À Cana, avec la mère de Jésus
Marie n’apparaît qu’à deux occasions dans l’Évangile selon saint Jean : au début, à Cana, et à la fin, au Calvaire. Il l’appelle « la mère de Jésus ». « Le troisième jour, il y eut un mariage à Cana de Galilée. La mère de Jésus était là. Jésus aussi avait été invité au mariage avec ses disciples. » (Jean 2, 1-2) Dans la culture de l’époque, un mariage pouvait durer une semaine.
On manque de vin
Jean n’a gardé que deux paroles de Marie, et elles sont prononcées à Cana. La première est une constatation : « Or, on manqua de vin. La mère de Jésus lui dit : « Ils n’ont pas de vin. » (Jean 2, 3) Attentive aux mariés, Marie observe leur embarras. Elle ne commande pas à Jésus de faire un miracle, elle lui exprime seulement qu’on manque de vin.
Marie a une confiance totale en son fils, sa fine remarque est suffisante. Elle n’en rajoute pas, ne cherche pas à convaincre Jésus. En changeant l’eau en un excellent vin, il donne un signe : les temps d’abondance du Messie sont arrivés, le Royaume est déjà là, l’alliance nouvelle est offerte à tous et toutes.
À Cana, Marie exerce son rôle de médiatrice. Elle n’est pas en compétition avec Jésus, « seul médiateur entre Dieu et les hommes » (1 Timothée 2, 5). Elle est à sa juste place, toute relative à Dieu, communiquant l’essentiel à Jésus.
La symbolique des noces avec Dieu traverse toute la Bible, des prophètes à l’Apocalypse, en passant par le dialogue des amoureux du Cantique des Cantiques. Elle renvoie à l’alliance que Dieu prépare pour son peuple. Jésus est vu comme l’époux divin qui vient apporter la vie en abondance.
« Que me veux-tu? »
Après avoir dit qu’il n’y a plus de vin, Jésus répond à sa mère d’une manière déconcertante : « Femme, que me veux-tu ? Mon heure n’est pas encore venue. » (Jean 2, 4) Ce terme de « femme » est ici respectueux. Marie est présentée comme la nouvelle Ève, la « fille de Sion » qui personnifie Israël, la femme sans péché au pied de la croix.
C’est comme s’il disait : « Qu'y a-t-il entre moi et toi ? » Il se réfère à une autre noce, l’heure du Père. Cette heure renvoie à celle de la Passion, où Jésus, élevé sur la croix, sera glorifié par son Père. Le vin de la Nouvelle Alliance est versé, non plus dans des jarres de pierre, mais dans les cœurs de chair, pour la rémission des péchés.
Faire ce qu’il dit
Deuxième et dernière parole de Marie dans l’Évangile selon saint Jean : « Tout ce qu’il vous dira, faites-le. » (Jean 2, 5) La noce est avancée, Marie demande aux serviteurs de faire tout ce que Jésus leur dira, c’est-à-dire remplir d’eau les six cuves de pierre et faire goûter le liquide au maître du repas. Il s’émerveille alors de ce bon vin que l’on sert normalement au début de la noce. « Tout le monde sert le bon vin en premier et, lorsque les gens ont bien bu, on apporte le moins bon. Mais toi, tu as gardé le bon vin jusqu’à maintenant. » (Jean 2, 10) Jésus manifeste ainsi sa gloire, « et ses disciples crurent en lui » (Jean 2, 11).
Après ce premier signe messianique, Jésus descend à Capharnaüm avec sa mère et les disciples. Marie apparaît ici comme la « Mère du bon conseil » qui intercède auprès de son fils. Elle est intimement liée à sa mission : l’accomplissement du règne de Dieu.
Prière
Pour aller plus loin: Méditer la Parole avec la Vierge Marie (Artège/Novalis, 2023).
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À propos de l'auteur
Marié et père de famille, poète et essayiste, son oeuvre comprend plus de 80 livres, parus au Québec et en Europe, et traduits en plusieurs langues. Il a enseigné vingt ans à l'Université Saint-Paul d'Ottawa. Il donne des conférences et retraites que l'on retrouve dans sa chaîne YouTube. Pour en savoir plus: cliquer sur l'onglet Biographie.
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