L’évangéliste Marc a structuré son évangile de manière à susciter des interrogations sur la véritable identité de Jésus. Il nous dévoile progressivement sa personnalité et sa mission en tant que Messie venu établir le règne de Dieu. Non pas un conquérant politique qui libérerait le peuple de l’occupation romaine, mais l’Envoyé du Père qui sauve l’humanité des forces du mal et de la mort par le scandale de la croix et la victoire de sa résurrection. « Vraiment, cet homme était Fils de Dieu » (Marc 15, 39). La vraie identité de Jésus Pour éviter qu’on se méprenne sur sa véritable identité, Jésus va imposer le silence aux disciples. C’est ce qu’on a appelé le « secret messianique ». Le Nazaréen ne veut pas dénaturer et devancer le mystère du salut qui sera révélé dans la foi après sa mort et sa résurrection. D’où la question qui revient sans cesse: Qui est-il? Jésus va la...
Le blogue de Jacques Gauthier
Luc est le seul évangéliste à relater la scène de la Visitation, fêtée dans l'Église le 31 mai. Il a peut-être rencontré Marie qui lui aurait raconté toutes ces choses concernant l’origine de la naissance de Jésus. On pourrait le croire lorsqu’il mentionne, dans le prologue, qu’il s’est basé, pour rédiger son évangile, sur « ce que nous ont transmis ceux qui, dès le commencement, furent témoins oculaires et serviteurs de la Parole? » (Luc 1, 2) La route du service « En ces jours-là, Marie se mit en route et se rendit avec empressement vers la région montagneuse, dans une ville de Judée. » (Luc 1, 39) Marie, inspirée par la parole de l’ange Gabriel à l’Annonciation, part d’un pas léger vers le haut pays. Elle se met en mouvement par amour, ne s’arrêtant pas sur ce qui pourrait la ralentir : craintes, inquiétudes, fatigues. L’Évangile rapporte qu’elle demeura chez sa cousine « environ trois...
Jésus est le centre de la foi chrétienne. Il est venu « proclamer l’Évangile de Dieu » (Marc 1, 14) et révéler le visage du Père. Il incarne l’accomplissement des Écritures; il est leur interprète définitif. Ma méditation en ce 3e dimanche du temps ordinaire, nommé par le pape François "Dimanche de la parole de Dieu". L’évangéliste Marc nous rapporte la première prédication de Jésus, qu’on peut entendre comme une symphonie en quatre mouvements : « Les temps sont accomplis : le règne est tout proche. Convertissez-vous et croyez à l’Évangile » (Marc 1, 15). « Les temps sont accomplis » Depuis que le Verbe s’est fait chair, le temps ne se résume plus au passé, au présent et à l’avenir, il ouvre sur le royaume des Cieux. Pour les chrétiens et chrétiennes, le temps n’est pas seulement physique et linéaire, comme celui de nos horloges, mais il est action du Père, révélation du...
Dans la première lecture du 22e dimanche du temps ordinaire A, le prophète Jérémie réprimande ses compatriotes qui s’éloignent du Seigneur, car il se soucie de leur salut. Il est fatigué de parler au nom de Dieu. Tout le monde se rit de lui : « La parole du Seigneur attire sur moi l’insulte et la moquerie. » (Jérémie 20, 8) À l’exemple du psalmiste, sa chair languit comme une « terre aride, altérée, sans eau. » (Psaume 62, 2) Comment éteindre la parole de Dieu quand elle brûle le cœur comme un feu dévorant? Jérémie résiste. Il veut se défiler, ne plus penser à Dieu, mais sa foi est tenace, puisqu’elle s’enracine dans la Parole : « Elle était comme un feu brûlant dans mon cœur, elle était enfermée dans mes os. Je m’épuisais à la maîtriser, sans y réussir. » (Jérémie 20, 9) La Parole nous travaille La Parole ne nous laisse pas beaucoup de repos dans le...
Dès l’Antiquité, le mois de mai était reconnu comme le mois de la végétation, des fleurs, de l’amour, des sources. Chez les Romains, on célébrait Maia, déesse de la fécondité. C’est devenu tout naturellement le mois de Marie, surtout à la fin du 18e siècle. On méditait la vie et les vertus de Marie pour s’en inspirer chaque jour du mois de mai. On recommandait d’orner chaque maison de fleurs en l’honneur de Marie. Cette expression de la piété mariale devint très populaire. Dans ma jeunesse, je me souviens qu’on reprenait ce chant en chœur : « C'est le mois de Marie / C'est le mois le plus beau / À la Vierge chérie / Disons un chant nouveau ». Notons que, dans plusieurs pays, la fête des Mères a lieu en mai. Le mois de Marie coïncide toujours avec le temps pascal dans la liturgie de l’Église. Les fêtes de l’Ascension et de la Pentecôte...
