Georgette Faniel, surnommée Mimi, est une femme célibataire qui vécut discrètement à Montréal de 1915 à 2002, dans le don total de sa personne au Christ. (Lire sa vie dans mon livre Georgette Faniel, le don total (Novalis) et voir ma vidéo sur elle dans ma chaîne YouTube) Elle s’est offerte au Père avec le Christ pour l’Église et le monde, témoignant de l’amour insondable de Dieu pour nous. Sa vie, ponctuée d’épiphanies étonnantes (stigmates, noces spirituelles, transfixion, etc.), est demeurée humble et joyeuse dans le service des pauvres et l’écoute des gens. Elle n’aimait pas qu’on la définisse comme une « mystique », car elle se voyait comme une femme ordinaire, à l’exemple de Marie. « Je suis une simple servante de Dieu », disait-elle. On la voit ici à l'âge de 20 ans. Je vais dégager dans cet article quelques éléments de sa relation privilégiée avec la Vierge Marie, qui a été un modèle et...
Le blogue de Jacques Gauthier
Dans le mot gratitude, nous retrouvons le terme latin gratis. La gratitude est la reconnaissance d’un don, comme la vie. Le mystère de la création, raconté de manière poétique au début de la Bible, est aussi objet de gratitude. Par sa parole, Dieu crée la lumière et le firmament, les plantes et les luminaires, le jour et la nuit, les oiseaux et tous les animaux, l’homme et la femme. Au sixième jour, il exulte de gratitude et s’émerveille de l’œuvre de son amour, comme s’il nous invitait à rendre grâce avec lui : « Et Dieu vit tout ce qu’il avait fait ; et voici : cela était très bon. » (Genèse 1, 31) Le livre des Psaumes est aussi une belle école de gratitude: "Béni le Seigneur, ô mon âme, n'oublie aucun des ses bienfaits" (Ps 102) Remercier et s’émerveiller La gratitude est une vertu qui se cultive chaque jour. Nous l’acquérons en nous exerçant à...
Nous connaissons les expressions « avoir du talent », « exercer son talent ». Elles viennent de la parabole qui illustre notre responsabilité de faire fructifier les dons reçus de Dieu, en allant au bout de nos capacités, en vue de l’expansion du Royaume. Répandre les dons reçus La parabole des talents chez Matthieu est précédée de celle des dix jeunes filles invitées à des noces, où Jésus appelle à la vigilance : « Veillez donc, car vous ne savez ni le jour ni l’heure » (Matthieu 25, 13). Comment veiller? Jésus répond par la parabole qui suit : « C’est comme un homme qui partait en voyage : il appela ses serviteurs et leur confia ses biens » (Matthieu 25, 14). Ce maître qui s’en va distribue une véritable fortune, puisqu’un talent équivalait à plus de quinze ans de salaire. Les talents ne sont donc pas ici des aptitudes humaines, mais de l’argent à distribuer. Matthieu, qui a été un...
Cet article est tiré en partie du chapitre 2 de mon livre Devenir saint (Emmanuel/Novalis). Il constitue le troisième entretien de ma retraite sur la sainteté que l'on retrouve dans ma chaîne YouTube. Dissipons un malentendu trop répandu. Sainteté n’est pas synonyme de canonisation. L’une relève de notre être baptismal, l’autre de l’Église qui offre au monde un modèle. Lorsque nous regardons de quoi nos journées sont faites, personne ne pense être canonisé. Il ne s’agit pas de vouloir « monter sur les autels » à coup de volonté et de pénitences, mais de descendre dans notre humanité et de se laisser envahir par l’amour du Christ pour qu’il sanctifie tout ce que nous faisons. Si l’habit ne fait pas le moine, la canonisation ne fait pas tous les saints. Le pape François en témoigne dans son exhortation sur l'appel à la sainteté dans le monde actuel, Gaudete et exsultate : J’aime voir...
Je vous présente en quelques lignes ma biographie spirituelle sur Georgette Faniel, surnommée affectueusement "Mimi" par sa famille et ses amis. Cette femme célibataire peu connue du grand public a vécu discrètement à Montréal de 1915 à 2002, dans le don total de sa personne au Christ. Il l’a appelée très jeune à le suivre, elle s’est laissée transformer dans son amour. Il lui parlait clairement dans son cœur, elle répondait en toute simplicité. Elle n’a voulu qu’aimer, et c’est en aimant qu’elle a fait face à la souffrance dès l’âge de 6 ans, désirant partager celle de Jésus. Recluse dans son loyer, elle s’est effacée pour que Dieu ait la première place, recevant ses secrets dans le silence intérieur de la prière. Ce qui ne l’a pas empêchée de servir les plus pauvres en préparant du linge pour eux. Elle a accueilli des gens d’horizons variés qui la consultaient et...
« Le Fils de l’homme n’est pas venu pour être servi, mais pour servir, et donner sa vie en rançon pour la multitude. » (Matthieu 20, 28) Cette parole de Jésus aux Douze m'interpelle en ce temps de carême. Il y a plusieurs manières de servir les autres et de donner la vie. Par exemple, mettre un enfant au monde, c’est poser un geste de foi et de confiance en l’avenir. Il y a dans chaque naissance un mystère qui nous dépasse, une promesse qui commence. À cet égard, nous n’avons jamais fini de naître, car nous n’avons jamais fini de servir et de donner, de grandir et d’aimer. Servir et donner à la manière de Jésus, c’est oser la confiance et prendre le pari de la foi, alors que l’avenir semble bloquer par tant d’obstacles : attentats terroristes, changements climatiques, exploitations des plus faibles, chômage… Croire sera toujours un risque, puisque l’amour...
