Sainte Thérèse de Lisieux (1873-1897), qu’on appelle aussi Thérèse de l’Enfant-Jésus, ou plus familièrement la petite Thérèse, s’invite dans nos maisons. Elle nous tend la main et nous offre ce calendrier perpétuel qui contient 365 extraits de ses écrits et paroles. Elle nous invite à marcher sur sa « petite voie » d’amour et de sainteté, celle de l’enfance spirituelle, où elle nous révèle son grand désir : aimer Jésus et le faire aimer. Canonisée en 1925, « la plus grande sainte des temps modernes » n’est pas seulement la patronne des missions et docteure de l’Église, mais la sainte des petits pas, des mains vides, des cœurs d’enfant pour qui « tout est grâce ». Elle est avant tout une sœur et une amie qui vient alléger notre quotidien par sa présence aimante et sa grande simplicité. Thérèse n'a rien fait d'extraordinaire, sauf aimer. Sa vie est criante d'authenticité. C’est ce qui me frappe lorsque je lis...
Le blogue de Jacques Gauthier
Jésus est le centre de la foi chrétienne. Il est venu « proclamer l’Évangile de Dieu » (Marc 1, 14) et révéler le visage du Père. Il incarne l’accomplissement des Écritures; il est leur interprète définitif. Ma méditation en ce 3e dimanche du temps ordinaire, nommé par le pape François "Dimanche de la parole de Dieu". L’évangéliste Marc nous rapporte la première prédication de Jésus, qu’on peut entendre comme une symphonie en quatre mouvements : « Les temps sont accomplis : le règne est tout proche. Convertissez-vous et croyez à l’Évangile » (Marc 1, 15). « Les temps sont accomplis » Depuis que le Verbe s’est fait chair, le temps ne se résume plus au passé, au présent et à l’avenir, il ouvre sur le royaume des Cieux. Pour les chrétiens et chrétiennes, le temps n’est pas seulement physique et linéaire, comme celui de nos horloges, mais il est action du Père, révélation du...
« Le temps est ton navire et non pas ta demeure », écrivait Lamartine. Il file au rythme des saisons sur les flots plus ou moins agités de nos vies. Nous ne sommes que de passage ici-bas, avant d’arriver à bon port. Certaines personnes regrettent le passé; d’autres désespèrent de l’avenir. Plusieurs sont incapables de s’arrêter, ne voulant rien manquer de ce qu’il faut voir. Elles restent branchées à leurs écrans en tout temps, comme sur un respirateur artificiel. Le temps habité Pour les chrétiens, le temps est un allié, car il mène au royaume de Dieu, notre véritable demeure. Nous ne sommes pas à la recherche du temps perdu, mais de Dieu venu dans notre temporalité. Tel est le sens du temps liturgique. Il ne nous enferme pas sur nous-mêmes, mais nous entraîne au cœur du mystère pascal. Le Christ ressuscité vient à nous, et nous allons à lui de...
Au commencement du commencementà partir de l’origine éternellebien avant la genèse de l’atomeau commencement sans commencementétait le Verbe Antérieur à toute ébauche historiqueloin d’une première esquisse d’arthors du vent solaire de notre univers à un point de départ de nulle partétait le Verbe Avant que surgisse l’aube nouvelleque la fraîche rosée humecte la terreque la fleur s’abreuve à la source avant le premier fruit du premier germeétait le Verbe Avant le premier son le premier motavant que coule une larme de femmelà dans l’embryon d’un divin silencedu premier regard du premier baiserétait le Verbe Par-delà le temps et l’espacel’élan de vie au cœur de l’enfant le saint désir au désert et à la mer la prière de louange sur la montagne était le Verbe « Et le Verbe s’est fait chair, il a habité parmi nous, et nous avons vu sa gloire, la gloire qu’il tient de son Père comme Fils unique, plein de grâce et de vérité. » (Jean 1, 14) Je vous...
Le mois d’août est riche en grandes figures de sainteté qui nous conduisent au Christ. Je vous en propose une quinzaine. Les saints et les saintes ne sont pas là pour eux-mêmes, mais pour Dieu. Ce ne sont pas des stars qui brillent, mais des témoins qui éclairent. Leur lumière vient de Dieu. Ces icônes du Royaume témoignent de la victoire du Christ sur la mort et de l’éternelle jeunesse de l’Évangile. Les saints, ces fous admirables, ne sont pas des géants inaccessibles du passé, mais des amis qui intercèdent pour nous au présent et qui nous tirent en avant pour tenir bon dans l’espérance. À nous de déchiffrer leur musique intérieure, en reprenant des extraits des antiennes d’ouverture de leur messe, avant d’en chanter avec eux toute la portée au ciel. Cliquez sur les liens pour mieux connaître leur vie et leur spiritualité. 1er août: saint Alphonse de Liguori « L’esprit...
