À l’heure de la diversité et de la laïcité, Noël dérange. Pour les uns, la symbolique de cette fête chrétienne est trop présente dans l’espace public. Pour d’autres, les traditions héritées des ancêtres sont obsolètes : sapin, crèche, messe, cantiques, réveillon, cadeaux. De plus, la consommation excessive entraîne un gaspillage inutile qui nuit à la planète, alors que tant de gens n’arrivent pas à joindre les deux bouts. Puis, il y a l’autre Noël, où l’on célèbre une naissance qui nous dépasse, une présence que l’on attend. On chante « l’amour infini » du « divin enfant » endormi sur la paille, « entre le bœuf et l’âne gris ». Depuis deux mille ans, il met au monde l’espérance en s’identifiant aux plus petits, en nous invitant à plus de simplicité et de partage. Sa lumière illumine la nuit, son mystère s’entoure de silence : « Douce nuit, sainte nuit ! Dans les cieux ! L'astre luit ». La foi...
Le blogue de Jacques Gauthier
La forte charge émotionnelle et symbolique de Noël nous échappe sans cesse. Comment peut-il en être autrement? Cette fête si riche de sens et de beauté est centrée sur l’attente d’une présence, la naissance de ce qui nous dépasse. Nous éprouvons souvent de la nostalgie ce jour-là, où joie et tristesse sont étroitement entremêlées. Nous ne serons jamais à la hauteur d’un tel mystère d’intériorité et d’adoration, à moins de rester enfants, ou poètes, ce qui revient au même. Nous voulons faire tant de choses alors qu’il suffit d’être. Les réveillons, les cadeaux, les cantiques ne sont pas de taille à rivaliser avec la révélation de l’enfant endormi sur la paille. Douce nuit, sainte nuit ! Dans les cieux ! L'astre luit. Le mystère annoncé s'accomplit. Cet enfant sur la paille endormi, C'est l'amour infini. L’éternelle enfance Dans mon autobiographie En sa présence, je montre que l’enfance n’est pas seulement le point de départ d’une vie,...
« Le temps est ton navire et non pas ta demeure », écrivait Lamartine. Il file au rythme des saisons sur les flots plus ou moins agités de nos vies. Nous ne sommes que de passage ici-bas, avant d’arriver à bon port. Certaines personnes regrettent le passé; d’autres désespèrent de l’avenir. Plusieurs sont incapables de s’arrêter, ne voulant rien manquer de ce qu’il faut voir. Elles restent branchées à leurs écrans en tout temps, comme sur un respirateur artificiel. Le temps habité Pour les chrétiens, le temps est un allié, car il mène au royaume de Dieu, notre véritable demeure. Nous ne sommes pas à la recherche du temps perdu, mais de Dieu venu dans notre temporalité. Tel est le sens du temps liturgique. Il ne nous enferme pas sur nous-mêmes, mais nous entraîne au cœur du mystère pascal. Le Christ ressuscité vient à nous, et nous allons à lui de...
Noël! Ce mot qui vient du latin natalis, naissance, résonne étrangement cette année. La Covid-19 occupe toute la place, laissant peu d’espace pour les rassemblements dans les maisons, restaurants, églises. N’est-ce pas l’occasion de descendre en soi-même et de vivre un Noël plus intérieur, spirituel, loin du consumérisme à outrance? Le défi de la pandémie Pour le bien commun, les gouvernements nous rappellent de suivre à la lettre les consignes afin d’enrayer le virus. Nous apprenons la solitude solidaire, la proximité à distance, la présence dans l’absence, via Skype, Zoom, au royaume du virtuel. À l’heure du confinement et du télétravail, plusieurs s’inquiètent de l’avenir. Garderont-ils leur emploi? Et puis, comment oublier les milliers de décès, les aînés en résidence, les gens qui gardent des séquelles du virus après avoir été infectés? Bien sûr, le vaccin « sauveur » est arrivé, mais l’immunité collective n’est pas pour demain. Et Noël arrive avec toute son...
