Le blogue de Jacques Gauthier
École de prière (90) Actes de consécration à Marie
Le 15 août, l’Église célèbre l’Assomption de la Vierge Marie, et le 22 août, la royauté de la Mère de celui dont « le règne n’aura pas de fin » (Luc 1, 33). Nous croyons en la puissance d’intercession de Marie qui a connu la gloire éternelle dans son corps et dans son âme. Le Père a voulu que la mère de son Fils soit aussi notre mère et notre reine, afin que, soutenus par sa prière, « nous obtenions dans le royaume des Cieux la gloire promise à tes enfants » (Prière d’ouverture de la messe de Marie Reine).
Cet aspect triomphal de la royauté de Marie, si cher aux Églises d’Orient, découle de sa maternité, qui est liée à la paternité divine, puisque le Père engendre éternellement le Verbe. Le peuple chrétien salue depuis des siècles Marie Reine, mais comme l’exprime si bien Thérèse de Lisieux, Marie est plus mère que reine. Ou bien, si elle est reine, c’est d’abord parce qu’elle est mère, et qu’elle préfigure l’Église du ciel.
La consécration de Grignion de Montfort (1673-1716)
Saint Louis-Marie Grignion de Montfort affirme au début de son célèbre Traité de la vraie dévotion à la Sainte Vierge : « C’est par la Très Sainte Vierge Marie que Jésus-Christ est venu au monde, et c’est aussi par elle qu’il doit régner dans le monde ». Il veut régner en nous par sa mère, d’où l’importance de lui consacrer chaque jour tout notre être.
Théologiquement, on ne se consacre pas à Marie, mais à Jésus, à Dieu. Le terme est le Christ. La consécration s’adresse à « Jésus par Marie » ou à « Dieu par Marie », Montfort utilise les deux formules. Quand il dit qu’on se donne à Marie, c’est toujours à Jésus par Marie. Les deux sont inséparables. Jésus désire que nous aimions sa mère comme il l'aime, puisqu'il nous l'a donnée pour mère à la croix. C'est par le cœur immaculé de sa mère que nous pouvons mieux pénétrer les secrets d'amour du cœur de Jésus.
Cette démarche de la consécration à Jésus par Marie prend sa source dans le baptême. En nous donnant à Jésus par Marie, nous reconnaissons notre appartenance à Dieu qui est inscrite dans notre baptême. Pour Montfort, l’acte de consécration à Jésus par Marie est une invitation à renouveler les promesses de notre baptême pour en vivre toutes les exigences.
Voici la formule modifiée que l’on utilise aujourd’hui et qui se trouve à la fin du traité L’Amour de la Sagesse éternelle de Montfort:
La consécration de Maximilien Kolbe (1894-1941)
Un autre grand apôtre marial, Maximilien Kolbe, honore aussi la maternité et la royauté de Marie par un acte de consécration qu’il a composé. Ce franciscain polonais est mort à Auschwitz, à la place d'un père de famille, la veille de l’Assomption, le 14 août 1941. Cette fin héroïque, à l’âge de quarante-sept ans, est l’aboutissement logique de sa vie vertueuse, totalement vouée à Marie Immaculée, qu’il appelait affectueusement « Petite Mère ». Il a été canonisé par Jean-Paul II en 1982, en présence du père de famille qu’il a sauvé.
Pour le père Kolbe, l’acte de consécration à Marie engage à l’accueillir dans notre propre vie pour que nous aimions toujours plus Jésus comme elle l’aime. Ce don accompli par amour, sans limites ni condition, est une invitation à renouveler les promesses de notre baptême. Il nous lie plus intimement au cœur de Jésus en étanchant sa soif des âmes. Là où l'Immaculée est présente, nous dit le père Kolbe, là s’accomplit le règne du Cœur de Jésus.
La consécration à Marie n’est pas un but en soi, mais un moyen efficace pour être plus disponible à l’action du Christ par son Esprit qui habite en nous, jusqu’à pouvoir dire avec saint Paul : « Je vis, mais ce n’est plus moi, c’est le Christ qui vit en moi. » (Galates 2, 20)
Bien que personnelle, cette consécration est profondément missionnaire, puisqu’elle permet de rayonner le Christ dans l’Église et le monde, en passant par les mains maternelles de l’Immaculée. Voici donc l’acte de consécration du père Kolbe :
Aller plus loin:
L’article de mon blogue : La consécration à Jésus par Marie.
Pour en savoir plus:
Mon livret: Neuvaine à l’Immaculée avec Maximilien Kolbe (Éd. MDN, 2022); l’article de mon blogue : Saint Maximilien Kolbe, et celui sur Grignon de Montfort, dans mon livre Les saints, ces fous admirables (Béatitudes/Novalis).
À paraître en octobre 2023 : Méditer la Parole avec la Vierge Marie (Artège/Novalis, 134 pages).
Voir aussi la liste de mes neuf vidéos de ma neuvaine à Marie sur ma chaîne YouTube.
Voir la vidéo de 15 minutes de cet article, sur ma chaîne YouTube, ou ici 👉🏻
À propos de l'auteur
Marié et père de famille, poète et essayiste, son oeuvre comprend plus de 80 livres, parus au Québec et en Europe, et traduits en plusieurs langues. Il a enseigné vingt ans à l'Université Saint-Paul d'Ottawa. Il donne des conférences et retraites que l'on retrouve dans sa chaîne YouTube. Pour en savoir plus: Voir sa biographie.
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