Déjà quarante jours que Jésus est né. En Juifs pieux, Marie et Joseph vont au Temple pour accomplir la loi de Moïse : la consécration à Dieu de tout premier-né mâle et la purification de la mère. « Quand fut accompli le temps prescrit par la loi de Moïse pour la purification, les parents de Jésus l’amenèrent à Jérusalem pour le présenter au Seigneur. » (Luc 2, 22) Marie et Joseph s’avancent dans le temple. Ils n'offrent pas un agneau pour l'holocauste, mais deux tourterelles ou deux jeunes colombes, qui est l'offrande des pauvres. À noter qu'il n’y a aucune présence de prêtres dans le récit de Luc. On accueille l’humble offrande, on fait sur Marie le rite d’absolution, même si elle n’a pas besoin d’être purifiée, car elle est l'Immaculée et Jésus porte en lui la purification du monde. Elle obéit à la Loi pour que les promesses s’accomplissent. L'enfant est présenté, consacré, offert personnellement...
Yvon Joseph Moreau, ancien évêque de Sainte-Anne-de-la-Pocatière et moine à l’abbaye cistercienne Val Notre-Dame au Québec, se rend en 2018 au monastère Notre-Dame-du-Désert, près de Toulouse. Attiré par une petite grotte au bord de la route, il découvre une statue de saint Joseph qui tient un bouquet de fleurs à la main. « C’était un Joseph jeune, bien vêtu. Il y avait du bonheur sur son visage, une certaine fierté, une certaine gêne aussi : j’eus l’impression qu’il apportait des fleurs à Marie pour la première fois et qu’il se préparait à lui faire sa grande déclaration d’amour. » Telle est la genèse de son petit livre : Saint Joseph amoureux (Novalis, 2022, 66 pages). On conviendra qu’évoquer ainsi la figure du père nourricier de Jésus est assez original. Nous sommes plus habitués à l’image de l’humble travailleur silencieux, que la dévotion populaire reconnaît comme le patron de la bonne mort. En le...
Saint Luc écrit son évangile plusieurs années après la résurrection de Jésus. Il a d’abord reçu l’Évangile de Jésus Christ des « serviteurs de la Parole » (Lc 1, 2). À son tour, il rédige un récit pour évangéliser ceux qui sont issus comme lui du monde païen. C’est sa manière de se mettre au service de la Parole et des croyants. Il s’en explique dans son prologue. Ce frère dans la foi, qui n’a pas connu le Christ, ouvre l’Évangile à tous et va insister sur la miséricorde de Dieu. Il poursuit son œuvre d’écrivain dans un deuxième tome, Les Actes des Apôtres. Prédication de Jésus En ce 3e dimanche du temps ordinaire, Luc nous fait le récit de la prédication de Jésus à Nazareth. Tous les verbes sont importants. "Selon son habitude", Jésus entre dans la synagogue le jour du sabbat, se lève pour faire la lecture, ouvre le livre, lit...
Marie, la « comblée de grâce » n’est pas une sorte de déesse hors du temps, un personnage éthéré loin de notre quotidien. Elle fait partie de cette histoire biblique où des femmes ont eu leur importance, malgré une société fortement patriarcale : Sarah, Myriam, prophétesse et sœur de Moïse, Déborah, Esther, Judith, Houlda, Ruth. Marie, ou Myriam, qui signifie « bien-aimée de Dieu », est née d’Anne et de Joachim, entre les années 18 et 16 avant Jésus-Christ, selon un écrit apocryphe, le Protévangile de Jacques. Elle aurait été présentée au Temple à trois ans. Pour bien connaître Marie, rien ne vaut un retour aux sources : la foi de la première communauté chrétienne. L’expression de cette foi se trouve dans le Nouveau Testament. Un premier regard nous montre qu’on y parle assez peu de Marie. Les Apôtres, et surtout saint Paul, furent discrets sur la mère de Jésus. Pourtant ce silence cache des secrets que...
Nous connaissons les expressions « avoir du talent », « exercer son talent ». Elles viennent de la parabole qui illustre notre responsabilité de faire fructifier les dons reçus de Dieu, en allant au bout de nos capacités, en vue de l’expansion du Royaume. Répandre les dons reçus La parabole des talents chez Matthieu est précédée de celle des dix jeunes filles invitées à des noces, où Jésus appelle à la vigilance : « Veillez donc, car vous ne savez ni le jour ni l’heure » (Matthieu 25, 13). Comment veiller? Jésus répond par la parabole qui suit : « C’est comme un homme qui partait en voyage : il appela ses serviteurs et leur confia ses biens » (Matthieu 25, 14). Ce maître qui s’en va distribue une véritable fortune, puisqu’un talent équivalait à plus de quinze ans de salaire. Les talents ne sont donc pas ici des aptitudes humaines, mais de l’argent à distribuer. Matthieu, qui a été un...