J’aime m’asseoir devant les crèches de Noël et méditer en silence le mystère de l’Incarnation du Fils de Dieu. J’y vois un signe merveilleux de l’amour invincible du Père pour nous, lui qui a « tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique » (Jean 3,16). Pendant l'Avent, je prends davantage conscience que Dieu est toujours à l’œuvre dans ma vie. "Dieu est à l'oeuvre en cet âge / Son jour va se lever!" (Didier Rimaud). Il m'aide à devenir amour, comme lui. D’abord, par mon existence même qui demeure le lieu par excellence de mon expérience de Dieu. Ensuite, par la joie que j'éprouve à le suivre et à annoncer la Bonne Nouvelle dans les différents rassemblements où je suis invité à porter le Verbe qui parle du coeur au coeur: communautés, paroisses, groupes de prière, monastères. Pour tenir bon dans l'espérance et habiter la maison du coeur, je me ressource chaque jour dans le silence de...
Le mot Avent vient du latin adventus qui signifie l'acte d'arriver, d’apparaître. Cette joyeuse étape vers Noël nous rappelle que nous allons vers un but : notre naissance éternelle en Dieu. Attendons-la avec confiance et persévérance. « Tenez-vous donc prêts, vous aussi : c’est à l’heure où vous n’y penserez pas que le Fils de l’homme viendra » (Matthieu 24, 44). Marcher à la lumière du Seigneur L’Avent, qui marque le début d’une nouvelle année du cycle liturgique, est le temps par excellence pour méditer sur la triple venue du Christ. Il est déjà venu dans notre chair en naissant à Bethléem, il vient mystérieusement chaque jour en nos âmes, il viendra puissamment dans la gloire, que ce soit à la fin de notre vie ou à la fin des temps. L’Avent n’est donc pas une simple période « avant » Noël, mais l’avènement de la naissance du Verbe fait chair et l’attente de son retour. « Ne nous laissons pas...
Que Dieu se laisse voir dans un visage humain, c’est inconcevable pour les gens qui ne partagent pas la foi chrétienne. Nous vivons ce paradoxe lorsque nous contemplons l’Enfant-Dieu couché dans la crèche, salut apporté à toutes les nations. Épiphanie : manifestation de la lumière, révélation de la divinité. Étonnante humilité du Dieu fait homme qui a soif de notre amour. Nous le cherchons au cœur de notre quotidien, à la suite des mages qui ont vu se lever son étoile. « Où est le roi des Juifs qui vient de naître? Nous avons vu son étoile à l’orient et nous sommes venus nous prosterner devant lui. » (Matthieu 2, 2) Matthieu est le seul évangéliste qui raconte le récit des mages venus d’Orient. Il ne précise pas leur nombre ni leur nom et leur pays d’origine. La tradition affirme qu’ils sont trois et rois. Ils ont suivi une étoile pour que...
Voici la plus grande histoire du monde qui fait toujours rêver : la naissance de Jésus à Bethléem. Voici la venue de l’enfant juif qui illumine la nuit de sa lumière et qui n’a pour puissance que son dénuement. Voici le Fils du Père qui épouse notre nature pour naître chaque jour en nous. C’est Noël, la nouvelle alliance du Dieu fait homme qui unit le ciel et la terre. « Le Verbe s’est fait chair, et les journalistes de ce temps-là n’en ont rien su! », écrit Bernanos dans son Journal d’un curé de campagne. Comment rendre compte aujourd’hui de ce grand mystère de l’Incarnation ? Un regard de foi le dévoile, mais il reste ignoré de plusieurs, sauf des anges, des bergers, des exclus, de ceux et celles qui sont petits et fragiles comme l’Enfant-Dieu. Les décorations et réjouissances de Noël voilent la tragique lumière exprimée dans le dépouillement de...
La naissance de Jésus, fils de Marie et de Joseph, manifeste la splendeur de la gloire de Dieu. La terre accueille l’infini, le corps humain devient le berceau du Verbe éternel. « Le Verbe était la vraie Lumière, qui éclaire tout homme en venant dans le monde » (Jean 1, 9). Les décorations, réjouissances, repas, cadeaux, cantiques, sont un pâle reflet de cette gloire divine exprimée dans le dénuement de la crèche. La croix se profile déjà à l’horizon, le combat entre la lumière et les ténèbres est commencé. Le roi Hérode cherche par tous les moyens à éliminer l’enfant de Bethléem. Le massacre des Saints Innocents illustre la haine diabolique contre le prince de la paix. Cette folie meurtrière continue aujourd’hui dans les multiples attentats et guerres à travers le monde, comme nous venons de le voir dans une église copte au Caire et dans un marché de Noël à Berlin. Devant...