La main accrochée aux heuresje dessine pour ma petite-fillela fuite du temps dans mes cheveux Je m’abaisse à sa hauteurau vestibule de la maisonl’euphorie de se retrouver Elle n’attend que celase jeter dans mes brasm’élever à ses yeuxavec tout l’abandon du mondel’ivresse de la confiance Fraîche cuvée du nouvel anquelle soif me pousseà boire cette joiecomme si j’embrassais la mertouchais le ciel azurémon hommage levéaux enfants de la promesse Les vœux de bonheurfondent comme neigequand la tendresse reliele proche et le lointainl’ancien et le nouveau Ce poème est tiré de mon recueil Un souffle de fin silence, Montréal, éditions du Noroît, à paraître en février 2017. Lire également sur ce blogue : La bénédiction du Jour de l’an
La naissance de Jésus, fils de Marie et de Joseph, manifeste la splendeur de la gloire de Dieu. La terre accueille l’infini, le corps humain devient le berceau du Verbe éternel. « Le Verbe était la vraie Lumière, qui éclaire tout homme en venant dans le monde » (Jean 1, 9). Les décorations, réjouissances, repas, cadeaux, cantiques, sont un pâle reflet de cette gloire divine exprimée dans le dénuement de la crèche. La croix se profile déjà à l’horizon, le combat entre la lumière et les ténèbres est commencé. Le roi Hérode cherche par tous les moyens à éliminer l’enfant de Bethléem. Le massacre des Saints Innocents illustre la haine diabolique contre le prince de la paix. Cette folie meurtrière continue aujourd’hui dans les multiples attentats et guerres à travers le monde, comme nous venons de le voir dans une église copte au Caire et dans un marché de Noël à Berlin. Devant...
J’arrive de vacances aux Îles de la Madeleine, situées dans le golfe du Saint-Laurent. Je ne sais pas si vous êtes comme moi, mais c’est souvent difficile de "faire oraison" lorsqu’on est ailleurs. C’est déjà un défi et un combat d’être fidèle au temps d’oraison durant l’année, alors quand l’horaire est chamboulé durant l’été, le cœur à cœur silencieux avec le Seigneur en prend souvent un coup. Eh bien, à la rentrée, il n’est jamais trop tard pour reprendre. Ce qui est cool avec la prière, c’est que nous pouvons toujours recommencer. Elle est sans cesse un départ, non une arrivée. Comme l'écrivait Madeleine Delbrêl dans Alcide: "Si tu crois que le Seigneur vit avec toi, partout où tu as la place de vivre, tu as la place de prier. Si tu vas au bout du monde, tu trouves la trace de Dieu; si tu vas au fond de toi, tu...
L’exercice de la présence de Dieu est un moyen simple qui unit prière et vie. Cette pratique fut popularisée par un carme cuisinier, le frère Laurent de la Résurrection (1614-1691). Elle consiste à s’entretenir familièrement avec le Père, Jésus ou l’Esprit Saint, à tout moment de la journée, comme on le fait avec un ami. Pour frère Laurent, l’exercice de la présence de Dieu est le chemin le plus direct pour arriver à la sainteté. Il en témoigne dans une lettre : « J’ai quitté toutes mes dévotions et prières qui ne sont pas d’obligation et je m’occupe qu’à me tenir en sa sainte présence, en laquelle je me tiens par une simple attention et un regard général et amoureux en Dieu, que je pourrais nommer présence de Dieu actuelle ou, pour mieux dire, un entretien muet et secret de Dieu avec l’âme ». (Écrits et entretiens sur la pratique de la Présence de...
Venez au jour! Le Christ prépare son retour! Le Christ prévient l'ère nuptiale! Passent les temps! Passe la chair! L'Esprit de Dieu souffle au désert, Annonçant l'aurore pascale! Cette première strophe de l'hymne de Carême du poète Patrice de La Tour du Pin (1911-1975) peut nous aider à entrer dans ce temps de conversion et de pénitence qui commence avec le mercredi des Cendres. L'année liturgique nous permet d'être en contact permanent avec le Christ présent dans son Église et dans notre temps. Le temps rend ainsi présent le Christ qui vit son mystère pascal à travers nous, à telle fête liturgique, sous un mode symbolique, sacramentel. C'est dans ce temps linéaire de notre histoire que Le Christ prépare son retour, et que le Carême nous retourne le coeur pour Pâques: Retournez-vous! Apprenez Dieu! Le jour du Carême Venez au jour! Ce jour de l'hymne est d'abord le temps de l'année liturgique qui s'étend du mercredi des Cendres au...
Tous les alibis sont bons pour ne pas persévérer dans la prière. Qui n'a pas déjà entendu ces remarques? "J'aide les autres, c'est mieux que de perdre son temps à prier. Mon travail, c'est une prière, cela me suffit. Je suis plus de tempérament actif que contemplatif." Aimer les autres et faire de son travail une prière, c’est bien, mais pourquoi cela nous éloignerait de la prière personnelle et silencieuse? Si on on consacre un temps quotidien à l'oraison, par exemple quelques minutes le matin, notre travail portera encore plus de fruits et notre action ne dégénérera pas en agitation. Saint Benoît avait visé juste en prenant pour devise : Ora et labora (« Prie et travaille »). Le temps que nous prenons pour Dieu dans la prière sera d’autant plus fécond si nous avons la volonté de vivre le reste de la journée dans une attitude de prière, c’est-à-dire d’accueil de l’autre...