Un jour, les Apôtres adressent cette demande à Jésus : « Augmente en nous la foi ! » (Luc 17, 5). Ne nous est-il pas arrivé de formuler une telle prière au Seigneur, surtout quand l’épreuve nous frappe, que le doute s’installe et que nous cédons au découragement? Cette requête est légitime, car comment aimer nos ennemis, pardonner sans cesse, vivre les Béatitudes, porter notre croix dans la joie à la suite du Christ si notre foi est moribonde? Comme une graine de moutarde Jésus ne répond pas directement à la demande des Apôtres, comme pour montrer que la foi est d’abord un acte à poser. Il évoque plutôt un événement impensable qui illustre que la foi est une force surnaturelle en nous, même si elle est minuscule : « Si vous aviez de la foi, gros comme une graine de moutarde, vous auriez dit à l’arbre que voici : “Déracine-toi et va te planter dans la...
Lors des banquets officiels, une place est normalement attribuée à chaque invité, selon sa fonction, son statut. Il en était de même au temps de Jésus. Il lui arrive de participer à un repas ordinaire, où les invités sont libres de choisir leurs places, comme on le voit dans Luc 14, 7-14. Il remarque que ceux-ci choisissent les premières places. Il raconte alors une parabole où il conseille d'opter plutôt pour la dernière place lorsqu’on nous invite à des noces. L'hôte pourra donc nous proposer un rang plus élevé, ce qui sera un honneur, au lieu de descendre avec honte si nous avions pris la première place, car « quiconque s’élève sera abaissé ; et qui s’abaisse sera élevé. » (Luc 14, 11). Le festin de Dieu Est-ce que Jésus fait l’éloge de la fausse humilité ? Non. Son propos est ailleurs. Il parle de « noces », thème biblique central où Dieu est présenté comme...
Imaginons la scène de l’évangile de ce dimanche. Une foule se rassemble au bord du lac de Génésareth. Que fait-elle là? Elle se presse « autour de Jésus pour écouter la parole de Dieu » (Luc 5, 1). Elle est si nombreuse que Jésus monte dans une barque appartenant à Simon. Il s’assoit et il enseigne. Que leur dit-il? Nous ne le savons pas. Il leur a peut-être parlé de l’amour du Dieu et du prochain, comme il l’a fait tant de fois. L’important est que son message soit entendu par le plus grand nombre possible. Avance au large Quand Jésus finit de parler, il dit à Simon : « Avance au large, et jetez vos filets pour la pêche » (Luc 5, 4). Simon est fatigué. Ses bras sont rompus d’avoir jeté et relevé le filet toute la nuit. « Maître, nous avons peiné toute la nuit sans rien prendre » (Luc 5, 5)....
« Gardez-vous bien de toute avidité, car la vie de quelqu’un, même dans l’abondance, ne dépend pas de ce qu’il possède. » (Luc 12, 15) Seigneur, ce n’est pas facile de gérer l’argent.Aide-nous à lui donner la juste place, après toi. Que notre cœur soit attaché au trésor de ta parole,non à l’appât du gain superflu, racine de divisions. Nous valons tellement plus que ce que nous gagnons.Donne-nous ce qu’il faut pour vivre et aimer. Apprends-nous à partager avec nos frères et sœurs,pardonne-nous de ne pas toujours le faire dans la joie. Garde-nous de nous accrocher aux biens qui passentpour nous attacher à ceux du cœur qui demeurent. Le vrai bien est de vivre en ta présence,dans l’abondance comme dans le dénuement.Libère-nous d’une économie sans visage,attire-nous dans ta miséricorde infinie. « Dieu est le plus riche et le plus pauvre des êtres. Il est tout, mais il n'a rien. Il ne peut donner que lui-même. Et cela explique son...
« Au milieu de la nuit, il y eut un cri : « Voici l’époux ! Sortez à sa rencontre. » (Matthieu 25, 6) « L’Époux se cache quand on le cherche, afin que, ne le trouvant pas, l’épouse le cherche avec une ardeur renouvelée ». (Saint Grégoire le Grand) Prière Seigneur Jésus, au milieu de la nuit,tu viens à notre rencontrepour nous partager ton intimitéavec le Père et l’Esprit. Tu n’es pas seulement le Sauveur du monde,mais l’époux fidèle qui nous visitepour combler notre soif de bonheur. Aide-nous à garder alluméela lampe de notre foien nous donnant au bon momentl’huile de la prière. Éveille-nous toujours plus à ton amouren nous faisant communier à ta joie. Sors-nous de nos confortspour te trouver dans les périphéries,sur les chemins du monde,avec une ardeur renouvelée. Cette prière est tirée du supplément Prier la Parole no 88 de septembre-octobre 2017. J'ai composé les prières pour ces deux mois, choisi les versets bibliques et les...
