Ricardo Langlois pour La Métropole : Bonjour Jacques, je vous ai connu dans les années 2010 par votre blogue, j’aimais commenter vos articles. Vous avez une feuille de route impressionnante. D’abord vous avez été moine pendant quatre ans avant d’être professeur à l’Université Saint-Paul d’Ottawa. Pourquoi avoir quitté la vie monastique? Parce que ce n’était pas là que le Seigneur me voulait, tout simplement. Je suis entré à l’abbaye cistercienne d’Oka en septembre 1973, après un séjour de six mois à la communauté de l’Arche en France, où je vivais avec des personnes handicapées. J’ai ressenti un appel du Christ à me consacrer à lui dans la prière. Cet appel, comme toute vocation, ne s’explique pas vraiment, ça se vit. À l’Arche, je découvrais la prière contemplative, la vie mystique avec saint Jean de la Croix, j’étais ravi par la figure du Christ. Je le suis encore. J’ai vécu quatre ans à...
Le blogue de Jacques Gauthier
Selon le dernier recensement, il y avait, en 2021, 9535 centenaires au Canada. En France, c’est le double. Des études montrent que vivre jusqu’à cent ans sera de plus en plus habituel. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), l’espérance de vie a beaucoup augmenté ces dernières décennies dans la plupart des pays industrialisés. Au Canada, en 2015, elle était de 84,1 ans pour les femmes et 80,2 ans pour les hommes. Des questions de vie Nous connaissons tous dans nos familles et amis des nonagénaires qui demeurent solides comme de vieux chênes. Ils s’adaptent à la réalité sans trop de stress. Ils conservent une certaine qualité de vie et affrontent les obstacles avec sérénité. « Les cheveux blancs sont une couronne splendide : on la trouve sur les chemins de la justice » (Proverbes 16, 31). Le prophète va jusqu’à dire : « le plus jeune mourra centenaire » (Isaïe 65, 20). D’autres ressentent une plus grande...
Je suis né de parents catholiques à Grand-Mère et j’ai été baptisé le 8 décembre 1951. Très jeune, j’ai ressenti un grand amour pour Jésus et la Vierge Marie. Cet amour a grandi avec moi, mais à l’adolescence j’ai abandonné la pratique religieuse. Séduit par le mouvement hippie, je suis parti « sur le pouce » le 2 juin 1972 pour me rendre en Californie. Ce soir-là, trois « Je vous salue » ont bouleversé ma vie dans une communauté de jeunes à Drummondville. J’ai retrouvé le Dieu de mon enfance et expérimenté sa miséricorde à en pleurer toute la nuit. J’ai basculé dans la joie du Ressuscité, je ne m’en suis jamais remis. J’ai vécu six mois dans cette communauté de jeunes. Je me souviens d’un court séjour passé à l’abbaye de Saint-Benoît-du-Lac. En mars 1973, je suis parti à l’Arche de Trosly-Breuil en France, où j’ai vécu six mois avec des personnes handicapées....
Paul Claudel a mis en épigraphe de sa pièce de théâtre, Le Soulier de satin, ce proverbe portugais assez connu : « Dieu écrit droit avec des lignes courbes. » Le Talmud en propose une autre version : « Dieu écrit droit, même si la lettre est tordue. » Comment déchiffrer cette écriture divine dans nos mots et nos silences ? Toute vie ne se délite-t-elle pas un peu quand on la raconte ? Et pourtant, nous tentons de relever les traces tangibles de cette présence d’amour en nous. Nous voulons trouver les mots que Dieu lui-même a prononcés pour que les choses soient : « Dieu dit : “Que la lumière soit.” Et la lumière fut » (Genèse 1,3) Le long entretien de la foi La foi me donne l’assurance, ou la prétention, de parler de Dieu, puisque je suis en contact avec lui depuis ma plus tendre enfance, en partie grâce...
Jean-Paul II a voulu que le deuxième dimanche de Pâques soit appelé « Dimanche de la Divine Miséricorde ». Jésus lui-même en avait manifesté le désir en 1931 à une humble religieuse polonaise de vingt-cinq ans, sœur Faustine Kowalska, canonisée le 30 avril 2000. Elle va renouveler le culte de la miséricorde divine au moment où le monde se trouve entre deux guerres mondiales et connaîtra bientôt l’atrocité des camps de concentration. La miséricorde divine est un élément clef du pontificat de saint Jean-Paul II. Il est entré dans la vie éternelle le 2 avril 2005, la veille même du Dimanche de la Divine Miséricorde. En apparaissant à ses Apôtres, le Christ ressuscité leur donne sa paix et il souffle sur eux en disant : « Recevez l’Esprit Saint » (Jean 20, 22). Il les envoie dans le monde pour une mission de salut, de pardon, de miséricorde. Thomas fait l’expérience de ce salut...
