La solennité de l’Annonciation est célébrée ordinairement le 25 mars, soit neuf mois avant Noël. Cette année 2024, la fête tombait le Lundi saint, durant la Semaine sainte qui prime sur les autres fêtes. Elle a donc été reportée au lundi 8 avril, après l’octave de Pâques. Marie la « comblée-de-grâce » est intimement liée à la mort-résurrection de Jésus, événement central de notre salut qui fera d’elle la mère de Dieu. Jésus est aussi au centre de la fête de l'Annonciation, comme l’indique l’ange Gabriel à Marie : « Voici que tu vas concevoir et enfanter un fils ; tu lui donneras le nom de Jésus. Il sera grand, il sera appelé Fils du Très-Haut ; le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David son père ; il régnera pour toujours sur la maison de Jacob, et son règne n’aura pas de fin. » (Luc 1, 31-33) Le règne de Jésus L’ange reprend...
Le blogue de Jacques Gauthier
Avez-vous peur de mourir, ou d'une manière plus générale, de la mort elle-même? Toute une question! Le cinéaste Woody Allen y allait de cette pirouette : « Je n'ai pas peur de la mort, je désire seulement ne pas être là quand elle viendra.» Une amie atteinte d’une maladie incurable me demandait l'autre jour pourquoi elle avait peur de mourir. Quoi répondre à cette question si personnelle et légitime qui nous projette devant l’inconnu? Nous ne connaissons pas grand-chose de la mort, ce passage obligé et mystérieux. Nous pouvons accompagner la personne, compatir à son angoisse, mais elle reste seule face à la souffrance et à la mort. De la peur à la confiance Il faut un certain courage pour admettre qu’on a peur de mourir. Cette crainte révèle notre finitude et notre vulnérabilité. Elle indique le travail intérieur que nous avons à faire pour avancer sur le chemin de la...
Semaine sainte 2021, la pandémie de la COVID-19 révèle une fois de plus notre fragilité et démasque nos illusions de toute-puissance. Dans ma région de l'Outaouais, nous sommes de nouveau en zone rouge et en confinement. Toutes les célébrations liturgiques ont été annulées dans ma paroisse. Que faire, sinon continuer à aimer et à prier, comme je le disais dans la première vidéo de ma chaîne YouTube, le 3 avril 2020. Un an déjà. Depuis, j'ai mis en ligne une centaine de vidéos pour vous partager l'essentiel de la foi et de la prière chrétienne. Fécondité inattendue du confinement. La pandémie me fait prendre conscience que nous sommes interdépendants les uns les autres, que « tout est lié », comme l’écrivait le pape François dans son encyclique sur la sauvegarde de notre maison commune Laudato si. J’ose croire qu’aujourd’hui nous sommes devenus plus sensibles aux inégalités sociales et aux gestes de bonté, plus compatissants et...
La pandémie du COVID-19 révèle notre fragilité et démasque l'illusion de notre toute-puissance. Malgré la distanciation que nous impose le virus, nous sommes engagés dans une aventure commune qui nous rend solidaires, plus sensibles aux inégalités sociales et aux gestes de bonté. Le temps s’est comme libéré, imposant un autre rythme, plus lent, plus intérieur, nous sortant de la routine habituelle. Quelle belle occasion de revenir à l’essentiel, revoir nos priorités, devenir plus humain. Pour les chrétiens, c’est le moment favorable d'approfondir la foi au Christ, de découvrir le trésor de la présence de Dieu en nous, de faire de nos familles des petites églises domestiques où Dieu se donne et se révèle dans l'amour et la prière, dans le désir de la communion spirituelle. Dans sa Passion, Jésus s’est fait solidaire de notre souffrance en la prenant sur lui, en nous aimant « jusqu’au bout » (Jean 13, 1). Cette solidarité témoigne de l’amour du Père et...