Je vous partage une recension de Notre coeur n'était-il pas brûlant?, publiée sur le site Aleteia le 13 août 2017 sous le titre: Être davantage à l'écoute de la Parole. Merci à Bernard Plessy pour ce bel écho à mon livre. « Elle est vivante, la parole de Dieu, énergique et plus coupante qu’une épée à deux tranchants ; elle va jusqu’au point de partage de l’âme et de l’esprit, des jointures et des moelles ; elle juge des intentions et des pensées du cœur » (Hébreux 4, 12). Ce livre est le passage en format de poche d’une première édition (2007) chez Parole et Silence, née du rassemblement de commentaires parus deux fois par mois pendant trois ans dans l’hebdomadaire Famille Chrétienne des trois lectures de la première partie de la messe des dimanches — Ancien Testament, épître, Évangile, lecture ecclésiale et liturgique de la Parole. En tout une soixantaine de chroniques. Reprenant ces commentaires,...
En Occident, l’Église célèbre ensemble ces deux apôtres, car, selon la tradition, on a déposé sous l’autel de la basilique romaine des Douze-Apôtres les reliques de saints Philippe et Jacques. Philippe de Bethsaïde Comme Pierre et André, Philippe est né à Bethsaïde, sur les bords du lac de Tibériade. Il fut disciple de Jean Baptiste avant de rencontrer Jésus et de le suivre. « Jésus décida de partir pour la Galilée. Il trouve Philippe, et lui dit : « Suis-moi. » (Jn 1, 43). C’est lui qui présente son ami Nathanël à Jésus. Durant les trois années à suivre Jésus à travers la Palestine, Philippe écouta sa parole comme un trésor à découvrir, une joie à accueillir. Jésus enseignait à partir d’histoires imagées, de paraboles qui donnaient à penser : la parabole du semeur, du bon grain et de l’ivraie, du fils prodigue, de la brebis perdue, du festin nuptial, des talents à...
Luc est le seul évangéliste qui rapporte le beau récit des deux disciples qui, le jour de Pâques, font route « vers un village appelé Emmaüs, à deux heures de marche de Jérusalem » (Luc 24, 13). Les dimensions poétique, pédagogique, théologique et liturgique de ce texte m’enchantent. L’essentiel de la foi y est raconté sobrement en termes de rencontre et de reconnaissance. Le Christ ressuscité y est présenté comme un compagnon de route qui marche avec nous et se révèle lors du partage de la parole et du pain. On comprend que cette scène de l’Évangile ait pu inspirer tant d’écrivains et de peintres. Un récit pour aujourd’hui De nombreux symboles, évoqués dans ce texte, restent d’actualité : la route, la désillusion de Cléophas, le lent réchauffement du cœur grâce à la parole de Jésus, le soir qui approche, le repas à la maison, la fraction du pain, l'ouverture de l’esprit et des yeux,...
Nous connassons l’entretien de Jésus avec la Samaritaine. L'Église nous propose ce récit au 3e dimanche de Carême A. Saint Jean est le seul à relater cette rencontre personnelle de deux regards, de deux désirs, de deux soifs. Le récit se développe en trois étapes : le puits, le mari de la Samaritaine et les croyances des Samaritains. Je m’attarderai au puits et à la soif de Jésus. Donne-moi à boire En plein midi, Jésus, fatigué et assoiffé, brave les interdits de l’époque en s’adressant à une Samaritaine qui est venue puiser de l’eau au puits de Jacob. « Donne-moi à boire » (Jean 4, 7). Il a peut-être formulé ce désir profond du cœur à son Père dans ses oraisons de nuit. Il reprendra ce cri sur la croix : « J’ai soif » (Jean 19, 28). Jésus demande à boire, mais seule la foi de la Samaritaine pourra étancher sa soif. Relisez bien...
Le 4 septembre 2016, pendant le Jubilé de la miséricorde, le pape François canonisait Mère Teresa (1910-1997). Elle avait choisi son nom en référence à Thérèse de Lisieux qui deviendra importante dans sa vie. Elle vivra comme elle une nuit de la foi avec le sentiment de la perte de Dieu et l’aridité dans la vie spirituelle. Solidaire de son siècle, elle communiera au cri de Jésus en croix: «J’ai soif» (Jn 19, 28). En ce carême 2017, je vous propose le hors-série du mensuel de prière Parole et Prière (Éditions Artège): "Mon carême avec sainte Teresa de Calcutta". Ce guide vous accompagnera tout au long du carême. Vous retrouverez chaque jour: un épisode de la vie de la sainte, un texte de Mère Teresa, un commentaire pour la vie chrétienne, une citation tirée de l'Écriture, une actualisation dans votre vie, une résolution, des articles et témoignages de l'organisme Le Rocher...
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