se laisse voir dans la vie et l’action de son fils, Jésus. « Celui qui m’a vu a vu le Père » (Jean 14, 9).

Comment devenir humble ?

Devant cette révélation de l’humilité de Dieu, que signifie être humble ? D’abord, nous connaître assez pour accepter notre condition terrestre. Le mot humilité vient du latin humus qui signifie la « terre », le « sol ». Nous avons à quitter la toute-puissance que donnent l’argent, le statut social ou le succès pour accueillir avec tendresse notre faiblesse, notre incomplétude.

Il ne s’agit pas de se sentir inférieur aux autres, mais d’être tellement décentré par rapport à soi, que l’on espère tout de la grâce divine. Cette connaissance de soi nous ouvre à celle de Dieu. Plus nous nous connaissons, mieux nous nous aimons ; plus nous connaissons Dieu, mieux nous l’aimons. Marie, la mère de Jésus, nous aide à acquérir cette vertu de l’humilité, et à accepter les inévitables humiliations.

L’humilité nous aide à nous situer dans la vérité profonde de notre être. Être humble, c’est travailler avec ses passions au lieu de les nier, chercher l’authenticité en vivant dans la confiance, s’émerveiller de ce que Dieu fait en soi et dans les autres.

La personne qui marche sur les chemins de l’humilité vit le moment présent comme une grâce et s’abandonne à l’action de l’Esprit Saint. Elle ne garde rien de ce que Dieu lui donne. Elle compatit à la misère des autres et exerce les œuvres de miséricorde. Elle ne se décourage pas, puisqu’elle sait que Dieu l’aime telle qu’elle est.

Article paru dans le Prions en Église Canada du 24 décembre 2017, p. 35-36.

Pour aller plus loin: Petit dictionnaire de Dieu; Dieu caché; Saint Bernard de Clairvaux.

École de prière (64) La vénération des reliques
École de prière (63) La prière de Jésus au Père

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vendredi 4 octobre 2024

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