Dieu avec nous, tu surprends l’humanité entièreen n’étant pas dans la toute-puissance du tyran,mais dans la promesse d’une naissance à venir.Accompagne-nous dans notre marche à l’amour,ainsi nous percevrons ta présence en l’autre. Dieu avec nous, tu bâtis la justice et la paix,malgré la guerre, l’intolérance, la haine.Apprends-nous à t’accueillir sans te manipuler,à construire avec toi un monde plus fraternel,ainsi nos déserts se changeront en vergers. Dieu avec nous, tu réponds à notre espéranceen nous partageant ta soif de libération.Creuse en nos âmes la faim de ton salut,pour qu’avec Marie et Joseph nous goûtions la joied’être tous réunis un jour dans ton Royaume. Dieu avec nous, tu viens toujours nous sauverpar l’amour désarmé de l’enfant de Bethléem.Sois notre étoile dans la nuit de nos doutes,manifeste ta venue par des signes de pardon,Toi, l’Emmanuel, de la crèche au tombeau vide. Prières de toutes les saisons, p. 33.
La fête de Noël arrive à grands pas. Comment la vivrons-nous cette année? Serons-nous seuls, entre amis, en famille? Avons-nous hâte? Sommes-nous débordés par les préparatifs? Pourtant, Dieu est toujours là, au coeur même de notre vie. Arrêtons-nous un peu, si possible devant une crèche, et méditons sa Parole pour reprendre souffle. Photo de notre crèche qui se trouve sous l'arbre de Noël au salon. L'écoute de la Parole Le temps liturgique de l’Avent nous montre que Dieu n’est pas dans un avenir que l’on peut prévoir, mais dans l’aujourd’hui où l’on devine sa présence aimante en nous. Il veut naître en nous chaque jour. Sa Parole nous ouvre à son désir de bonheur et de salut, bien au-delà de ce qu’on peut imaginer. « On obtient de Dieu autant qu’on en espère », écrivait saint Jean de la Croix. Forts de cette espérance invincible, nous ne pouvons que répéter avec Samuel :...
Noël demeure une fête très populaire, plus que Pâques, même si celle-ci est le sommet de l’année liturgique. Pourtant, si nous célébrons la naissance de Jésus, c’est parce qu’il est ressuscité. L’Église n’a pas vraiment d’intérêt à célébrer un mort. Le Christ est vivant, il nous sauve et il veut naître chaque jour en chacun de nous. C’est la venue de l’Emmanuel, Dieu avec nous, l’étoile qui brille dans la nuit de nos doutes. Notre naissance se vit dans le présent de cet aujourd’hui de la liturgie où Dieu vient à nous à chaque eucharistie, chaque Noël. L’éternelle enfance de Dieu C’est la foi chrétienne qui donne tout son sens à la solennité de la Nativité du Seigneur, la naissance de Dieu en notre chair. Une grâce spéciale est toujours accordée à Noël. Elle découle de «l’éternelle enfance de Dieu», selon l’expression de Paul Claudel. Cette grâce de Noël se...
Le temps liturgique de Noël se termine au baptême de Jésus, soit le dimanche après l'Épiphanie. Chaque année, nous contemplons l'enfant de la crèche et nous sommes devant ce grand paradoxe: Dieu se laisse voir dans un visage humain. Cette manifestation de Dieu en notre chair demeure inconcevable pour ceux et celles qui ne partagent pas la foi chrétienne. Mais pour qui entre par la porte de la foi, le mystère se laisser contempler. Méditation. La communication que Dieu fait de lui-même en Jésus nous montre qu’il n’existe qu’en se donnant, qu’en rayonnant. Étrange pauvreté d’un Dieu libre qui se donne et qui fait de nous des créateurs. Étonnante humilité d’un Dieu fait homme qui a soif de notre amour et que nous contemplons en le cherchant au cœur de notre quotidien, à la suite des Mages qui avaient vu se lever son étoile. Il se révèle surtout aux autres par...
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