Rencontre à Paris avec Mathilde de Robien sur Thérèse de Lisieux. Article publié dans Aleteia le 30 septembre 2022: Les 3S pour retrouver l'esprit d'enfance avec sainte Thérèse. Marié et père de famille au Canada, poète et essayiste, spécialiste des saints et chroniqueur pour Aleteia, Jacques Gauthier a publié plus de 80 livres, dont une douzaine sur sainte Thérèse de Lisieux. De passage en France pour la promotion de son autobiographie spirituelle En sa présence (Artège/Novalis), nous l’avons rencontré à quelques jours de la fête de sainte Thérèse. L’occasion de se laisser toucher, comme lui, par la petite voie d’enfance spirituelle de Thérèse, et de lui demander quelques clés pour l’emprunter. « Je veux chercher le moyen d’aller au Ciel par une petite voie bien droite, bien courte », disait sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus. Cette petite voie, on l’a appelée l’enfance spirituelle. Il s’agit d’un chemin, d’une manière de vivre en communion avec Dieu, et qui constitue...
Est-ce le jour de ma confirmation, ou la nuit même de Noël que je reçois en cadeau de mes parents un livre de messe, mon premier gros livre, écrit en latin et en français? Il est beau à voir et doux au toucher, tout habillé de cuir, avec de petits rubans fixés à la tranchefile pour marquer les pages. Un médaillon ovale, incrusté dans le cuir de la couverture, représente Jésus couronné d’épines. Au verso, le médaillon de la douce Marie atténue la souffrance de son Fils. Je regarde souvent les médaillons de mon missel, le soir avant de m’endormir, à côté de mes cartes de joueurs de hockey. Mon gros missel me fait rêver. J’aime son odeur de sous-bois lorsque je l’ouvre, comme s’il y avait plein de vent dedans. C’est là que me vient l’habitude de sentir les livres, d’y enfoncer le nez entre les pages pour humer l’odeur...
La théologie gagne beaucoup à la fréquentation de la poésie et inversement. Dieu ne peut pas se dire totalement dans un langage discursif et rationnel. La poésie lui offre une langue qui lui permet de nous révéler une part de son mystère. Elle donne une forme au silence, tente de rendre visible l’invisible, d’approcher le mystère. La poésie est donc vouée à un certain échec qui fait sa grandeur : totalement inutile, elle nous est nécessaire dans notre monde régi par l’utilitarisme. Le poète Patrice de La Tour du Pin (1911-1975) parle souvent de "théopoésie", qui n’est pas de la théologie en vers, mais le langage le plus apte à dire Dieu, à cause de sa dimension symbolique, qui exprime le désir sans l’épuiser, qui fait éclater le sens sans rien imposer. Pour lui, la théopoésie est le service de Dieu par la poésie, la parole d’un homme à l’écoute de l’autre Parole pour...
« Le temps est ton navire et non pas ta demeure », écrivait Lamartine. Il file au rythme des saisons sur les flots plus ou moins agités de nos vies. Nous ne sommes que de passage ici-bas, avant d’arriver à bon port. Certaines personnes regrettent le passé; d’autres désespèrent de l’avenir. Plusieurs sont incapables de s’arrêter, ne voulant rien manquer de ce qu’il faut voir. Elles restent branchées à leurs écrans en tout temps, comme sur un respirateur artificiel. Le temps habité Pour les chrétiens, le temps est un allié, car il mène au royaume de Dieu, notre véritable demeure. Nous ne sommes pas à la recherche du temps perdu, mais de Dieu venu dans notre temporalité. Tel est le sens du temps liturgique. Il ne nous enferme pas sur nous-mêmes, mais nous entraîne au cœur du mystère pascal. Le Christ ressuscité vient à nous, et nous allons à lui de...
Prédicateur! Ce mot désigne surtout un ecclésiastique dont la fonction principale est la prédication. C’est le titre qu’on m’attribue quand je « prêche » une retraite. Il arrive aussi qu’on m’appelle « mon père ». Quand on me demande de quelle congrégation je fais partie, je leur réponds en souriant : « De la congrégation des pères de famille ». (Photo prise à Paris durant la Semaine Thérésienne, le 30 septembre 2022) Une action de l’Esprit J’anime des retraites spirituelles depuis plus de vingt ans. Je vois ce ministère comme un fruit du concile Vatican II, une action de l’Esprit Saint, un prolongement de mon baptême. C’est une mission qui m’est confiée; on me demande et je dis « oui », dans la mesure du possible. Comme dit saint Paul : « c’est une nécessité qui s’impose à moi. Malheur à moi si je n’annonçais pas l’Évangile ! » (1 Corinthiens 9, 16) La fidélité à cet engagement n’est pas fondée sur le mérite ou...