Quand des catastrophes arrivent, comme la pandémie du COVID-19, j’entends parfois des gens qui se demandent pourquoi Dieu peut-il permettre cela. La question est peut-être mal posée, car que savons-nous de Dieu, sinon qu’il est amour et qu’il veut notre bonheur, notre salut, nous dit la Bible. Nous pouvons nous en remettre avec confiance à sa sagesse infinie, comme l’a fait Job dans son silence, puisque aucune explication ne peut nous satisfaire pleinement. Je vous partage quand même ces quelques mots sur Dieu et la souffrance. Lors d’une retraite que j’animais sur l’oraison intérieure, quelqu’un m’avouait sa crainte de souffrir s’il s’abandonnait chaque jour à Dieu dans la prière silencieuse. Comme si le Seigneur était un bourreau qui se complaisait à nous envoyer des épreuves. Cette image d’un Dieu assoiffé de souffrance n’est pas celle que reflètent les évangiles. Pourquoi la souffrance ? « Chacun réagit comme il peut face à la souffrance »,...
Ma prière de carême, écrite il y a quelques mois pour la revue Vie liturgique. Je vous souhaite une bonne montée vers Pâques. Seigneur Jésus, fais-nous grandir dans la foi,à l’ombre de la croix qui nous élève vers toi. Ta croix est un baiser sur le frontqui désarme la haine et le mal,l’arbre de vie dressé sur le monde qui unit le ciel et la terre,le signe vainqueur de la résurrectionqui nous ouvre la porte du paradis. Loué sois-tu pour tes gestes d’amourqui nous font devenir ce que nous sommes : des enfants bien-aimés du Père,des envoyés de l’Esprit de Pentecôte, partis pour annoncer la Bonne Nouvelle du salutqui nous séduit, nous guérit et nous transfigure. Nous t’offrons avec confiance notre vie et notre mort.Nous te remercions pour ta présence en nous.Nous croyons en ta parole de feu et de lumière.Nous étanchons ta soif en te remettant nos soifs. Nous te voyons vivant en sortant de nos tombeaux.Nous sommes ton...
La Semaine sainte est une belle occasion de méditer sur le sens profond de la souffrance assumée dans l’amour. Jésus offre librement sa vie par amour en prenant nos péchés sur lui pour nous sauver. Il nous invite à participer à sa souffrance et à sa mort pour qu’il ressuscite en nous et dans les autres. C’est ce que saint Paul a montré en voulant prendre sur lui la malédiction qui pesait sur ses compatriotes : « Moi-même, pour les Juifs, mes frères de race, je souhaiterais être anathème, séparé du Christ » (Romains 9, 3). Cette substitution au Christ lui fera dire : « Je me suis fait tout à tous pour en sauver à tout prix quelques-uns » (1 Corinthiens 9, 22). Vivre pour les autres Le serviteur souffrant d’Isaïe préfigurait cette substitution : « C’étaient nos souffrances qu’il portait, nos douleurs dont il était chargé. Et nous, nous pensions qu’il était...
Marie, tu n’as pas abandonné ton filsaux supplices de la croix et de la mort,mais tu as enfanté avec lui l’humanité nouvelle. Aujourd’hui, tu es toujours là, présente,silencieuse, compatissante,en écho à nos souffrances. Ne délaisse pas tes enfants de la terrequi peinent sous le poids de l’épreuve. Nous te contemplons debout au pied de la croix en flammes,l’âme traversée d’un glaive,ta force nous redonne courage. Notre Dame des larmes,si proche de nos douleurs,aide-nous à rebâtir ton églisequi tombe en ruines.
