Dans le mot gratitude, nous retrouvons le terme latin gratis. La gratitude est la reconnaissance d’un don, comme la vie. Le mystère de la création, raconté de manière poétique au début de la Bible, est aussi objet de gratitude. Par sa parole, Dieu crée la lumière et le firmament, les plantes et les luminaires, le jour et la nuit, les oiseaux et tous les animaux, l’homme et la femme. Au sixième jour, il exulte de gratitude et s’émerveille de l’œuvre de son amour, comme s’il nous invitait à rendre grâce avec lui : « Et Dieu vit tout ce qu’il avait fait ; et voici : cela était très bon. » (Genèse 1, 31) Le livre des Psaumes est aussi une belle école de gratitude: "Béni le Seigneur, ô mon âme, n'oublie aucun des ses bienfaits" (Ps 102) Remercier et s’émerveiller La gratitude est une vertu qui se cultive chaque jour. Nous l’acquérons en nous exerçant à...
Le blogue de Jacques Gauthier
Septième entretien d'une série de huit vidéos sur la sainteté, que l'on retrouve dans ma chaîne YouTube. Les entretiens sont tirés en partie de mon livre Devenir saint (Emmanuel/Novalis). La sainteté est le devoir de tous, répétait Mère Teresa. C’est une question d’amour et d’ouverture à la grâce. Ce qui ne veut pas dire que c’est facile; avec l’aide de Dieu, tout est possible. Il est normal de rencontrer des obstacles sur le chemin de la sainteté. Mais il y a de véritables ennemis qu’il faut apprendre à reconnaître pour ne pas dévier du chemin. En voici cinq, que le pape François explore dans son exhortation sur l’appel à la sainteté dans notre monde, Gaudete et Exsultate. Le gnosticisme actuel : l’intelligence sans l’amour Le Saint-Père parle d’un gnosticisme actuel qui accorde plus d’importance aux raisonnements abstraits de l’esprit qu’à la capacité de toucher le corps du Christ dans les autres. C’est une doctrine...
Dans notre marche vers la sainteté, nous avons plus l’impression de descendre que de monter. Nous descendons dans nos faiblesses et pauvretés plus que nous montons vers Dieu par nos mérites et vertus. La grâce divine illumine nos failles, nos ombres, nos blessures, pour que la lumière du Christ y pénètre. En accueillant le Christ, comme Zachée, Marie-Madeleine, le bon larron, nous expérimentons qu’un rien devient saint, et que « les derniers seront les premiers » (Matthieu 19, 30). Premier ou dernier Charles de Foucauld désirait par-dessus tout imiter la vie cachée du pauvre ouvrier de Nazareth. Mais comment choisir la dernière place, disait-il, alors que le Fils de Dieu l’a déjà prise en s’abaissant jusqu’à la mort de la croix? La méditation de l’Évangile et son amour de l’Eucharistie l’aideront à s’abaisser humblement et à partager le pain matériel et eucharistique avec les plus démunis. La bienheureuse Dina Bélanger, qui...
Deuxième partie de l'entretien avec Nathalie Calmé sur la crise de la quarantaine paru dans la revue Sources, no 40, décembre 2017. Pour lire la 1er partie, cliquez ici. Au moment de la crise de la quarantaine, le désarroi spirituel du croyant est parfois comparable, selon vous, à une « nuit mystique »... La nuit mystique surgit du fond de notre misère humaine, de la crise du désir vécue à la quarantaine. Le croyant s'en remet à Dieu. Sa foi lui fait comprendre mystérieusement que c'est Dieu qui agit en lui. Il l'invite à la paix du cœur en le faisant passer par la nuit du dépouillement. Dieu plonge son cœur dans le vide et la sécheresse en lui montrant ce qui est faux et ombrageux : égoïsme, orgueil, agressivité, dépendance, jalousie. Le Tout éclaire son côté destructif. Il s'ensuit une grande douleur de se savoir indigne d'un tel amour. La nuit mystique dépasse tout ce...
Entretien avec Nathalie Calmé sur la crise de la quarantaine paru dans la revue Sources, no 40, décembre 2017. Première partie. Dans votre livre La crise de la quarantaine, vous écrivez que cette crise est une « occasion rêvée, car elle invite au changement et à l'intériorisation ». Parlez-nous de ce passage... Peu de personnes échappent à la crise de la quarantaine, surtout dans nos sociétés modernes axées sur l'avoir, la réussite et la performance. Chacun vit à sa manière cette phase de transition qui s'étend environ de trente-cinq à quarante-cinq ans. On quitte progressivement les promesses de la jeunesse et on devient vraiment acteur de sa vie. L'enfance paraît lointaine et la mort plus proche. Cet âge est marqué par des bilans, des désillusions, des remises en question. L'heure est venue de faire une pause, d'être à la mi-temps, un peu comme les joueurs de football qui prennent un temps de repos au milieu...
En ces temps du divertissement à tout prix, de la dépendance aux écrans, de la consommation à outrance, c’est devenu tout un exploit d’entrer en soi, d’accueillir le silence, et d’écouter son propre vide intérieur qui appelle obscurément un sens, un salut. Nous sommes passés d’une société de devoir et de l’obligation à une société de l’individualisme et de l’autonomie. Ce n’est pas négatif en soi, mais ce passage peut ouvrir la porte à des idéologies sans intériorité. Aujourd’hui, les gens ne veulent pas qu’on leur dise quoi faire ou penser, même s’ils sont manipulés par de nouveaux fabricants d’opinions comme les réseaux sociaux. Ils n’ont pas envie de dépendre des autres, encore moins d’un Dieu. Créateurs, oui ; créatures, non. L’antique tentation de se constituer en juges suprêmes du bien et du mal est récurrente : « Vous serez comme des dieux. » (Gn 3, 5). Dieu est ainsi perçu comme un tyran jaloux...
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