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Le blogue de Jacques Gauthier

Les noces de Cana

On définit souvent les gens par leurs métiers ou professions : ingénieure, infirmier, professeur... Mais comment définit-on Dieu, lui qui est au-delà de tout? Dans la Bible, il est souvent présenté comme époux et père. « Ton époux, c’est Celui qui t’a faite » (Isaïe 54, 5) ; « Vous n’avez qu’un seul Père, celui qui est aux cieux » (Matthieu 23, 9).

L’alliance des temps nouveaux

Le prophète Isaïe se sert de l’image des noces pour évoquer la joyeuse alliance que Dieu prépare pour son peuple, pour chacun et chacune de nous. Il est l’époux qui s’engage dans la durée, qui ne délaisse pas le peuple ou la personne qu’il aime. Nous devenons sa « Préférence » (Isaïe 62, 4) : « Comme un jeune homme épouse une vierge, ton Bâtisseur t’épousera. Comme la jeune mariée fait la joie de son mari, tu seras la joie de ton Dieu. » (v. 5)

La symbolique des épousailles avec Dieu traverse toute la Bible, des prophètes à l’Apocalypse, en passant par le dialogue des amoureux du Cantique des Cantiques et par le miracle de Jésus à Cana. Jésus accomplit là, à la demande de sa mère, le premier des signes qui inaugure les temps de l’alliance nouvelle : « Tout ce qu’il vous dira, faites-le […] Il manifesta sa gloire, et ses disciples crurent en lui. » (Jean 2, 5.11)

Noces de Cana

En changeant l’eau en un excellent vin, Jésus nous donne un signe : les temps d’abondance du Messie sont arrivés, le Royaume est déjà là, l’alliance nouvelle est offerte à tous. Le prophète Osée avait déjà associé la fête du mariage à l’alliance de Dieu et de son peuple : « Je ferai de toi mon épouse pour toujours, je ferai de toi mon épouse dans la justice et le droit, dans la fidélité et la tendresse ; je ferai de toi mon épouse dans la loyauté, et tu connaîtras le Seigneur. » (Osée 2, 21-22) 

Les noces de la croix

« Le troisième jour, il y eut un mariage à Cana de Galilée. La mère de Jésus était là. » (Jean 2, 1). Troisième jour, comme celui après la mort sur la croix : jour de la résurrection, jour de fête et de joie. Il y eut donc un mariage, qui selon la mentalité de l’époque pouvait durer une semaine. Marie constate qu’on manque de vin; elle en informe Jésus. Sa réponse, déconcertante, se réfère à une autre noce, l’heure du Père : « Femme, que me veux-tu ? Mon heure n’est pas encore venue. » (Jean 2, 4) Cette heure renvoie à celle de la Passion, où Jésus, élevé sur la croix, sera glorifié par son Père.

L’évangéliste Jean relie les noces de Cana et la Croix de Jésus. « Femme », ce terme est ici respectueux. Il présente Marie comme la nouvelle Ève, la figure du nouvel Israël, la femme sans péché au pied de la Croix. Jésus l’invite à dépasser sa seule maternité charnelle pour devenir la première des disciples et la mère de l’humanité : « Jésus, voyant sa mère, et près d’elle le disciple qu’il aimait, dit à sa mère : « Femme, voici ton fils. Puis il dit au disciple : « Voici ta mère. » Et à partir de cette heure-là, le disciple la prit chez lui » (Jean 19, 26-27)

Les noces de Cana symbolisent celles du Christ avec l’humanité, scellées à même la croix, une fois pour toutes. Il y eut tant de bon vin à Cana que nous en buvons encore aujourd’hui, à chaque eucharistie. 

La vraie vie, donnée à notre baptême, est celle de Dieu. Elle ne s’arrête pas à la mort. La rencontre avec Dieu n’a jamais de fin, elle est sans cesse actuelle. La vie éternelle est déjà commencée. À nous maintenant de faire de l’éternel avec le temps qui passe.

Texte paru en partie dans le Prions en Église Canada, 16 janvier 2022, p. 31-33.

Lire ma prière dans le blogue: Comme à Cana

Pour aller plus loin: Jésus raconté par ses proches.

 Vidéo de 20 minutes dans ma chaîne YouTube, où je médite sur le texte des noces de Cana:

Au service de la Parole
À la brunante

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jeudi 10 octobre 2024

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