Interview avec Antoine Pasquier, « Dieu est près de nous dans nos nuits », dans le magazine Famille Chrétienne du 22 octobre 2022, p. 24-27. Auteur prolifique d’ouvrages sur la prière et les saints, le poète et essayiste québécois publie En sa présence, une autobiographie spirituelle. L’occasion de nous dévoiler les secrets de son intimité avec Dieu. Qu’il est exquis d’écouter Jacques Gauthier. Pas seulement parce que son accent québécois nous fait vibrer et nous incite à la bonne humeur, mais parce que ses paroles sont aussi poétiques, spirituelles et dépouillées que sa foi. Avec lui, la prière semble si facile. À l’occasion de sa venue en France pour la promotion de son autobiographie spirituelle En sa présence, publiée aux éditions Artège, le poète et essayiste aux quatre-vingts ouvrages de spiritualité n’a pas résisté à l’envie de venir raconter à Famille Chrétienne, dont il fut autrefois chroniqueur, le long compagnonnage de Dieu dans sa vie. Votre...
Entretien avec Clémence Houdaille pour La Croix, Paris, vendredi 14 octobre 2022 : « L’Église ne peut être que résurrection ». Jacques Gauthier. Conférencier, poète et essayiste, le Québécois a publié plus de 80 ouvrages de spiritualité. Il se livre aujourd’hui dans une « autobiographie spirituelle ». Après avoir consacré tant d’ouvrages à des figures spirituelles et poétiques, vous avez décidé de vous livrer dans une « autobiographie spirituelle ». Pourquoi ?Jacques Gauthier : J’aime mieux parler des autres que de moi-même. Mais, avec la pandémie, j’ai eu du temps pour faire cette rétrospective sur mon parcours, et surtout sur les traces de Dieu dans ma vie. C’est quelque chose que je n’aurais pas pu faire à 40 ans. Mais à 70 ans, après avoir vécu des moments de désert, de nuit, c’est différent. J’ai vu partir aussi mes parents, qui sont morts il y a quatre ans, à trois mois d’écart. Je leur...
Dans un article du blogue « En mission, à Paris », je vous parlais de mes appréhensions avant de partir pour la France du 19 septembre au 5 octobre. Eh bien! Je peux dire maintenant : Mission accomplie. Comme le disait si bien ma chère Thérèse de Lisieux : « Seigneur, tu as dépassé toutes mes attentes ». Je n’ai pas l’intention de dresser l’inventaire des grâces reçues, ce serait trop long, et puis c’est mon secret entre le Christ et moi. Il est vrai que je me suis abandonné à son action dès le début, mais je m’étonne toujours combien il s’occupe de nous quand on lui fait confiance. Une fois de plus, j’ai touché du doigt l’action de son Esprit en moi et chez les autres, soit lors des rencontres avec les médias, ou durant mes conférences à la Semaine Thérésienne et au Congrès Mission. Ça ne s’explique pas, ça se vit; je ne m’y...
Je ne compte plus mes voyages en France. J’ai été si souvent invité pour donner des conférences et des retraites, à partir de mes livres sur les âges de la vie, Patrice de La Tour du Pin, Thérèse de Lisieux, les saints, le Christ. J’ai relaté quelques-uns de ces périples dans mon blogue. Ma dernière « mission » remonte en décembre 2017, où je participais à un colloque international sur le père Henri Caffarel au Collège des Bernardins à Paris. Et comme c’est souvent le cas, un livre est paru : Henri Caffarel, maître d’oraison (Cerf). Cinq ans plus tard, dont deux années et demie de pandémie, voilà que je repars vers Paris avec moins de légèreté qu’avant. Vais-je suivre le rythme imposé par le corps, du 19 septembre au 5 octobre? J’ai perdu l’habitude de sortir, et puis à soixante-dix ans, je me sens plus fragile, vulnérable. Ce n’est pas seulement une question de virus, mais d’âge. Pour garder...
Interview avec Charlotte Poligone pour le magazine Chemins de traverse, Paris, automne 2022, p. 15. Quelle est la singularité de votre itinéraire spirituel ? D’avoir pris conscience très jeune que je suis aimé de Dieu, qu’il vit en moi et qu’il a pour nom, Jésus. Je lui ai toujours parlé comme à un ami, un vivant. Il me semble que je le prie depuis que je respire. Cette familiarité avec Jésus m’est venue de Marie. J’ai été baptisé le jour de son Immaculée Conception, en réponse à une prière de ma mère. Marie sera très présente à différentes étapes de ma vie. Dieu est présent dans votre vie depuis l’enfance, comment l’avez-vous redécouvert à l’âge adulte ? Il a toujours été présent, mais j’ai abandonné l’Église durant ma période hippie. En route vers la Californie, j’ai redécouvert le Christ dans une communauté de jeunes, en disant avec eux trois « Je vous salue...