Durant la Semaine sainte, nous avons communié au grand cri de Jésus sur la croix: « J’ai soif ». Mais il a soif de quoi et de qui, si ce n’est d’amour et de nous. Comment étancher cette soif divine si nous ne sommes pas affectés par les fléaux sociaux, les suicides, la pédophilie, les viols, les guerres, les trahisons, les tortures, les maladies, les injustices, les foyers brisés, les meurtres, les attentats terroristes? Jésus a tout pris sur lui dans sa passion et sa résurrection : la misère humaine, les cris du monde, le sang répandu de tant d’innocents. Le témoignage d’Arnaud Beltrame L’échec n’a plus le dernier mot depuis la mise au tombeau du Fils de Dieu. Avec lui, qui perd, gagne. Il a vaincu la mort par sa résurrection, il nous accompagne dans tous nos passages. Nous prenons le parti de la vie en tenant le pari de...
J’aime la sobriété du Samedi saint qui contraste avec la magnificence du Jeudi saint et la gravité du Vendredi saint. Il n’y a pas de rite particulier en ce jour, pas d'Eucharistie, sauf le soir à la veillée pascale. Jour du grand silence de l’espérance en la résurrection, les chrétiens prennent une pause tout en continuant à faire mémoire de la mort du Seigneur. Jour d’attente et de veille, nous nous ouvrons à la nouveauté pascale à venir. Le vide que nous ressentons est rempli du souvenir du Seigneur, son absence devient ainsi une forme supérieure de présence. Avez-vous remarqué qu’il n’y a pas de rites d’ouverture ou d’envoi à la Cène du Jeudi saint et à la célébration du Vendredi saint? N’est-ce pas pour marquer l’unité dans un même acte de prière qui englobe ces trois jours consacrés à la méditation du mystère de la Passion. Le Samedi saint n'est...
1ère station. Jésus est condamné à mort Alors, il leur relâcha Barabbas ; quant à Jésus, il le fit flageller, et il le livra pour qu’il soit crucifié. (Mt 27, 26) Jésus, ta vie nul ne la prend, tu la donnes librement avec amour. Tu prends sur toi la condamnation qui pèse sur Barabbas, sur tout le genre humain. Tu es flagellé, couronné d’épines, livré pour être crucifié. Béni sois-tu de vaincre les ténèbres du mal par la puissance de ton humilité. 2ème station. Jésus est chargé de sa croix Si quelqu’un veut marcher à ma suite, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive. (Mt 16, 24) Jésus, tu es chargé de ta croix comme Isaac porta sur son dos le bois de son holocauste. Elle est l’arbre de vie qui nous ouvre les portes du Ciel. Nous marchons à ta suite sur les via dolorosa du...
À la lumière de la mort et de la résurrection du Christ, voici un poème sur comment je vois ma Pâque, mon passage de la mort à la vie. Il faut une certaine audace pour évoquer ainsi sa mort et ses funérailles. Pour moi, un chrétien ne prépare pas sa mort mais sa résurrection. La vie est un don de Dieu; son amour nous survit. "Je ne meurs pas, j'entre dans la vie" écrivait Thérèse de Lisieux. La vie éternelle est déjà commencée. Je ne suis pas un mort en sursis, mais un ressuscité en marche. Ce poème "À la fin" constitue la dernière partie du recueil Un souffle de fin silence. À la fin Et je prierai l’amour de toi, chaîne de feu,De me bien attacher au bord de ton calvaireEt de garder toujours mon regard sur ta facePendant que reluira par-dessus ta douleurTa résurrection et le jour éternel.(Saint-Denys Garneau,...
Le 4 septembre 2016, pendant le Jubilé de la miséricorde, le pape François canonisait Mère Teresa (1910-1997). Elle avait choisi son nom en référence à Thérèse de Lisieux qui deviendra importante dans sa vie. Elle vivra comme elle une nuit de la foi avec le sentiment de la perte de Dieu et l’aridité dans la vie spirituelle. Solidaire de son siècle, elle communiera au cri de Jésus en croix: «J’ai soif» (Jn 19, 28). En ce carême 2017, je vous propose le hors-série du mensuel de prière Parole et Prière (Éditions Artège): "Mon carême avec sainte Teresa de Calcutta". Ce guide vous accompagnera tout au long du carême. Vous retrouverez chaque jour: un épisode de la vie de la sainte, un texte de Mère Teresa, un commentaire pour la vie chrétienne, une citation tirée de l'Écriture, une actualisation dans votre vie, une résolution, des articles et témoignages de l'organisme Le Rocher...