Les lectures du 32e dimanche du temps ordinaire B nous montrent que Dieu ne juge pas selon les apparences. Une veuve de Sarepta ramasse du bois et n’a rien pour manger, c’est pourtant elle qui va nourrir le prophète Élie. Une autre veuve dépose seulement deux piécettes dans le tronc, en face de la salle du trésor du Temple, et pourtant Jésus fait son éloge, même si beaucoup de riches y mettent de grosses sommes : « Car tous, ils ont pris sur leur superflu, mais elle, elle a pris sur son indigence : elle a tout donné, tout ce qu’elle avait pour vivre. » (Mc 12, 44) Deux comportements religieux Jésus décrit dans l’évangile deux types de comportements religieux. D’un côté, il y a les scribes présomptueux qui se pavanent et qui aiment se faire remarquer. Il nous met en garde contre ces guides spirituels prétentieux qui se servent de la religion pour s’enrichir...
À l’angélus du 26 mai 2013, le pape François disait : « Reconnaissons que Dieu n’est pas quelque chose de vague, notre Dieu n’est pas un Dieu “aérosol”, il est concret, ce n’est pas une abstraction, mais il a un nom : “Dieu est amour.” Ce n’est pas un amour sentimental, émotif, mais l’amour du Père qui est à l’origine de toute vie, l’amour du Fils qui meurt sur la croix et ressuscite, l’amour de l’Esprit qui renouvelle l’homme et le monde ». La conception trinitaire de Dieu vient d'abord de l'expérience que Jésus a faite de Dieu qu'il nommait Abba (littéralement : papa chéri). Jésus a donné l’Esprit Saint à ses disciples pour qu’ils puissent dire en vérité « Notre Père ». Le monothéisme chrétien est un monothéisme trinitaire. Jésus nous révèle un Dieu trois fois saint qui se donne, se diffuse, se répand. « Si le bien diffusif de soi qu’est l’amour cessait un instant de se répandre, il...
Chaque dimanche après la Pentecôte les catholiques célèbrent la Sainte Trinité. Ce mot "Trinité" n'est pas employé dans la Bible, bien qu'on parle du Père, du Fils et de l'Esprit. Le théologien Tertullien crée ce mot à la fin du 2e siècle, qui suggère le pluriel (tri) et l'unité (unitas). Il est le fruit de la réflexion ecclésiale de presque deux siècles sur les activités différentes des trois personnes divines qu'elles exercent dans l'unité et la communion. Dieu est unique mais il n'est pas seul. Jésus le révèle comme un Père plein de tendresse et de miséricorde qui prend plaisir à pardonner. Il envoie son Fils qui nous communique l'Esprit. La Trinité n’existe qu’en se donnant, en se recevant, en se partageant. Autrement dit, Dieu n’est qu’amour. Il est l’anti-pouvoir, l’anti-Narcisse, l’anti-indifférent. La Trinité est toujours en état de don et de rayonnement, d’où sa joie. "Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son...
Au 3e dimanche du Carême A, l'Église propose un récit qui ne laisse personne indifférent, celui de la rencontre de Jésus avec la Samaritaine au puits de Jacob (Jn 4, 5-42). Jean est le seul à rapporter cette histoire aux multiples interprétations. J'y vois surtout un enseignement très construit sur la soif de Jésus, "Donne-moi à boire" (Jn 4, 7) et celle de la Samaritaine. La scène se développe en trois étapes : le puits, le mari de la Samaritaine et les croyances des Samaritains. Ce récit est l’histoire d’une rencontre de deux désirs et de deux regards : celui de Jésus et celui de la Samaritaine. Il y a ici un contact qui va toucher le cœur des deux personnages, symbole de ce puits intérieur où nous sommes appelés à y boire l’eau vive. Jésus va révéler à cette femme, malgré les interdits, la vérité profonde qui l’habite. Son regard sur elle-même va...
Voici une autre belle leçon de vie comme on en voit parfois aux Olympiques. Denny Morrison, patineur de vitesse longue piste canadien, doit une fière chandelle à son coéquipier Gilmore Junio. Celui-ci s'est désisté la veille pour qu'il puisse participer au 1000 m mercredi. Contre toute attente, il gagne la médaille d'argent. Morrison a déjà remporté en équipe l'argent à Turin et l'or à Vancouver, mais il n'a jamais été à la hauteur pour ses courses individuelles olympiques. Il n'a pas pu se qualifier en décembre 2013 pour le 1000 m à Sotchi. Mais de la manière qu'il patinait récemment, Junio croyait qu'il pouvait gagner, il lui a donc laissé sa place. Bel exemple d'abnégation et d'humilité, d'esprit d'équipe et de solidarité. Junio, âgé de 23 ans, met ainsi fin à ses premiers Jeux olympiques. Morrison a saisi cette opportunité et fort de la confiance de Junio, il a tout donné...
"La foi est un don gratuit de Dieu qui demande l'humilité et le courage d'avoir confiance et de faire confiance, afin de voir le chemin lumineux de la rencontre entre Dieu et les hommes, l'histoire du salut" (Pape François, Lumen Fidei, no 14). Don de Dieu La foi en Dieu est un don qui provoque le don de soi, mais c’est Dieu qui a d’abord l’initiative. Les grands témoins bibliques en témoignent : la foi est un don que l’on reçoit de Dieu. Il y a cette ouverture en nous du salut de Dieu révélé en Jésus Christ par l’Esprit Saint qui nous rend capables de l’accueillir. L'être humain est capable de Dieu, dit-on en théologie. Mais alors, pourquoi tous ne reçoivent-ils pas ce don? On peut répondre ainsi: "C’est le mystère insondable de la grâce divine et de la liberté humaine". D'autres peuvent ajouter: "Les voies de Dieu ne sont pas les...
En acceptant, vous accéderez à un service fourni par un tiers externe à https://www.jacquesgauthier.com/