Voici l'introduction de mon autobiographie spirituelle, En sa présence. Paris / Montréal, Artège / Novalis, 336 pages, 21,90€, 29,95$. Parution: 14 septembre 2022. Écrire sur les autres, sous forme d’études ou de biographies, cela me va. Mais écrire sur moi, c’est une autre paire de manches. J’ai résisté longtemps, peut-être par manque d’humilité, de maturité. Alors, pourquoi cette autobiographie maintenant, à 70 ans ? Justement, parce que le temps file et que je veux dresser un état des lieux des passages de Dieu dans ma vie. Au début, je voulais écrire un livre sur Marie. Après la publication d’un ouvrage sur son époux, Saint Joseph, homme de foi, et un autre sur leur fils, Jésus raconté par ses proches, il me restait donc celui sur la mère. Comment l’écrire cependant sans répéter ce que les autres ont déjà dit ? En témoignant de son action dans ma vie, et plus je relevais ses « visitations »,...
Le 2 juin 1972, j’ai fait une rencontre personnelle du Christ dans une communauté de jeunes au Québec qui changea ma vie. Ce fut pour moi une nouvelle naissance. Je me suis tourné vers la Vierge Marie et mes amis, les saints, pour mieux connaître et suivre ce Jésus de l’Évangile qui donnait un sens à ma vie. (Voir mon autobiographie spirituelle En sa présence, Artège/Novalis). Quelques mois plus tard, j’étais invité à visionner un diaporama sur la vie de Maximilien Kolbe (1894-1941). Quel témoignage de foi et d’amour! Ce fut mon premier contact avec le chevalier de l’Immaculée, qui se poursuivra par la lecture de ses écrits. Je lui ai consacré un chapitre dans mon livre Les saints, ces fous admirables (Béatitudes/Novalis). Je suis toujours ému par ce prêtre qui a offert sa vie à la place d'un autre prisonnier à Auschwitz, un père de famille, comme moi. Cette fin héroïque, à l’âge...
2 juin 2022: 50e anniversaire de ma rencontre du Christ. Ce que j'ai appelé ma "conversion" a été pour moi une nouvelle naissance. Je relate cet événement phare dans un chapitre de mon autobiographie spirituelle En sa présence, où je relève les traces de Dieu dans ma vie. Ce livre de 335 pages, avec des photos à l'intérieur, paraîtra le 14 septembre 2022 en France aux éditions Artège et au Canada chez Novalis. Voici un large extrait de ce chapitre. Le 2 juin 1972, je pars sur le pouce avec mon ami Réjean pour l’État doré, chanté par Julien Clerc, Maxime Le Forestier, Robert Charlebois, The Mamas & The Papas. J’espère y rencontrer des Jesus people que j’ai vus à la télévision dans un reportage sur San Francisco, ville emblématique de la contre-culture. Tôt le matin, mon père me dit : « Tu cherches beaucoup ! » Je ne sais pas trop quoi répondre,...
Entretien avec Antoine Malenfant, rédacteur en chef du magazine Le Verbe, Québec, printemps 2022, p. 48-53. À la messe dominicale, les fidèles récitent le Symbole des apôtres. Dans cette profession de foi, l’un des premiers éléments découlant de la foi en l’Esprit Saint concerne le dogme de la «communion des saints». De quelle communion s’agit-il? De celle qui existe dans la Trinité, une communion faite de don et d’amour. C’est ce à quoi nous sommes appelés à vivre dans nos couples et nos familles où, idéalement, nous sommes unis les uns les autres pour aimer, pardonner, partager. C’est ce qu’essaie de vivre avec mon épouse Anne-Marie, nos enfants et petits-enfants. Le mystère de la communion des saints est celui de l’Église elle-même, qui n’est pas une organisation, mais un corps qui vit de la foi de ses membres, dont le Christ est la tête et Marie, notre mère. Nous nous communiquons ce...
Le refrain des heures (Écrits des Forges, 2022, 106 pages) est mon 22e recueil de poésie, et le 5e publié aux Écrits des Forges. Il contient cinquante-cinq poèmes, regroupés en quatre parties: Chansons des montées, Variations d’un amour, Requiem et Point d’orgue. Les mots de ce recueil expriment les sentiments qui m’habitent devant la beauté du monde et la souffrance humaine, la joie de croire et de vivre, l’amour de la nature et de Dieu. La poésie se fait incantatoire et méditative, proche de l’hymne, du chant. Plusieurs poèmes ressemblent à des chansons qui pourraient être mis en musique. Avis aux compositeurs. Chacun de mes recueils de poèmes révèle ma présence au monde et ma compréhension du réel. Le refrain des heures évoque le temps qui passe et s’inspire de ma vie : mon enfance à Grand-Mère, ma période hippie, le besoin de partir, l'approfondissement de la mystique chrétienne, la rencontre de mon épouse. La mort, qui fait partie...
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