La prière est un long chemin que l'on fait en priant. On y va parfois avec entrain, mais aussi à reculons. Il arrive si souvent qu'on ne ressente rien, que l'ennui nous tenaille, mais cela ne veut pas dire qu'il ne se passe rien, comme je l'indiquais au blogue précédent. Un religieux me disait l'autre jour: "Prier, c'est ennuyant". Qu’est-ce qui t’ennuie ? Les formules toutes faites que l’on répète et qui assèchent le cœur. Le fait que tu sois là, dans le vide, dans l’attente d’un Dieu qui ne vient pas, que tu n’aies rien à lui dire. Ou que le temps ne passe pas assez vite et que tu aies mille choses intéressantes à faire. Pourtant, il ne s’agit pas ici de quelque chose à faire, mais de Quelqu’un à aimer et à écouter. Et puis, les Écritures donnent les mots de Dieu lorsque nous trouvons les nôtres trop ennuyeux. Avant...
Né en 354 à Tagaste en Algérie, Augustin fait ses études à Carthage où il vit plusieurs aventures amoureuses. Il a un fils en 372, Adéotat, d’une jeune maîtresse à laquelle il reste lié durant quatorze ans. Il enseigne pendant neuf ans à Carthage, puis à Rome et à Milan. Il est déçu et inquiet, cherche le repos en Dieu, comme il l’écrira plus tard dans un livre personnel qui traversera les siècles, Les Confessions : «Tu nous as faits pour toi et notre cœur est sans repos jusqu’à tant qu’il repose en toi.» Augustin cherche Dieu; là est le fondement de son désir. « Louera le Seigneur quiconque le cherche. Qui cherche, en effet, le trouvera et, trouvant, le louera » (Conf. I, 1). Ce désir de chercher et de louer Dieu est un dynamisme intérieur, une libre attraction que tout peut détourner. « C’était toi que je cherchais. Tu étais et au-dedans du plus...
Le mois d’août est riche en grandes figures de sainteté qui nous conduisent au Christ. Je vous en propose une dizaine. À nous de déchiffrer leur musique intérieure, en reprenant des extraits des antiennes d’ouverture de leur messe, avant d’en chanter avec eux toute la portée au ciel. Cliquez sur les liens pour mieux connaître leur vie et leur spiritualité. 1er août: saint Alphonse de Liguori « L’Esprit du Seigneur est sur moi, parce que le Seigneur m’a consacré par l’onction. » (Isaïe 61, 1) Béni sois-tu, Seigneur, pour ce défenseur des pauvres et docteur de l’Église. Qu’il soutienne spécialement les Rédemptoristes, dont il est le fondateur. 4 août: saint Jean-Marie Vianney « Que la croix de notre Seigneur Jésus Christ soit ma seule fierté. (Galates 6, 14) Seigneur Jésus, le curé d’Ars t’a tout donné. Qu’il nous accorde, par sa prière, l’amour de ton nom et qu’il intercède surtout pour tous les prêtres....
De 1973 à 1977, j'ai eu la grâce de m'initier à la vie monastique à l'ancienne abbaye cistercienne d'Oka, près de Montréal. J'ai saisi toute l'importance de saint Benoît, père des moines d'Occident. Nous connaissons saint Benoît à travers deux sources principales : sa vie, écrite par le pape saint Grégoire vers 594, et un texte législatif appelé « la règle des monastères ». La première source présente des faits de sa vie où se mêlent légende et histoire. La seconde, plus fiable, nous livre sa spiritualité et l’organisation du temps dans un monastère, cette « école où l’on apprend à servir Dieu » et à « ne rien préférer à l’amour du Christ ». Ne plaire qu’à Dieu seul Benoît naît à Nursie, en Ombrie, vers 480, dans une famille de petite noblesse. Il étudie à Rome où il approfondit le droit romain. Dégoûté de la vie corrompue de la ville et attiré par la vie parfaite, il...
Regardons nos agendas. Tout va tellement vite aujourd’hui ! De plus, on ne sait plus attendre. Même l’ordinateur n’est jamais assez rapide. Le temps file et il n’y a plus moyen de l’arrêter. Les citadins s’agitent partout, avec ou sans téléphones mobiles, comme s’il y avait péril en la demeure. Time is money ! On veut tout, tout de suite. Pourtant, nous savons bien que le coffre-fort ne suit pas le corbillard. Bref, l’Homo urgentus est en train de déclasser l’homo sapiens. L’attente est devenue du temps perdu, ralentir un danger, flâner un délit, rêver un luxe, prier une perte de temps. Comment parler de la prière dans ce contexte où les gens manquent de temps ? Tout un paradoxe. Les priants apparaissent comme des résistants contre un temps continue, uniforme, tyrannique. Ils vivent dans la confiance, brûlant lentement du temps pour Dieu, comme l’encens s’élève vers le ciel. Ils ne sont pas...
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