Donne à notre prière, Seigneur,la foi qui relance le désir de te chercher,l’espérance qui dénoue le cœur inquiet,l’amour qui désencombre l’âme distraite. Tu es plus proche que ce qui nous éloigne,Père caché au creux de nos amours,si présent en tout ce qui est humain.Aide-nous à prier sans cesse dans l’Esprit. Fais-nous découvrir les clés de la prière.Que nos portes s’ouvrent à ta miséricorde,Amour désarmé aux mille visages,que nous entendions ta paroledans la rumeur de nos mots. Pourquoi crier ton nom au-dehors?Il jaillit en notre puits comme une source.Dieu caché, visible sur le visage du Crucifié,compagnon d’épreuve qui nous parle au-dedanslorsque tout semble se taireau vendredi de nos croix. Jacques Gauthier, Prières de toutes les saisons, Parole et Silence / Bellarmin, p. 48.
Semaine sainteVendredi saint anticipé L’ombre mouvantes’enlise dans ma têteprofonde entailleoù se greffeun Christ d’épinesqui me prend sur sa poitrine Une lame s’enfonceà la jointure des ostrempée dans la paroleflamme vivace qui consumele bois sec de mon oraisonofferte aux victimes Les bougies se consument du côté du soufflej’aligne les litanies du silence au pas-à-pas du cœurdans l’axe de l’heureoù le chemin tournevers le jour à venir Je consens au vœu d'espéranceà mon poste de veilleurpour hâter la paixet lever le monde Je n’ai de testamentque le côté ouvertà coups de lancecaché dans chaque pagedu grand corps vivantqu'il nous reste à bâtir
Au milieu du feu, tu apparaîtrascomme flamme unique.Nous crions vers toi,attendant l’heure connue du Père.Hosanna au plus haut des cieux!Mais quand tu viendras,ô Fils de David,trouveras-tu la foi sur la terre? Dans les nuées, tu apparaîtrascomme soleil de justice.Nous attendons ta venue,t’accueillant avec nos rameaux.Hosanna au plus haut des cieux!Mais quand tu viendras,ô Fils de David,trouveras-tu la foi sur la terre? Au son de la trompette, tu apparaîtrascomme voleur dans la nuit.Nous implorons ta miséricorde,demandant grâce pour tous.Hosanna au plus haut des cieux!Mais quand tu viendras,ô Fils de David,trouveras-tu la foi sur la terre? À la voix de l’ange, tu apparaîtrascomme époux des noces.Nous revêtons la robe blanche,espérant une terre nouvelle.Hosanna au plus haut des cieux!Mais quand tu viendras,ô Fils de David,trouveras-tu la foi sur la terre? Tiré de Prières de toutes les saisons, Bellarmin/Parole et Silence, p. 44-45.
Tout au long de l’année liturgique, Dieu vient à nous et nous allons à lui. Nous célébrons son amour plus fort que la mort. Ce mystère de salut culmine à ce que les premiers chrétiens appelaient « la Grande Semaine », qui va du Dimanche des Rameaux jusqu’à Pâques. Durant cette semaine sainte, l’amour se concentre sur trois jours comme en un point lumineux, un feu divin qui irradie de l’intérieur et qui envahit tout : le Triduum pascal. Sommet de l’année liturgique, le Triduum commence le soir du Jeudi saint pour se terminer au dimanche de Pâques. Il ne s’offre pas à nous comme un spectacle, mais comme une rencontre avec le Christ. Nous suivons Jésus dans les derniers moments de sa vie, nous faisons nôtres ses sentiments, nous célébrons sa Pâque, c’est-à-dire son passage de ce monde à son Père. Voici quelques gestes que l’Église propose dans sa liturgie et qui...
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